En mai 2017, lorsque la Cour Constitutionnelle du Mali avait été saisie par l’opposition. Le motif était que la tenue du référendum dans l’Etat actuel, violait l’article 118 de la constitution de 1992. Parce qu’une partie importante du territoire était sous le contrôle d’autres forces différentes de celles légitimes. En réalité une bonne partie du territoire est occupée.
Cette occupation empêchait tout référendum. La cour a répondu que le Mali ne connait qu’une insécurité résiduelle et non une perte de l’intégrité du territoire. Il a fallu que la société civile malienne et les partis de l’opposition prennent la rue pendant des mois pour faire avorter ledit référendum. On a l’impression que le même scénario va se passer pour les élections locales du 17 janvier 2017. L’insécurité s’accrue de toutes parts.
A Nara, malgré la présence d’un camp militaire, des terroristes, djihadistes s’attaquent aux symboles de l’Etat, et aux populations. Le Commandant de Brigade de la gendarmerie de Guiré et son véhicule ont été enlevés il y a de cela deux semaines. Les administrateurs et les élus ont fui leurs zones et l’accès à plusieurs zones devient très périlleux, à cause de l’insécurité qui paralyse les allers-retours. Dans ces conditions les populations iront-ils voter et les urnes seront-elles en sécurité ?
Au centre du pays dans la région de Mopti, l’insécurité évolue de plus belle et gagne du terrain. La semaine dernière le convoi du Président de la Haute Cour de Justice est tombé dans une embuscade en revenant de Ténékoun, où il avait participé à un mariage. Le bilan est lourd avec 6 morts dont le chauffeur du Président NIANG et cinq militaires venus à la rescousse. A Konan une escorte des FAMAS est tombée le 6 novembre 2017 dans une embuscade. Il y a eu 1 mort, 2 blessés, 4 civils tués et 2 blessés. Dans la région de Ségou, le seuil de Talo a été attaqué le 5 novembre 2017 par des djihadistes. Encore à Ansongo, 4 civils ont trouvé la mort à la suite de l’explosion d’une mine le 6 novembre 2017.
Les écoles sont fermées dans ces localités pour celles qui ne sont pas encore brûlées. Les administrateurs, tous se sont exilés à Mopti. Du côté des plateaux dogons, il y a une attaque meurtrière des pauvres populations chaque semaine. Elles se trouvent dans une insécurité permanente. Les régions de Gao, Tombouctou et Mopti ont fait l’objet d’une série d’attaques. Leur préoccupation n’est pas les élections locales de nos jours. Vers Ansongo, les FAMAS ont repoussé une attaque terroriste le dimanche 29 octobre aux environ de 4 heures du matin. Cette fois-ci il n’y a pas eu de victimes, ni dans le rang des FAMAS, ni chez les assaillants.
Le véhicule des FAMAS a sauté sur une mine dans la zone de Mondoro où sévissent les gens du prêcheur Malam DICKO. Il faudrait signaler qu’une autre attaque aux engins explosifs a eu lieu non loin de Dougani dans le cercle de Koro. Alors qu’à Soumpi, la même semaine, deux militaires maliens avaient trouvé la mort sur leur chemin à la suite d’une attaque terroriste. La société SATOM chargée des travaux de construction de la route Niono-Tombouctou a perdu une dizaine de bennes brûlées par les djihadistes de Iyad Ag GHALY cette semaine. Les groupes djihadistes viennent de lancer un ultimatum pour la fermeture de toutes les écoles dans le cercle de Bandiagara, toute chose qui contraint 80 000 élèves à ne pas aller à l’école dans cette partie du Mali.
Kidal reste un noman’s land et en même temps une cité interdite d’accès aux pouvoirs publics, tandis que les chefs rebelles viennent diner à Koulouba aux frais du contribuable malien à chaque fois qu’il leur manque des sous. Ils font des séjours royaux dans les plus beaux hôtels de la capitale pendant le temps qu’ils veulent. L’opération Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) n’a pas encore réellement commencé.Le Président IBK n’a rien compris dans la mise en œuvre de l’Accord d’Alger ou fait-il semblant de faire la politique de l’Autruche, lorsqu’il dit lors d’une audience avec le Chef de la MINUSMA, qu’il n’y a pas d’obstacles à la progression de l’Accord de paix, au moment où beaucoup d’observateurs se posent la question de savoir si le processus va tenir ou s’il va s’arrêter, IBK choisit cet instant pour ‘’bluffer’’ les maliens, qui savent que la CMA a dit ‘’niet’’ à la tenue des élections locales sur ses terres tant que des conditions idoines, optimales et transparentes ne sont pas réunies dans un communiqué diffusé le samedi 28 octobre 2017. Dans ledit communiqué elle se plaint d’une gestion unilatérale du gouvernement relative aux élections locales. Pour la CMA, certaines conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections locales.
Il s’agit notamment de l’opérationnalisation des autorités intérimaires, l’organisation du retour des réfugiés et des déplacés, la révision des listes électorales, la relecture des lois portant code des collectivités territoriales et d’autres aspects. Pour la CMA, toutes ces conditions doivent se réaliser sous l’égide de la Communauté Internationale. A la date d’aujourd’hui, aucune action n’a été faite dans ce sens. Cela voudrait signifier qu’il n’y aura pas d’élections au centre, au nord du pays et même dans le cercle de Nara.
Au lieu de 59 communes en novembre 2017, il faudra compter environ 70 communes dans lesquelles il n’y aura pas d’élections. Notons en plus que la CMA et la Plateforme sont contre la réintégration des autres groupes rebelles non signataires de l’accord. Cette opposition, vient en rajouter à la complication de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. L’incapacité du régime de tenir les élections locales sur l’ensemble du territoire sonnera le glas des élections présidentielles de 2018. Toute chose qui nous fait douter de la mise en place d’une transition pour le Mali à partir de juillet 2018.