L’atelier national de la Plateforme sur le financement basé sur les prévisions (FbF en anglais) a débuté, hier à l’hôtel Mandé.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par Aliou Konaté, représentant du président de la Croix-rouge malienne, en présence de Nouhoum Maïga, coordinateur de programmes et projets de la Croix-Rouge et Tapsoba Clotaire, représentant de la Croix-Rouge néerlandaise au Mali
La rencontre mobilise des membres des structures qui composent la Plateforme nationale de la réduction des risques de catastrophes, y compris la direction générale de la Protection civile et Mali-Météo, ainsi que des représentants des Agences des Nations unies, d’ ONG humanitaires et du Centre climat.
Deux jours durant, les participants vont discuter notamment du concept FbF (Forecast Based Financing) et de la méthodologie existante, identifier les institutions devant participer aux groupes thématiques et finaliser la liste des actions essentielles à mener. Le Mali est exposé à divers risques, notamment les inondations et sécheresse. Ces aléas liés au climat se produisent presque tous les ans et affectent de manière variable les moyens de subsistance des communautés dans les zones des bassins des fleuves Niger et Sénégal.
Le gouvernement fournit régulièrement un soutien d’urgence aux personnes touchées. Cependant, il existe aujourd’hui, grâce à l’évolution scientifique en matière de prévisions du temps, des possibilités plus efficaces de se préparer à ces risques climatiques avant qu’ils ne surviennent.
Ainsi, le Mouvement international de la Croix-Rouge, à travers ses sociétés nationales, a entrepris de tester une approche dite de financement basé sur les prévisions (FbF). Elle vise à allouer des fonds pour la mise en œuvre d’actions précoces, sur la base d’une prévision scientifique et d’une connaissance des risques.
Dans le cadre de cet exercice, la Croix-Rouge a estimé nécessaire d’amener toutes les parties prenantes autour de la table pour explorer les possibilités qu’offre cette approche. Le FbF ne pouvant être fonctionnel sans la collaboration de tous les partenaires dont les services responsables des prévisions, les gestionnaires des catastrophes au sein des services de l’Etat et les organisations de la société civile. La nouvelle approche appelle tous ces acteurs à s’inscrire dans une même vision et à prendre des mesures basées sur les prévisions d’activités pré-planifiées qui permettent notamment de réduire les risques.
Si le concept est nouveau, la pratique, elle n’est pas nouvelle en matière d’intervention humanitaire. En effet, «dans le cadre de la gestion intégrée de nos projets et programmes, nous menons tous les jours des activités de préparation et de prévention », a expliqué Nouhoum Maïga, coordinateur de programmes et projets de la Croix-Rouge malienne.
Selon lui, le FbF n’est autre « que la préparation, en amont, des communautés à faire face aux chocs et au stress ». Il a aussi souhaité que les conclusions de cette rencontre soient consensuelles en ce qui concerne les différents groupes qui seront mis en place pour le pilotage du FbF et les différentes activités à accomplir afin que tous les acteurs aient un même tableau de bord et mêmes indicateurs.
«Nous nous devons de bien nous organiser pour convaincre les bailleurs de fonds sur notre préférence de l’anticipation à la réponse et à l’intervention après coup », a relevé Tapsoba Clotaire, représentant de la Croix-Rouge néerlandaise. Pour lui, le partenariat entre les acteurs concernés a besoin d’être plus fort pour gagner cette nouvelle bataille devant aboutir à l’amélioration de la résilience des populations face aux nombreux aléas climatiques.
Issa DEMBéLé