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Quand le gouvernement déclare la guerre aux administrateurs
Publié le lundi 13 novembre 2017  |  Le Témoin
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Une première crise à peine désamorcée qu’une autre profile à l’horizon, avec notamment cette sortie malencontreuse du ministre de la Justice pour relativiser la victoire de la section syndicale de l’administration sur la loi d’enrichissement illicite. Le Garde des Sceaux, qui en avait certainement en travers de la gorge, a estimé depuis la France que le texte ne sera pas revisité comme le laissait entendre le contenu de la conciliation entre le gouvernement et les grévistes. De quoi déclencher un lever de bouclier systématique à l’Untmqui avait à peine fini de baisser la garde. Mais la partition du ministre Konaté n’était peut-être qu’une goutte d’eau comparativement au lièvre levé par le Premier ministre lors de son passage en 5ème région. Face aux habitants de ces contrées excédés par l’absence chronique de l’administration, Abdoulaye Idrissa Maiga a sans doute voulu jouer la carte du populiste mais en cassant du sucre sur le dos des agents de l’Etat qui rechignent à affronter l’insécurité au nom de la République. Les responsables les moins courageux seront remplacés par d’autres ou sanctionnés, a laissé entendre le Premier ministre auquel la saveur des ovations à Kouakourou a certainement fait oublier la dette non encore soldée du drame infligé aux administrateurs à Kidal.
Les 200 hectares d’un putschiste
On savait que les membres du CNRDRE se la coulaient douce et qu’ils se sont enrichis en si peu de temps aux dépens du contribuable, mais peu de gens savaient les proportions de leur opulence. Tenez, il nous revient, de source bien introduite, qu’une figure emblématique de la junte putschistes du 22 Mars 2012 s’est accaparé en si peu de temps d’un immense domaine de pas moins de deux (200) centaines d’hectares situé dans la zone de Mountougoula. Le domaine en question a intrigué le voisinage par la vitesse spectaculaire de sa mise en valeur. De même source, en effet, ladite propriété foncière a été entièrement rendue infranchissable au moyen d’un imposant mur de clôture qui attire la curiosité des passants. L’autre motif de curiosité est que cet accaparement spectaculaire n’ait été l’objet d’aucune dénonciation de la part du ministre des Affaires foncières qui s’en prend vigoureusement aux propriétés domaniales de certains acteurs du secteur, y compris par des procédures judiciaires toutes perdues par l’Etat. Deux poids deux mesures ?
Les familles du nord paradoxalement plus riches que celles du sud
Cette logique a été défendue becs et ongles par des officiels maliens devant la représentation nationale. Pas dans le cadre d’une interpellation du gouvernement mais à la faveur des traditionnelles écoutes préparatrices de la loi de Finances en pleine procédure législative aux niveaux des différentes commissions parlementaires. Interrogés sur la situation de la pauvreté au Mali, des responsables en charge du développement durable ont pu affirmer sans ciller que les familles maliennes du septentrion malien sont plus riches que celles du Sud. De quoi intriguer nombre de leurs interlocuteurs convaincus que la crise au nord-Mali devrait plutôt avoir exacerbé la situation de concitoyens défavorisées par la nature et, par voie de conséquence, très affectées par les sécheresses, les disettes, les faibles rendements agricoles ainsi que par le difficile accès aux soins de santé, à l’éducation, etc.Il est loisible d’imaginer que la thèse repose probablement sur une conception relativiste de la pauvreté. Il n’en demeure pas moins qu’elle est de nature à alimenter une polémique de plus en plus répandue quant à une répartition inéquitable des ressources nationales entre le nord et le sud du Mali. Elle conforte notamment la position de ceux qui estiment, certainement plus à tort qu’à raison, que le septentrion malien est constamment bombardé de privilèges et de priorités pour si peu de contribution à la richesse nationale. Quoi qu’il en soit, il résulte naturellement de l’absence de l’Etat l’émergence de classes favorisées par une activité commerciale déloyale susceptibles de profiter à l’ensemble.

L’ancien ministre Mahamane Baby crache sur un poste d’ambassadeur
Disparu des radars depuis son échec aux dernières communales et sa sortie du gouvernement, l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a peut-être raté une occasion de revenir sur la scène publique. Il était promis, à en croire une source crédible, à un poste d’ambassadeur et pas n’importe lequel. Il s’agit de la représentation diplomatique du Mali aux États-Unis, une offre par laquelle le chef de l’Etat semblait très déterminé à consoler le serviteur qu’il a déposé sans raison solide. En attestent les prouesses brandies dans le secteur de l’Emploi qui ne sauraient aucunement compter comme actifs de ses successeurs en si peu de temps. Mais il nous revient, de même source, qu’Ibk et Mahamane Baby n’ont jamais été aussi éloignés l’un de l’autre que depuis qu’une telle promesse est passée entre eux. Et pour cause, elle a été faite avec des conditions inacceptables qui ne sont à peine assimilables à une mise à la retraite par anticipation. En échange du poste d’ambassadeur en question, explique-t-on, Mahamane Baby devait accepter de renoncer à toute ambition à son bastion de Goundam au profit d’OumouSall. Il s’agit bien entendu de sa principale adversaire politique contre laquelle le RPM a souffert corps et biens

Le secteur industriel malien entre perfection et démarrage
Si la solidarité n’est pas la marque du gouvernement actuel, la dysharmonie est assurément son label. On peut en juger sur une récente sortie du ministre des Finances dont l’objectivité, la sincérité et le franc-parler jurent avec la tendance de certains de ses collègues à gaver l’opinion de sornettes. C’est le cas du ministre du Développement industriel, qui s’évertue, depuis qu’il est a accédé à ses fonctions actuelles, à démontrer que notre pays a atteint le pic de l’industrialisation promise par le président de la République lors de sa campagne. Pour ce faire, l’intéressé use de tous les moyens de communication et multiplie les présences inutiles et importunes dans les unités industrielles, avec notamment l’unique dessein de persuader les Maliens que le secteur ne s’est jamais mieux porté et n’a jamais atteint une vitesse croisière aussi impressionnante. Seulement voilà : la gymnastique du ministre a été malencontreusement contrariée par le locataire de l’Hôtel des Finances en répondant aux questions de certains confrères sur les antennes de l’Ortm. Beaucoup plus rationnel et réaliste, Dr. Boubou Cissé a évoqué, en effet, les efforts qui sont en train d’être déployés par l’équipe gouvernementale pour que le secteur de l’industrie connaisse un réel démarrage. Notons qu’il parle de décollage là où son collègue dudit secteur soutient mordicus que la destination est déjà atteinte.
Le Capitaine Sanogo ou les larmes du «boucher» gréviste
Le célèbre général-capitaine de Kati, Amadou Haya Sanogo, est passé à une vitesse supérieure de son combat contre la justice malienne. Depuis quelques temps en effet on parle avec insistance d’une grève de la faim qu’il a entamée pour protester contre le manque de diligence dans la conduite de son affaire, tant il a désormais hâte de connaître son sort. Pourquoi ce brusque changement de posture, est-on tenté de s’interroger, pour qui sait que le procès ouvert à Sikasso s’était enlisé dans le dilatoire par la faute des avocats de Sanogo et comparses eux-mêmes. Ce sont eux qui avaient occasionné en son temps une reprise de l’autopsie des dépouilles de leurs présumées victimes. Quoi qu’il en soit, l’ancien « boucher de Kati » étonne par ses exigences et surenchères carcérales quand on sait qu’elles viennent d’un homme qui n’avait aucun égard pour les droits de l’Homme du temps de sa toute puissance. Sous sa direction et peut-être même sous ses instructions, le CNRDRE s’était illustré comme une redoutable machine répressive contre des personnalités civiles et militaires triées sur le volet pour subir des détentions arbitraires et extrajudiciaires ainsi que des traitements infrahumains inqualifiables. Et dire qu’à l’époque les organismes de défense des droits de l’Homme n’avaient même pas le droit de rendre visite aux séquestrés. Signe des temps, peut-on en déduire.
Le niveau des eaux va-t-il plomber la croissance : La croissance fera-t-elle bon ménage avec la sécheresse ?
La question mérite d’être posée avec le contraste de certains indices. Tandis que l’Hôtel des Finances continue de rêver d’une croissance à deux chiffres en dépit d’un contexte de crise et de résilience, le monde rural est plutôt très préoccupé par un phénomène inédit depuis plus de 30 années : l’affectation plus que probable des cultures et de la productivité agricole par un bas niveau des eaux. De source désormais officielle, en effet, une telle tendance baissière des eaux remonte à 1984, soit 33 ans auparavant. On se retient de dire, en revanche, que c’est l’année où le Mali a connu sa dernière grande sécheresse avec sa cohorte de disette alimentaire pour les hommes et les animaux. On en est peut-être loin et très loin, mais les paysans ne se nourrissent pas non plus d’illusions : ils redoutent en clair une récolte largement en deçà des attentes pour une campagne agricole annoncée comme l’une des meilleures mais finalement contrariée par un brusque arrêt des pluies vers la dernière ligne droite de la fin de l’hivernage. Alors question : la donne sera-t-elle prise en compte dans les indicateurs macroéconomiques qui affichent du vert tout au long du quinquennat ? Rien de moins sûr car il est de notoriété publique au Mali que la croissance économique a toujours maintenu une cadence parallèle à la croisière de la pauvreté.
IBK en France pour exporter des médailles maliennes
C’est manifestement l’impression qui se dégage du récent séjour du locataire de Koulouba au pays de Macron. Parti en catimini, sans garde rapprochée, sans communiqué officiel et sans corps constitué, IBK a quand même donné un sens et une utilité à son déplacement. Il est ainsi apparu à la télévision nationale dans l’un des rôles qu’il affectionne tant : la distribution de distinctions maliennes à titre étranger. La directrice sortante de l’UNESCO, Irina Bokova, a ainsi mérité une consécration en guise de reconnaissance pour la réhabilitation des monuments historiques détruits par l’invasion djihadiste ; mais, ce qui aura le plus retenu l’attention, c’est sans doute les distinctions offertes à une demi-dizaine de médecins militaires dont on s’interroge sur le mérite réel pour le Mali. En tout cas, aucune allusion n’est faite aux motivations desdites reconnaissances dans l’élément télévisuel consacré à l’événement à l’Ambassade du Mali en France. Un détail qui apporte de l’eau au moulin de ceux qui soutiennent que le président de la République a distingué en réalité ses propres médecins traitants, qui se seraient occupé de lui chaque fois que des nombreux ennuis de santé l’ont conduit en France ces dernières années. Il se susurre d’ailleurs que ses problèmes de santé étaient la face cachée du voyage qu’il a effectué sur la pointe des pieds.
