WASHINGTON Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a effectué jeudi une visite sans précédent au Pentagone, où il a évoqué avec des responsables américains de la défense les tensions dans la péninsule coréenne et les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
C'était la première fois qu'un secrétaire général de l'ONU se rendait ainsi au Pentagone.
M. Ban a été accueilli par une garde d'honneur avant de s'entretenir pendant 30 minutes avec le secrétaire à la Défense Chuck Hagel et le chef d'état-major interarmées, le général Martin Dempsey.
Les entretiens ont porté sur la Corée du Nord et sur les missions de maintien de la paix dont l'ONU dispose ou qu'elle envisage de déployer au Mali, en Somalie et en Syrie, a indiqué à l'AFP un responsable américain de la défense sous couvert d'anonymat.
"On a beaucoup discuté de la Corée du Nord" et des risques "d'erreur de jugement et de mauvais calcul" étant donné les tensions actuelles entre Pyongyang, Séoul et Washington.
Depuis le début de cette crise, M. Ban, ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères, a multiplié les appels au calme et les mises en garde.
Il a invité mercredi les deux Corées et leurs voisins à "faire baisser la tension" pour qu'il n'y ait pas de dérapage susceptible de rendre cette situation "incontrôlable".
La Corée du Nord a posé ses conditions jeudi pour une reprise du dialogue avec son voisin du Sud et Washington, exigeant notamment le retrait des sanctions de l'ONU, une demande immédiatement rejetée par Séoul et par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Un troisième essai nucléaire nord-coréen le 12 février avait déclenché de nouvelles sanctions de l'ONU à l'égard de Pyongyang.
Selon le responsable américain, M. Ban a aussi évoqué avec ses interlocuteurs l'opération de maintien de la paix que l'ONU prépare au Mali et "les intérêts communs des Etats-Unis et des Nations unies" en Somalie et en Syrie. M. Ban a par ailleurs présenté ses condoléances à la suite de l'attentat de Boston.
L'ONU envisage de déployer une mission de 11.200 hommes pour stabiliser le nord du Mali, où les soldats français ont chassé des villes les groupes armés islamistes. Une résolution autorisant ce déploiement devrait être adoptée mercredi ou jeudi prochain au Conseil de sécurité, selon des diplomates.