Le tout nouveau coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel de l’ONU, Robert Piper, a bouclé hier une visite de quatre jours dans notre pays. Robert Piper était venu mesurer la complexité de la situation qui prévaut dans notre pays situé au centre des discussions sur le Sahel. Avant de rentrer à Dakar où il est basé, le coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel a animé une rencontre informelle avec la presse au cours de laquelle il a commenté son voyage dans notre pays et le rôle de plaidoyer pour toutes les questions concernant le Sahel qu’il est appelé à jouer. La rencontre s’est déroulée au bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-unies (OCHA) en présence de Aurélien A. Agbenonci et de Fernando Arroyo, respectivement représentant résident des agences du Système des Nations-unies et chef de bureau OCHA au Mali.
Avant de s’envoler pour Mopti où il a effectué une visite de terrain, Robert Piper a rencontré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, et son collègue en charge de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, le Dr Mamadou Sidibé. Le responsable onusien s’est ensuite rendu dans certaines familles de déplacés où le stress du foyer d’accueil ne faisait l’ombre d’aucun doute. Robert Piper a bouclé sa sortie de terrain dans la Venise malienne par une visite au centre de nutrition de la 5ème Région.
En dépit de l’instabilité sécuritaire, les activités humanitaires se poursuivent dans les zones accessibles du nord et dans le reste du pays. Les besoins humanitaires liés à la crise du nord sont devenus plus clairs grâce aux nombreuses évaluations menées depuis janvier dernier. Toutefois certains secteurs comme la protection, la santé, les abris et la nutrition ont besoin de données complémentaires pour situer l’étendue des effets de la crise et renforcer la réponse sous réserve de la disponibilité des ressources, de la sécurisation et l’élargissement de l’espace humanitaire.
La situation humanitaire continue de s’aggraver au nord du Mali et demeure très préoccupante dans l’ensemble du pays où d’énormes besoins persistent. Le nombre de personnes déplacées est estimé à 467 000.
La situation alimentaire est alarmante dans les 3 régions du nord où selon les spécialistes, le niveau de « crise 3 » (sévère manque de nourriture) est atteint à Tombouctou, Gao et Kidal. Tessalit et Abeibara dans la région de Kidal ont déjà atteint le niveau de « crise 4 » (vulnérabilité alimentaire extrême). S’agissant de la protection, plus de 8000 personnes déplacées sont retournées dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal principalement pour des raisons liées à la saison agricole et au manque de ressources dans les zones de déplacement. L’insécurité, l’accès limité aux services sociaux de base, la présence de mines et engins non explosés et les possibilités économiques restreintes sont autant de facteurs qui rendent vulnérables les populations au nord.
Robert Piper est titulaire d’une licence en sciences politiques. Marié et père de 4 enfants, il assure que des consultations sont ouvertes entre son organisme et le gouvernement pour le vote des refugiés et des déplacés.
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