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‘’Déclassement’’ de Niamakoro-Diallobougou de la zone aéroportuaire : Une propagande des spéculateurs fonciers
Publié le samedi 11 novembre 2017  |  Le Tjikan
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Depuis quelques semaines, des folles rumeurs persistantes faisant état du ‘’déclassement’’ de Niamakoro-Diallobougou de la zone aéroportuaire de Bamako empoisonnent la vie des populations à Niamakoro et ailleurs dans la Commune VI. Et pour donner du tonus à cette arnaque de la fin de mandat du président IBK, certains individus se faisant appeler « déguerpis de Niamakoro-Diallobougou » ont animé une conférence de presse le mois dernier pour, disent-ils, remercier le président de la République pour cette décision.

Mais, après vérification et recoupement auprès des services domaniaux du District de Bamako, il s’est avéré que ce n’est qu’une simple vue de l’esprit, une propagande qui ne dit pas son nom pour mettre les autorités devant une situation de fait accompli. Ce sont des vrais spéculateurs fonciers, des professionnels en arnaque dans le domaine foncier qui chercheraient à endormir leurs proies et aduler le Chef de l’Etat qui est, peut-être, en besoin d’électeurs en ce moment. Le moment est donc bien choisi pour frapper le coup du siècle.

Selon nos sources, officiellement, il n’y a aucun document faisant cas du déclassement de cette partie de la zone aéroportuaire de Bamako, notamment en sa partie spécifique de Niamakoro- Diallobougou. Pourquoi donc cette partie et pas les autres ? C’est la question que les victimes de cette grosse machination devraient se poser. Car, le premier principe de l’administration est sa généralité. Il n’y a jamais une mesure particulière, si c’est le cas, celle-ci est définie par la réglementation qui justifie la décision.

Donc, ce n’est qu’une question de bon sens, surtout qu’en 1993, c’est par cette zone que les opérations de déguerpissement ont commencé. Et en compensation, deux zones ont été aménagées pour recevoir les victimes. Il s’agit de Niamakoro-Kourani en Commune du District et ZRNI (Zone de recasement de Niamakoro) située entre Banankabougou-Bollé et Yirimadjo. Alors, comment et pourquoi le gouvernement va revenir en arrière en rétrocédant une partie de cette zone classée d’utilité publique à certains déguerpis et laisser ceux de Faladiè, Sénou, Yirimadjo et ailleurs ?

Si cette mesure doit avoir lieu, c’est le conseil des ministres qui est compétent pour le faire. Cette certitude s’est confirmée lorsque nous avons contacté un responsable du mouvement qui a récemment remercié le président de la République pour avoir déclassé Niamakoro-Diallobougou à travers une conférence de presse. Il s’agit de Abdoulaye Coulibaly qui nous a fait savoir qu’ils n’ont pas de document attestant que Niamakoro-Diallobougou a été déclassé de la zone officiellement mais qu’un processus est en cours dans ce sens. C’est-à-dire qu’officiellement, le quartier fait partie intégrante de la zone aéroportuaire.

Leur conférence avait juste pour but de faire accélérer les choses. Ce que beaucoup ne savent pas aussi, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul mouvement au nom des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou. Ils sont, à l’heure actuelle, deux mouvements au nom des déguerpis. Le premier, à l’origine du combat pour les droits de ces déguerpis est soutenu par l’actuel Maire de la commune VI, Alou Coulibaly et qui a demandé à Adama Sangaré, Maire du District de Bamako de se dessaisir de ce dossier au profit de la Commune VI.

Quant au second mouvement, qui a animé une conférence de presse le mois dernier (octobre), il serait soutenu par des spéculateurs fonciers qui chercheraient à tirer profit eux aussi de cette situation au nom des déguerpis. Lorsque nous avons posé la question du pourquoi de la multiplication des mouvements de défense des intérêts des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou à Abdoulaye Coulibaly, il nous a indiqué qu’ils se battent tous deux pour le même but, à savoir les droits des victimes de déguerpissement de la zone aéroportuaire. Mais, sur le terrain, les choses ne sont pas comprises comme ça. Les deux mouvements ne se regardent pas d’un bon œil.

Qu’en est-il réellement de cette partie de la zone aéroportuaire ?

Il faut rappeler que le domaine aéroportuaire de Bamako-Sénou est classé depuis 1995 comme un «domaine à caractère d’utilité publique». Donc « inaccessible » et «inaliénable» selon le Code domanial et foncier du Mali. Plusieurs villages et quartiers périphériques de Bamako qui se trouvaient sur ledit site, comme Niamakoro-Diallobougou ont été déguerpis. En échange, d’autres sites leur ont été attribués (Niamakoro-Kourani et ZRNI).

Quelques années plus tard (2002), un décret fut pris pour autoriser des occupations temporaires du domaine pour des raisons économiques. C’est malheureusement cette nouvelle mesure qui a servi de couverture surtout en 2012 à certaines autorités (anciens ministres, autorités coutumières et élus locaux) pour procéder au morcellement de l’espace qui couvre une superficie de 7194 ha mais convoité de tous les côtés (Faladié, Diallobougou, Kalabancoro, etc.). On y voit des constructions à usage d’habitation (Kidalbougou), des bases militaires, des usines (de Togouna Agro-Industrie). A ce jour, l’intensité des convoitises des spéculateurs a semblé baisser quelque peu d’ardeur au niveau du secteur de Faladié.

Cela du fait de la méfiance des potentiels acquéreurs, qui ont été suffisamment alertés par la série de communiqués diffusés par le Ministère en charge des Domaines et du Cadastre, réaffirmant le non déclassement de la zone comme certains spéculateurs fonciers et leurs complices maires avaient tenté de le faire croire à la population. Par contre, dans les zones comme Niamakoro-Diallobougou, les spéculateurs sont à l’œuvre en rependant des fausses nouvelles selon lesquelles, cette partie du domaine serait déclassée et coupée du reste de la zone aéroportuaire.

L’information a été vigoureusement démentie par une source proche du département chargé des Domaines. Il ressort de l’entretien que cette source nous a accordé sous le couvert de l’anonymat, que le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Affaires Foncières, Me Mohamed Ali Bathily, n’a jamais porté une telle initiative devant le Conseil des ministres, seul organe délibérant pouvant statuer sur le cas.

Affaire à suivre donc.

M. D
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