En déplacement dans le centre et le nord du pays, Abdoulaye Idrissa Maïga, le Premier ministre du Mali a dû revoir son planning. Attendu hier lundi 6 novembre à Nianfunké, dans la région de Tombouctou, le Premier ministre a renoncé à sa visite à cause d’une attaque terroriste perpétrée contre les forces de défense et de sécurité du Mali à Soumpi.
Depuis le vendredi 3 novembre, le Premier ministre du Mali Abdoulaye Idrissa Maïga, à la tête d’une délégation de responsables d’institutions, de leaders religieux et de ministres, est en déplacement au centre et au Nord du pays. A Kouakourou, Tenenkou, Youwarou, dans la région de Mopti, le Premier ministre a rassuré les populations du soutien des autorités maliennes face à l’insécurité chronique à laquelle elles sont confrontées depuis des années.
En plus de tenir un langage de fermeté vis-à-vis des terroristes qui sèment la terreur dans cette partie du pays, Abdoulaye Idrissa Maiga a demandé l’aide et la coopération des populations pour mieux combattre l’hydre terroriste. Attendu hier lundi 6 novembre à Nianfunké et Soumpi, dans la région de Tombouctou, le Premier ministre a dû renoncer à se rendre dans ses deux localités à cause d’une attaque terroriste. En effet, un véhicule de l’armée malienne a sauté sur une mine à Soumpi. Selon un bilan provisoire, l’attaque a fait un mort et trois blessés graves.
Diktat des terroristes au centre et au Nord du Mali
Avec l’attaque de Soumpi, le jour de l’arrivée de la délégation gouvernementale, les terroristes ont-ils voulu envoyer un message au Premier ministre du Mali ? Une chose est certaine aujourd’hui : les terroristes font la pluie et le beau temps au centre et au nord du Mali. Les assassinats, les rackets et les enlèvements se multiplient. Dans la seule journée d’hier, il y a eu des morts et des blessés dans plusieurs attaques( 1 militaire tué et plusieurs autres blessés dans une attaque à Soumpi, 4 morts et une dizaine de blessés dans l’explosion d’une mine à Ansongo, 5 morts et plusieurs blessés dans une embuscade contre l’armée à Kona). Les terroristes ont fermé plus de 500 établissements scolaires dans le centre et le nord du pays où l’Etat malien est absent.
Aujourd’hui, dans le centre du Mali, les djihadistes défilent à visage découvert. C’est le constat fait par plusieurs personnes qui ont été témoins de la main mise des hommes de Amadou Kouffa sur presque toutes les activités du Centre du pays. Les symboles de l’Etat, les écoles et les forces de défense et de sécurité sont ainsi pris pour cible par les terroristes.
« Depuis le début de 2015, un groupe armé islamiste, connu sous le nom de Front de libération du Macina ou Katiba Macina, placé sous les ordres d’un prédicateur islamique, Hamadoun Koufa Diallo, a attaqué des bases de l’armée et des postes de police et de gendarmerie. Ce groupe a exécuté de nombreuses personnes qu’il considérait comme étant des informateurs de l’armée, ainsi que des agents de l’État, dont des maires et des administrateurs locaux », indiquait, dans un rapport en avril dernier, Corinne Dufka, directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch.