Pour la première fois Amadou Sanogo avec 16 co-prévenus, comparaissaient le 30 novembre 2016 à la Cour d’assises spéciale délocalisée à Sikasso à 364 Km de Bamako. Le coût et le fiasco de cette assise ont donné de la matière aux techniciens du département de la Justice, de programmer la reprise de ce procès à Bamako, sous haute surveillance au cours de la dernière semaine de ce mois de novembre, sinon, coûte que coûte, avant la fin d’année.
« Enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat » de 21 éléments du régiment des bérets rouges dont les corps ont été retrouvés dans un charnier en 2013 à Diago. Voilà d’un trait les charges qui pèsent sur le capitaine Sanogo et ses coaccusés de Kati.
Ils sont au nombre de 18. L’un d’eux est un décédé en détention. Les plus connus sont : Amadou Haya Sanogo, Bloncoro Samaké, Simeon Keïta, Oumarou Sanofo dit Kif Kif, Soïba Diarra, Christophe Dembélé, Amadou Konaré, Mohamed Issa Ouedraogo, Ibrahim Boua Koné, Yamoussa Camara et Dahirou Dembélé.
Le 8 décembre 2016 à Sikasso, les 3 juges et 4 assesseurs ont répondu favorablement à la demande de la défense d’ordonner une nouvelle expertise médicale des corps, la première n’ayant pas été conduite conformément aux procédures prévues par le droit malien. A cet effet, la cour a désigné un laboratoire médical, situé à Bamako (Centre Mérieux), qui devrait rendre son rapport d’expertise 45 jours après sa saisine. Après plusieurs examens, diagnostics et tests d’ADN, ce centre aurait déjà conclu sa mission, dont le rapport serait entre les mains de a juridiction compétente.
Entre temps, face à la pression de la défense sur les conditions de détention de leurs clients, la Cour a écarté toute éventualité de mise en liberté provisoire des accusés.
Aujourd’hui, tout semble fin prêt pour aller à un nouveau procès. Comme cela fut le cas lors de l’assise spéciale de Sikasso, c’est le département de la Justice, Garde des Sceaux, avec au premier chef le ministre de tutelle lui même qui s’occupe de l’aspect organisationnel de ce procès.
Selon nos sources, toutes les conditions sont déjà réunies pour la tenue de cette assise spéciale. Pour ce faire, deux grandes dispositions sont déjà prises : la tenue de cette assise à Bamako et sa couverture par un important dispositif sécuritaire. La troisième disposition, non des moindres, concerne la date de sa tenue. A ce niveau, des mesures seraient envisagées pour sa convocation durant la dernière semaine de ce mois de novembre. Au demeurant tout sera mis en œuvre pour sa tenue avant la fin de l’année. Cela au regard du calendrier électoral de 2018. Une grosse difficulté à évacuer donc.