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La force du G5 Sahel devra convaincre aussi sur le plan humanitaire
Publié le mercredi 15 novembre 2017  |  AFP
Cérémonie
© aBamako.com par SB
Cérémonie d`ouverture du Forum International de Dakar sur la Paix et ma sécurité
Dakar, le 14 novembre 2017 - Le président de la République Macky Sall a présidé, en compagnie des présidents IBK et Paul Kagamé, l`ouverture solennelle de la 4e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la sécurité.
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Dakar, 15 nov 2017 (AFP) - La force conjointe du G5 Sahel, qui vient
d'achever sa toute première opération, sera jugée non seulement sur son
efficacité contre les jihadistes, mais aussi son respect des droits de
l'Homme, préviennent organisations internationales et responsables militaires.
Juste après le lancement de cette opération, aux confins du Mali, du
Burkina Faso et du Niger au début du mois, le secrétaire général adjoint des
Nations unies pour les droits de l'Homme, Andrew Gilmour, a effectué une
visite au Mali, une première, selon la Mission de l'ONU dans ce pays, la
Minusma.
Il y a insisté sur la nécessité de respecter les droits de l'Homme, afin de
ne pas s'aliéner les populations, ni le soutien international, essentiel à la
viabilité de cette force basée à Sévaré, dans le centre du Mali, dont il a
rencontré le chef, le général malien Didier Dacko, et l'état-major.
"Les violations commises dans le cadre d'opérations anti-terroristes et la
stigmatisation de certaines communautés contribuent à la radicalisation d'une
partie de la population et à l'aggravation de l'extrémisme", a affirmé le
responsable de l'ONU, citant l'expérience vécue par la quasi totalité des pays
confrontés à ces phénomènes.
Les plus graves de ces violations "créent plus de terroristes qu'il n'y en
avait avant", a-t-il souligné.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un des principaux acteurs
humanitaires en zone de conflit, a tenu le même discours en début de semaine
lors du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, largement dominé
par la constitution de la force du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso,
Niger et Tchad).
"Soutenir les militaires sur des questions de financement et d'armement
vient avec l'obligation de respecter et faire respecter la Convention de
Genève", a souligné le directeur adjoint du CICR pour l'Afrique, Patrick
Youssef.
Le CICR "demande aux pays de la force G5 Sahel de respecter les règles
liées à l'usage de la force, en matière de détention, en matière de
formation", a-t-il dit, ajoutant avoir appelé l'Union africaine, qui a accordé
un mandat à cette initiative, à "veiller au respect de ces principes".

- Reconquérir les populations -

Les promoteurs de cette force, dont seule une partie du financement est
assurée, attendent des contributions supplémentaires lors d'un sommet consacré
au Sahel organisé par l'Union européenne à Bruxelles à la mi-décembre.
Certaines troupes africaines engagées dans la Minusma, notamment le
contingent tchadien, ont été accusées d'exactions ou d'usage excessif de la
force sur des civils, des abus favorisés selon des sources militaires par la
durée de leur déploiement, souvent d'un an, voire davantage.
L'armée malienne est confrontée à des critiques similaires, en particulier
dans les régions peuplées de minorités ethniques, comme le nord et le centre
du pays.
La force française Barkhane (4.000 hommes), qui traque les jihadistes à
travers le Sahel et appuie les troupes du G5 Sahel, a d'ailleurs inscrit le
droit des conflits armés au programme de son accompagnement des militaire
maliens, a récemment indiqué à l'AFP le colonel Arnaud Cervera, représentant à
Gao, dans le nord du Mali, du commandant de Barkhane.
"On ne peut pas se permettre d'avoir une force qui se délégitime par des
exactions. On est très vigilants et ils savent bien que cela nous
désolidariserait de leur action", a-t-il assuré. "On leur dit bien qu'ici, on
est dans une zone où les Famas (forces armées maliennes) ont besoin de
retrouver une vraie légitimité, pour des raisons séculaires, ethniques..."
L'objectif initial de la force du G5 Sahel est de "reconquérir ces zones
frontalières", où les jihadistes ont souvent pris le pas sur les Etats et
exercent leur emprise sur les populations, avait expliqué le général Dacko en
octobre lors d'une visite des ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU au
poste de commandement de Sévaré.
Dans un rapport au Conseil quelques jours auparavant exposant les options
possibles pour un soutien de l'ONU à cette force, le secrétaire général de
l'organisation, Antonio Guterres, soulignait l'importance de "minimiser les
retombées négatives de ses opérations militaires sur la population civile,
notamment les femmes et les enfants".
sst-dab/siu/jhd
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