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Bavure de l’armée française: opposition et majorité d’accord pour fermer les yeux?
Publié le lundi 13 novembre 2017  |  rpmedia
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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La vérité n’est point une vertu politique. L’être humain n’est peut-être pas la motivation de la dépense de tant d’énergie chez l’espèce politique. Nous sommes dans l’exemple concret avec la bavure de l’armée française qui a causé la mort de 11 soldats maliens prisonniers de groupes terroristes.

Pour comprendre le caractère méprisant de cette bavure de l’armée française, il faut remonter aux origines des missions militaires françaises au Mali depuis 2013.

On se rappelle que la France avait motivé sa négociation avec le MNLA et ses alliés terroristes à l’époque par la nécessité de libérer les quelques otages français dans le Sahel. Le MNLA sensé connaître et maitriser le terrain était un partenaire. On se souvient de la délicatesse avec laquelle la France posait les pieds à l’époque pour ne pas écraser ses propres concitoyens pris au piège du rapt terroriste. On comprend moins la légèreté avec laquelle les otages militaires maliens et leurs ravisseurs ont été bombardés sans ménagement. Ça nous rappelle les méthodes russes et algériennes dans la gestion des prises d’otages. En bombardant le mal et la maladie, on se rassure d’un non-retour. C’est exactement la stratégie qui fût celle de l’armée française dans la gestion des otages militaires maliens.
Au-delà de l’émotion de la perte de 11 de nos hommes, la timidité de l’armée française et de la diplomatie française à reconnaître ce crime et a s’excuser est insultante pour les maliens. Ce qui plonge d’avantage les maliens dans le sentiment fataliste est l’attitude de la présidence, du gouvernement malien et de la classe politique.
Aucun mea culpa de la France ne pointe à l’horizon. Lors de la rencontre à l’Elysée le 2 Novembre entre Macron et IBK, aucun des deux n’a évoqué la bavure. IBK, plus émotif pour évoquer la mémoire du soldat français Damien BOITEUX, n’a versé aucune larme pour 11 de nos héros. Le rapport sentimental est démesuré.
La classe politique malienne intermittente dans le militantisme ne se sent pas concernée. D’ailleurs outre le Dr Oumar MARIKO du SADI, aucun leaders politique majeur n’osera s’aventurer à émettre la moindre analyse pertinente sur la présence de la mission Barkhane au Mali encore moins évoquer cette bavure de l’armée française.
Ni Soumaila CISSÉ, ni Modibo SIDIBÉ, ni Tiébilé DRAMÉ, ni Moussa MARA n’auront le courage de dénoncer la bienfaitrice France. Le seul leader majeur qui ose marcher droit sur ce chemin est le Dr Oumar MARIKO.
La raison de ce différentiel de vision et de courage est simple à comprendre. Tous les premiers nommés font la course aux réseaux français marionnettistes qui installent les présidents en Afrique. Ils courent après ceux qui ont fait IBK président, ça rime donc avec la compromission. Dans un jeu de stratification malsain, la classe politique relève au second plan la défense de l’intérêt national. Le projet pro-malien est sabordé au nom d’une amitié monochrome. Au nom d’un partenariat unilatéral, le paternalisme vie ses beaux jours.
Sur la question de la réactivité après la bavure de l’armée française qui a causé la mort de 11 soldats maliens otages, la position du président IBK et de la classe politique, majorité et opposition est identique. Silence radio comme si le Mali était fautif.
Karim KEITA omniprésent partout où le chic croise le glamour aurait dû interpeller le ministre des armées et le président de la république. Le souci avec le cousinage et le copinage en politique est qu’il installe des cousins et des copains. Karim KEITA ne fera rien à ses cousins et copains.
Plusieurs médias français font cas de cette tuerie de masse de l’armée hexagonale au Mali. Si le malaise est perceptible, au Mali on fait l’autruche en attendant que ça passe. L’état-major de la mission Barkhane tente de nier l’existence d’otages militaires maliens au moment du raid dans la nuit du 23 au 24 Octobre. Si les autorités maliennes sont formelles sur la mort de 11 soldats par les bombardements français, ils ne s’expriment pas publiquement sur la divergence des versions. L’absence de lobbying de l’exécutif malien fait de nos héros de simples zéros. rien qu’a voir les titres des grands médias français tels lemonde ou france24 on comprend que l’heure est grave sauf au Mali.
A défaut d’avoir le courage politique pour dénoncer cette bavure de l’armée française au Mali, le président IBK dispose toujours de son émotion et de ses larmes. Il aurait pu organiser une séance de pleures collectives avec son gouvernement et les intermittents de l’opposition parlementaire.

Elijah De BLA
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