Une délégation de la Fédération internationale de football association (Fifa) a séjourné dans notre pays du mercredi au jeudi derniers. Objectif de la mission : rencontrer les différentes parties et tirer tous les enseignements nécessaires pour une sortie de crise définitive du football malien. Pour détourner l’opinion et dans leur tentative maladroite de prendre le football malien en otage, les frondeurs ne cessent de véhiculer des messages faisant état de la mise en place d’un Comité de normalisation. Pour la circonstance, le ministre des Sports, après son premier échec dans ce sens, continue de pousser le pignon. Heureusement que les officiels de la Fifa ne sont pas dupes. Affaire à suivre.
Cette délégation comprend Mme Segbé Pritchett, responsable Associations-Membres des pays francophones d’Afrique et de Monsieur Véron Mosengo-Omba, directeur Associations-Membres et Développement Afrique-Caraïbes. Dans sa lettre en date du 30 octobre, la Fifa a dit que le but de la mission est d’entendre les parties prenantes afin de permettre à l’instance suprême de se faire sa propre opinion et d’agir en conséquence, conformément aux prérogatives qui sont les siennes à l’égard de ses membres.
Au cours de leur séjour, les officiels de la Fifa ont rencontré, selon leur propre calendrier, le secrétaire général de la Femafoot, les huissiers qui ont notifié la délocalisation de dernière minute de l’Assemblée générale à 19 heures, les deux candidats et le fameux ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo .
On se rappelle que ladite assemblée générale du 8 octobre dernier a été émaillée d’incidents, en présence même de l’un des missionnaires de la Fifa, M. Véron, qui a d’ailleurs été pris à partie par les frondeurs. Il a même dit dans son discours que l’Assemblée générale a été convoquée conformément aux textes de la Femafoot. Mais dans l’incapacité de concilier les deux parties pour un bon déroulement des travaux, les délégués de la Fifa ont plié bagages et ont demandé aux Maliens de continuer, tout en leur rendant compte de l’évolution de la situation. Donc les travaux devaient se poursuivre le lendemain, 9 octobre.
Seulement qu’entre temps le gouverneur du district de Bamako a décidé de ne plus mettre ses locaux à la disposition de la Femafoot pour la suite de ses assises. Voilà pourquoi les travaux ont été délocalisés à l’hôtel Olympe. Le secrétariat général de la Fémafoot a pris le soin, dans les règles de l’art, d’informer par voie d’huissier les deux parties de cette nouvelle donne.
Seulement le camp du candidat Salah Baby a tenu le matin une réunion pour clarifier sa position avec une décision radicale : ne pas participer à l’Assemblée générale délocalisée à l’hôtel Olympe, sous le prétexte que le mandat du bureau sortant de la Femafoot dirigé par Boubacar Baba Diarra est fini. La suite des événements a conclu à la tenue de l’AG, sanctionnée par la brillante élection de Mamoutou Touré dit Bavieux.
Comme on pouvait s’y attendre, les frondeurs ont contre attaqué auprès de la Fifa pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de manquements par rapport à la légitimité du bureau dirigé par Bavieux. Parallèlement à leurs agissements, leur mentor est encore sur ses grands chevaux pour étouffer la nouvelle Fédération et torpiller ses activités en fermant les stades. Nous faisons économie pour le moment de ses actions pour que la mission de la Fifa soit à Bamako. Une fois ladite mission annoncée, les frondeurs ont entrepris des campagnes sur les médias et sur les réseaux sociaux.
C’est à dire que la Fifa vient à Bamako pour invalider l’élection du bureau dirigé par Mamoutou Touré dit Bavieux et mettre en place un comité de normalisation. Ces rumeurs ne sont que la volonté manifeste du ministre médiocre, Housseyni Amion Guindo, de tout faire pour installer son Conor. Nulle part il n’est dit dans la correspondance de la Fifa qu’un Comité de normalisation sera installé. Les officiels de l’instance suprême sont venus à Bamako pour écouter les parties et savoir réellement si l’Assemblée générale s’est tenue conformément aux textes de la Femafoot. C’est pourquoi les huissiers ont été reçus au même titre que les autres parties.
En réplique à un éventuel Comité de normalisation, les treize clubs majoritaires qui ont contribué à la brillante élection de Bavieux, sont dans une logique de boycotter toutes ses activités. C’est-à-dire ne pas reconnaitre le Conor. Au délà, la question est de savoir si la Fifa peut annuler ou invalider l’AG du 9 octobre dernier, parce qu’elle n’est pas un organe juridictionnel.
Mais si déjà le ministre des Sports, qui a vraiment été un désastre pour le sport malien, est toujours sur la piste d’un Comité de transition pour la gestion du football malien, cela est très grave. L’attitude de Housseyni Amion Guindo est tellement inconséquente, incompréhensible, paradoxale qu’on a de la peine à se faire une idée sur ses réelles intentions. C’est un homme qui manque de conviction politique et de sens élevé de responsabilité.
Comment en tant que membre de la mouvance présidentielle, son parti peut-il nouer alliance avec l’Urd dans le cadre des élections régionales ? Tous les actes qu’il a posés depuis qu’il est ministre des Sports démontrent à suffisance la valeur intrinsèque d’un homme qui a déçu et qui a échoué. Contrairement au président Ibrahim Boubacar Keïta qui est un visionnaire qui sait faire la part des choses. Ses commentaires récents sur certains ministres à Kayes en disent long. En tout cas Poulo a été une déception, un désastre pour le sport malien.