Régionales, élections des conseils de cercle et communales partielles

Impasse sur le rendez-vous électoral de décembre

Depuis qu’on parle avec insistance de ses incertitudes, le rendez-vous électoral de décembre n’a jamais aussi présenté les traits d’un mort-né. Il s’agit notamment des élections des conseils régionaux et de cercle couplées aux communales partielles. En dépit d’être entré de plain-pied dans les préparatifs dès la convocation du collège électoral, le département de tutelle, sauf chamboulement positif quasi-inespéré, va devoir une fois de plus freiner le processus. Les signaux clignotent en tout cas dans ce sens, depuis que la Coordination des Mouvements de l’Azawad a donné le ton par une vigoureuse dénonciation du principal arsenal législatif de gestion desdites élections, le Code des Collectivités territoriales en l’occurrence. Des partis politiques de la majorité avaient certes alerté auparavant quant à une situation sécuritaire inchangée depuis les dernières échéances de proximité, mais le vote puis la promulgation du Code des collectivités aura été l’élément déclencheur d’une régionalisation qui pourrait marcher sur la tête en se faisant sans les régions du Nord pour lesquelles le schéma avait été imposé à l’Etat malien par les mouvements séparatistes. Et pour cause, ces derniers, non sans arguments solides à l’appui, avaient aussitôt signifié leur désaccord avec le texte en lui reprochant notamment une procédure d’élaboration en porte-à-faux avec l’Accord pour la paix et la réconciliation. Lequel accord, relèvent-ils, dispose que les mesures législatives, réglementaires et constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord devraient se prendre en étroite concertation entre les parties-prenantes du processus d’Alger. Or aucune consultation n’a débouché sur un consensus autour du contenu du Code voté par l’Assemblée et promulgué par le président de la République. En conséquence, la Cma affirme ne pas s’y reconnaître et pointe du doigt à la fois sa conception unilatérale qu’un fond législatif qui s’écarte considérablement de l’esprit et de la lettre de la libre administration telle qu’énoncé dans le document issu du processus d’Alger. La Coordination note en effet que le Code viole l’accord en termes d’élargissement des compétences des collectivités territoriales, de prérogatives et de mode d’élection des présidents de conseil régional, entre autres. Il faut dire que le mouvement contestataire n’est pas esseulé dans ses récriminations combat. Elle le partage avec les garants internationaux de l’Accord instamment pris à témoin quant au devenir du processus de paix dans son ensemble. Il s’agit en clair de la Minusma, qui a fini par trancher le différend entre l’Etat malien et le groupe séparatiste, la semaine dernière, à la faveur du passage du représentant spécial des Nations-Unies devant les députés.
A l’hémicycle dans le cadre du processus de renouvellement du mandat de la mission onusienne pour le Mali, M. Annadif a dû affronter une avalanche d’interrogations et d’interpellations des parlementaires maliens au sujet de l’utilité des forces onusienne, au nez et à la barbe desquelles les terroristes tuent des soldats maliens en longueur de journée.

Au nombre des questionnements soulevés par les députés maliens figurent également le redéploiement de l’armée et de l’administration au sujet desquels le représentant spécial a fait comprendre à ses interlocuteurs que sa mission n’est pas de se substituer à l’Etat malien dans une équation qui devrait trouver sa solution dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Quid alors du rôle que la Mission des Nations-Unies va jouer dans le processus électoral en cours ? Sur la question M Annadif a été clair sur la position de l’organisation qu’il représente. Selon lui, la référence pour l’accompagnement desdites échéances c’est l’Accord - dont une des parties prenantes dénonce la violation. Dès lors, il ne semble point envisageable que la Minusma accompagne un processus autour duquel le consensus n’est pas trouvé, a-t-il laissé entendre. C’est dire que la mission onusienne partage quasi totalement les récriminations de la Cma et n’est point disposée à sécuriser le scrutin comme jadis lors des élections communales..
Or le défaut de sécurisation consacrerait une exclusion de fait de l’ensemble les zones où les forces armées et de sécurité nationales sont absentes ou faiblement présentes avec le risque, par conséquent, de déboucher sur une régionalisation qui marche la tête en bas : des élections régionales sans le septentrion où les deux nouvelles entités administratives (Taoudeni et Ménaka) sont d’ores et déjà épargnées. Le scénario est peut-être envisageable sauf qu’à défaut de consacrer un pays à deux régimes législatifs différents, il entraînera forcément un cycle électoral dans les régions où le scrutin sera maintenu au cas où les dispositions contestées du Code subiraient des correctifs. Entre consacrer la division d’un pays et rater un rendez-vous électoral, les autorités ont un choix qui ne devrait pas tarder à intervenir dans le sens d’un renoncement aux échéances.
Abdrahmane Keita
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