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Grève de la faim de Amadou Haya Sanogo et co-accusés. : Pour accélérer la procédure judiciaire
Publié le lundi 13 novembre 2017  |  Le Matinal
Procès
© aBamako.com par A S
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Au Mali, 17 militaires, dont de hauts gradés, sont en grève de la faim depuis quelques jours. Raison évoquée : demander aux autorités judiciaires d’accélérer la procédure afin qu’ils puissent être jugés dans l’affaire des 21 bérets rouges assassinés en 2013 dont les corps ont été retrouvés dans un charnier à Diago, dans le cercle de Kati. Tous ont été inculpés d’assassinat et de complicité d’assassinat.
Ce sont les épouses et mères des militaires détenus ou en liberté provisoire, mais sous contrôle judiciaire, qui se battent aujourd’hui à travers des rencontres avec la presse, les diplomates, des associations de défense des droits de l’homme afin que la vérité soit concernant la disparition de leur époux ou de leurs enfants.



Inculpés d’assassinat, de complicité d’assassinat dans l’affaire dite des 21 militaires bérets rouges retrouvés morts en 2013, dans un charnier à Diago, dans le cercle de Kati. Cependant, les bérets rouges en question avaient été arrêtés par les éléments appartenant au Général Amadou Haya Sanogo, alors chef de la junte militaire, puis disparus. De sources concordantes, certains parents avaient même rendu visite à leurs détenus au Camp de Kati avant leur disparition.

Interrogée sur une radio privée de la place, Mme Dembélé Madina Sissoko, épouse de l’ancien Chef d’état-major général des Armées avait déclaré : ” La grève de la faim est respectée. Nos époux sont détenus depuis plus de quatre ans. D’après le Code pénal au Mali, quand vous mettez quelqu’un en détention provisoire, la durée maximum est de trois ans. Les conditions de détention ne sont pas du tout bonnes. Donc, nous demandons aux autorités, le plus vite possible, de rendre justice. S’ils savent qu’ils ne peuvent pas les juger, nous leur demandons la mise en liberté provisoire de ceux qui sont détenus “. Deux jours seulement après le début de cette action, certains grévistes ne tiennent plus parmi lesquels le Sergent Fousseyni Diarra. Ce dernier, très affaiblit, a été admis à l’hôpital du Point G où il a subi immédiatement une intervention chirurgicale.

Le Général Amadou Haya Sanogo et ses co-inculpés avaient comparu pour la première fois en novembre 2016 devant la cour d’assises de Sikasso. Mais très rapidement, le procès plutôt mal préparé a été renvoyé finalement sine die pour complément d’enquête. Car, le reste des disparus devraient être envoyés aux Etats-Unis pour des tests ADN. Et de sources judiciaires, le procès qui devrait reprendre au mois de décembre prochain, n’aura pas lieu. Cependant, les familles des accusés pensent que cette date aussi ne serait respectée car rien n’est prêt, pensent-elles.

Faut-il rappeler que le procès du chef de l’ex-junte malienne Amadou Sanogo, poursuivi pour implication dans l’assassinat d’une vingtaine de soldats en 2012, avait été renvoyé jeudi 8 décembre à 2017, c’est-à-dire plus exactement dans un mois, selon les parties civiles et de la défense.

Amadou Sanogo comparaissait depuis le 30 novembre avec 16 co-prévenus, tous des militaires, pour “enlèvement et assassinat, complicité d’enlèvement et d’assassinat ” de soldats dont les corps ont été retrouvés dans un charnier en 2013.

”Le procès, qui s’était déroulé devant la Cour d’assises à Sikasso a été renvoyé à la prochaine session en 2017, et les accusés restent en détention”, avait résumé un des avocats de la partie civile. ” La cour a renvoyé le procès à la prochaine session “, et ” a rejeté notre demande de liberté provisoire ” des accusés, a confirmé un des avocats de la défense, Me Harouna Toureh. Selon les deux avocats, aucune date précise n’a été fixée.

Avant la reprise du procès, “nous allons tout mettre en œuvre pour réunir les conditions afin qu’aucun motif d’insuffisance ne puisse être évoqué”, a assuré le représentant du Ministère public au procès, Mohamed Maouloud Najim.

Déception des familles des victimes

Des familles de victimes ont fait part de leur amertume après l’annonce du renvoi. “Nous sommes très déçus. Nous allons attendre encore combien de temps pour obtenir justice ? “, a réagi Maïmouna Cissé, de l’Association des familles des militaires disparus. C’est le quatrième ajournement de ce procès depuis son ouverture.

Pour Me Harouna Toureh, l’un des avocats de la défense, ” le dossier n’était pas en état d’être jugé à cette session en raison d’irrégularités énormes’’. Selon lui, ‘’les avocats des prévenus se réjouissaient du nouveau renvoi du procès mais regrettent le rejet de la demande de libération provisoire des prévenus. “Nos clients sont en détention arbitraire depuis bientôt plusieurs mois, parce qu’ils ont dépassé pour la plupart le délai maximum de trois ans ” prévu par la loi “pour être jugés, condamnés ou acquittés en matière criminelle”, a-t-il précisé.

Les soldats dont les corps ont été retrouvés dans le charnier en 2013 étaient membres d’une unité d’élite de l’Armée malienne : les Bérets rouges. Opposés au putsch de mars 2012 conduit par Amadou Haya Sanogo, alors obscur capitaine de l’armée, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, les Bérets rouges avaient vainement tenté un contre coup d’Etat un mois plus tard avant d’être pourchassés par les putschistes.



Youssouf SANGARÉ
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