Présent à Paris où il a participé au Forum des dirigeants de la 39e Session de la Conférence générale de l’UNESCO, le Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, a été reçu mardi en marge des travaux par son homologue français, Emmanuel Macron. Au menu de leur entretien : la coopération bilatérale, l’Accord pour la paix et la question du G5 Sahel.
Au lendemain de la réunion du Conseil de sécurité sur le G5 Sahel à New York, présidée par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a reçu en audience au Palais de l’Élysée, le Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA. Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur les progrès les progrès réalisés dans le déploiement de la force conjointe du G5 Sahel sur le terrain. Un résultat pour la réalisation duquel le Président Macron a salué IBK, président en exercice des pays du Sahel, pour ses efforts inlassables ayant contribué en la mobilisation de l’ensemble des partenaires.
Le président français a estimé que le lancement «ces jours-ci» des «premières opérations dans la zone des trois frontières» montrait que les délais fixés collectivement au sommet du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad) début juillet à Bamako étaient tenus. Ce qui est, selon lui, une source de satisfaction.
« Il faut que nous nous tenions à cette rigueur collective », a-t-il insisté tout en se félicitant du renforcement du soutien de la communauté internationale à la force conjointe comme en témoigne l’annonce d’un soutien bilatéral significatif des Américains. Convaincu qu’il s’agit là d’une avancée importante même s’il reconnaît qu’il faudra définir toutes les modalités, Emmanuel Macron a rassuré que la France continuera ses efforts dans la mobilisation conjointe, notamment dans la perspective de la Conférence de soutien et de planification prévue pour le 14 décembre à Bruxelles.
Car pour lui, le succès de la force conjointe est une obligation collective dans le combat qui est les siens contre le terrorisme.
Les deux Présidents ont aussi évoqué la mise en œuvre du processus pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger.
Au-delà, le chef de l’État français s’est félicité de «quelques avancées symboliques notables depuis les combats cet été», dans le processus de paix au Mali.
«Il est indispensable que l’on continue l’indispensable travail justement de lutte et de sanctions contre toutes celles et ceux qui s’opposent au processus d’Alger», a insisté M. Macron.
Il a également insisté sur la nécessaire poursuite d’’’un travail extrêmement important de retour des administrations et des services de base, de redéploiement de l’État sur l’ensemble du territoire malien afin de rétablir la confiance et la stabilité».
Les deux personnalités ont également évoqué certaines mesures importantes, notamment en matière de réformes du secteur de la sécurité, de désarmement, de démobilisation, de réinsertion, de décentralisation qui sont au cœur de la réforme constitutionnelle à venir, ainsi que des projets communs de développement qui ont été aussi au centre des entretiens en particulier dans le domaine du pastoralisme indispensable aussi à la stabilisation.
« Nous resterons engagés aux côtés du Mali dans la stabilité du Sahel au travers de l’opération Barkhane, mais aussi de la Minusma et de l’Alliance globale pour le Sahel, car seuls les efforts conjugués en matière de sécurité, de politique et de développement porteront des résultats dans la durée », a promis le président Macron.
Au cours de leur déclaration commune à la presse, IBK a remercié son hôte pour sa marque de confiance et d’estime pour avoir gratifié notre pays de deux visites à Gao (visite aux soldats français) et à Bamako (Sommet extraordinaire du G5 Sahel). Des déplacements qui, selon lui, ont montré à suffisance l’intérêt du Président français pour le Mali et le Sahel.
En tout cas, le locataire de Koulouba n’a pas caché sa satisfaction de l’entretien qu’il a eu avec son homologue, lequel s’est porté sur un tour d’horizon complet de la coopération bilatérale Mali-France, mais aussi sur la question du G5 Sahel que la France porte à bout le bras depuis l’arrivée du président Macron aux affaires, de l’Alliance pour le Sahel qui s’est réunie récemment en marge des travaux du FMI et de la Banque mondiale et cerise sur le gâteau sur l’annonce du soutien américain à la force conjointe du G5 à hauteur de 60 millions de dollars.
Pour le président IBK, l’objectif final de toutes ces initiatives n’est autre que la paix de l’ordre mondial. Voilà pourquoi il a tenu à saluer la France pour ses efforts dans la stabilisation et la paix au Sahel. Et c’est pour ça aussi, a-t-il rassuré son homologue, que ces États du Sahel travaillent d’arrache-pied pour que les efforts de la France ne soient pas vains ; de faire en sorte que cette force conjointe, qui a été mise sur pied, soit une réalité sur le terrain de manière à contenir tous ces périls qui menacent les cinq pays au quotidien ; que tous les jours, on avance vers la paix et que le Sahel retrouve la tranquillité.
Par Mohamed D. DIAWARA