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Coupe du monde : Le triste bilan des aigles
Publié le lundi 13 novembre 2017  |  L’Essor
Eliminatoire
© aBamako.com par FS
Eliminatoire du Mondial 2018: Les aigles du Mali ont été tenus en échec par les éléphants de la Côte d`Ivoire 0-0
Pour le compte de la 5è journée des Eliminatoires du Mondial 2018, les aigles du Mali ont été tenus en échec par les éléphants de la Côte d`Ivoire 0-0, le 6 Octobre 2017 au Stade du 26 Mars.
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La sélection nationale a terminé la campagne sans la moindre victoire, totalisant quatre nuls et deux défaites, en six journées de compétition. Qu’est-ce qui explique ce mauvais parcours des Aigles ? Décryptage

Les Aigles ont donc terminé la campagne de la Coupe du monde, Russie 2018 sans la moindre victoire. En déplacement au Gabon pour le compte de la sixième et dernière journée des éliminatoires, les nôtres n’ont pu faire mieux qu’un nul 0-0, face aux Panthères. Le Mali termine, ainsi, bon dernier du groupe, avec seulement quatre points sur dix huit possibles et pire, la sélection nationale n’a marqué qu’un petit but en six rencontres (défaite 3-1 contre la Côte d’Ivoire lors de la première journée), alors qu’elle en a pris neuf.

Le premier du groupe, le Maroc lui, a engrangé douze points et infligé, au passage, un cinglant 6-0 au dernier du classement, à savoir le Mali. Ce triste bilan, tout comme d’ailleurs le contenu du jeu proposé pendant toute la campagne par les nôtres, prouve que les Aigles n’avaient pas les armes pour prétendre à la qualification au Mondial et tout le monde doit être conscient de cette réalité.

Depuis plusieurs années, le niveau du football malien ne cesse de baisser, mais avec les deux trophées remportés par la sélection nationale cadette et le beau parcours des Aiglons (les juniors) au Mondial en Nouvelle Zélande (médaille de bronze et le titre de meilleur joueur du tournoi), certains responsables s’évertuent à dire et même à faire croire que notre pays est sur la bonne voie. Il est temps pour tout le monde (instances sportives, dirigeants, joueurs, médias, supporters) de jeter un coup d’œil en arrière pour se rendre à l’évidence.

Les Aigles viennent de participer à deux phases finales de CAN et aux éliminatoires de la Coupe du monde, sans réussir à s’imposer une seule fois, soit douze matches sans victoire (le Mali avait terminé troisième des éliminatoires en 2010, puis deuxième en 2014). Ne nous voilons pas la face, le football malien a des problèmes qu’il traîne derrière lui depuis plusieurs années et qui l’empêchent-et l’empêcheront toujours s’ils ne sont pas réglés-d’obtenir des résultats. Bien sûr, la grave crise qui déchire la planète foot depuis 2013 y est pour quelque chose et continue à peser dans la balance.

Mais disons-le sans ambages, la crise n’explique pas seule la situation actuelle, le vrai problème du football malien se situe sur le terrain et dans l’incapacité des dirigeants à transformer nos faiblesses en force.

Le football malien manque cruellement de joueurs de haut niveau, contrairement aux grandes nations de football du continent, comme le Nigeria, le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire. Ces pays, comme beaucoup d’autres, peuvent compter sur des joueurs qui évoluent dans les grands championnats européens et qui sont, pour la plupart, titulaires dans leur club respectif. Depuis la retraite internationale de Seydou Keïta «Seydoublen», le football malien a disparu des écrans radars et, à ce jour, aucun porte-drapeau de notre pays n’a réussi à se faire une place au soleil dans les grands championnats, y compris les Franco-Maliens dont on voit de nouvelles têtes à chaque campagne.

L’instabilité sur le banc, c’est-à-dire, le mouvement des entraîneurs à la tête de la sélection nationale est, également un facteur qui joue beaucoup sur la bonne marche du football de notre pays. Comme le Réal Madrid qui s’est offert le luxe de se payer plus d’une vingtaine d’entraîneur en vingt ans, le Mali est devenu un grand consommateur de techniciens.

Mais à la différence des Merengues qui règnent sur le toit de l’Europe et même du monde, le changement d’entraîneurs n’a jamais permis aux Aigles d’aller au bout de leur rêve et d’offrir un trophée continental au pays. Les changements d’entraîneurs se sont toujours soldés par les mêmes résultats et jusque-là, aucun technicien n’a réussi à rééditer l’exploit de l’Allemand Karl Weigang qui avait atteint la finale en 1972, à fortiori, remporter la coupe.

Depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960, le Mali court après son premier sacre continental, mais en vain. Certes, nous partageons cette longue période de disette avec beaucoup de pays (le nombre de nations qui n’ont jamais goûté à la joie de soulever un trophée continental est quatre, voire cinq fois supérieur à celui des pays sacrés), mais quand on regarde le palmarès de la CAN et la liste des pays africains qui ont participé à au moins une phase finale de la Coupe du monde, on a forcément le regret de ne pas voir le nom du Mali. Ce, d’autant que plusieurs joueurs maliens ont marqué de leur empreinte l’histoire du football continental et mondial, à commencer par Salif Keïta «Domingo», le premier Ballon d’or africain.

La génération des «Domingo», Cheick Fantamady Keïta, Cheick Diallo, feu Mamadou Keïta «Capi», Kidian Diallo et celle des Seydoublen Keïta, Mahamadou Diarra «Djila», Mahamadou Dissa «Petit Dissa», Adama Coulibaly «Police» avaient tout pour réussir, mais au finish, elles n’ont rien remporté et se sont contentées de récompenses individuelles. Après le beau parcours de la sélection nationale junior au Mondial néo-zélandais, comme indiqué plus haut, nombre d’observateurs avaient encensé cette nouvelle génération et la voyaient bien partie pour se hisser au sommet du continent.

On a aujourd’hui la réponse. Aucun élément de cette génération si séduisante et si rayonnante à la Coupe du monde n’a émergé du lot, y compris Adama Traoré qui se contente, pour le moment d’un statut de remplaçant à Monaco. Ce serait un gâchis de perdre cette génération qui a émerveillé la planète foot il y a deux ans et il faut espérer que les Adama Traoré, Falaye Sacko, Youssouf Koné, Hamidou Traoré «Dou», Djigui Diarra, Diadié Samassékou, sauront tirer profit de ce qu’ils ont montré à la Coupe du monde.
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