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Mort de 11 militaires maliens ! Quand Barkhane tombe dans la bavure
Publié le jeudi 9 novembre 2017  |  L’aube
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Depuis quelques jours, l’opération Barkhane est au centre d’une vive polémique suite à une bavure qui s’est soldée par la mort de 11 soldats maliens, détenus en otage par un groupe armé. De quoi s’agit-il ?

Dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier, 11 militaires maliens prisonniers d’un groupe djihadiste ont été tués à Abeibara, dans la région de Kidal, après un raid de l’armée française (Barkhane). Deux semaines après les faits, le gouvernement malien à travers le ministre de la défense et des anciens combattants a finalement confirmé, dans un communiqué rendu public daté du 31 octobre 2017, la mort des militaires…

« Nous avons assez d’éléments pour le dire : début octobre, nous avons reçu des preuves de vie de nos militaires capturés par les terroristes. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, après un raid anti-terroriste, nos militaires ont été tués », a révélé un responsable du ministère malien de la défense. Ensuite, des photographies des corps des soldats tués ont permis de recouper les informations et de confirmer leur identité. Ces militaires, il faut le rappeler, ont été faits prisonniers entre juillet 2016 et mars 2017 par le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », organisation djihadiste née de la fusion de plusieurs groupes du Sahel et dirigée par Iyad Ag Ghaly.

Après cet incident, l’état-major des armées françaises avait indiqué qu’un groupe armé terroriste affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait été démantelé et que 15 djihadistes ont été tués par l’armée française dans le nord du Mali. Mais du côté de Barkhane, c’est un refus de commenter ce que ces responsables ont qualifié de « propagande djihadiste ». « Nous confirmons avoir détruit un camp djihadiste », avait déclaré, après la diffusion du communiqué du groupe djihadiste, un responsable de la communication de cette opération.

Bien avant, c’est le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » qui avait, dans un communiqué diffusé, publié des photos présentées comme celles de corps de militaires maliens et de djihadistes tués dans l’opération française. « L’armée française croisée injuste a procédé à 3h du matin avec un avion de type Mirage à un raid aérien entrainant la mort des onze prisonniers de l’armée malienne qui se trouvaient sur place sous la surveillance d’un groupe de moujahidines », selon ce communiqué.

Après deux semaines de silence, le ministère de la Défense a fini par confirmer cette information dans un communiqué de presse daté du 31 octobre dernier. Celui-ci, publié à l’issue d’un entretien avec l’ambassadrice de France au Mali, n’a été rendu public que le lundi 6 novembre dernier. Pendant cet entretien, la partie française « a confirmé que cette action de Barkhane visait à détruire un camp d’entraînement et que les reconnaissances menées lors de la phase de préparation n’ont pas permis de déceler la présence de militaires maliens ».

Mais cette bavure de Barkhane n’a pas manqué de susciter des interrogations au sein de l’opinion. Pourquoi ce communiqué de presse n’est-il rendu public qu’une semaine plus tard, au lendemain des révélations dans la presse étrangère ? Des enquêtes seront-elles menées afin de situer toutes les responsabilités ? Y aurait-il des sanctions ? Comment cette opération a-t-elle été planifiée et menée ?
En attendant des réponses à ces questions, l’opération militaire française au Nord du Mali suscite beaucoup de commentaires au sein d’une opinion malienne très remontée. Et pour cause…

Mohamed Sylla
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