Notre pays a ciblé 3 secteurs clés de développement, à savoir l’agriculture, l’énergie et la foresterie
Depuis son installation sur le site de la conférence, le stand du Mali ne désemplit pas. Il fait l’objet de toutes les attractions. Le lundi 13 novembre, notre pays a réalisé une de ses activités phares.
C’était sous la présidence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéïta Aïda M’Bo, et en présence de Yamide Dagnet, point focal Mali des Contributions nationales déterminées au niveau national (CDN) et de Koman Raoul Kouamé, délégué de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), chargé des questions de changements climatiques et d’une foule nombreuse.
Le spécialiste de l’Agence de l’Environnement et du Développement durable (AEDD), Idrissa Doumbia, a présenté l’horizon temporaire de la feuille de route 2015-2020 du Mali dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.La CDN est un document qui consigne le taux de réduction des émissions de gaz à effet serre (GES) d’un pays dans 16 secteurs d’activités économiques définis par l’Accord.
Parmi ces secteurs, le pays est libre de choisir un certain nombre dans lesquels il va opérer, en déterminant les coûts que vont engendrer les actions de réduction des émissions de gaz. Dans sa CDN, notre pays a ciblé 3 secteurs de développement clés : l’agriculture, l’énergie et la foresterie. Ces secteurs réunis engendrent un coût de financement de 34,6 milliards de dollars qu’il faut mobiliser, a indiqué Idrissa Doumbia. Cette feuille de route qui n’est que provisoire encore, selon lui, a besoin d’être améliorée pour une bonne planification de l’adaptation de notre pays aux changements climatiques.
Elle intègre tous les départements concernés (Economie et Finances, Agriculture, Energie et Eau, Transport et Désenclavement, entre autres) dans l’élaboration des plans et stratégies d’adaptation qui impliquent de nouvelles priorités dans la CDN.
Aujourd’hui, notre pays joue un rôle de leadership dans les actions de lutte contre les effets néfastes des changements climatiques, s’est réjouie Mme Kéïta Aïda M’Bo. C’est pourquoi, il ne doit pas demeurer en reste dans les actions de mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Le Mali bénéficie du soutien et de l’expertise de ses partenaires stratégiques en la matière, comme l’Allemagne à travers son organe de coopération internationale qui est la GIZ, a souligné Mme Dagnet.
Il en va de même avec la CEDEAO. Selon Koman Raoul Koumé, la CEDEAO travaille en coordination avec plusieurs organisations sous-régionales et régionales, mais aussi avec des institutions bancaires pour aider les pays comme le nôtre à mobiliser des ressources pour la mise en œuvre de leur CDN.
C’est dans cette veine que le directeur de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), Modibo Cissé, a mis l’accent sur les difficultés d’accès et de mobilisation des ressources financières au niveau des fonds dédiés à cet effet, comme le Fonds Vert climat.
En effet, l’ANICT est l’organe public du Mali qui doit être accrédité au Fonds Vert, afin d’appuyer les collectivités dans la mise en œuvre de leurs plans de développement sectoriel qui intègrent aujourd’hui la lutte contre les changements climatiques. Cependant, malgré la lenteur et la longueur du processus, Modibo Cissé nourrit l’espoir de voir bientôt le bout du tunnel, car les travaux sont bien avancés, assure-t-il.
La COP, c’est aussi le lieu où se nouent des partenariats en vue d’échanges d’expertises et de transfert de technologies. Sur ce plan, le Conseil économique, social et culturel (CESC) à travers son représentant à la COP23, Amadou Sanoussi Dafé, a signé un accord de partenariat avec une société taiwanaise. Il porte sur le transfert au Mali d’une technologie de purification des eaux fluviales et des eaux des mares tout en séquestrant le carbone, en vue de rendre ces eaux potables qui pourront être utilisées à d’autres usages comme le maraîchage et l’arrosage des fleurs.
Selon Amadou Sanoussi Dafé, cette technologie innovante est une aubaine pour notre pays dont la santé de la population est liée à plus de 70%, à la qualité de l’eau, surtout en milieu rural. C’est pourquoi, la technologie sera destinée en premier, exclusivement au milieu rural, et en particulier aux zones minières.