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Raid français ayant tué 11 soldats Maliens: le silence de l’opposition
Publié le vendredi 17 novembre 2017  |  Info Matin
Meeting
© aBamako.com par A S
Meeting de la plateforme « An tè, A Bana!
Bamako, le 01 juillet un Meeting de la plateforme « An tè, A Bana! eu lieu a Bamako
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L’opposition, notamment ses grands ténors et non moins pourfendeurs du régime du Président IBK, est prête à tout pour pouvoir grimper la colline du pouvoir en 2018, y compris par le bradage de l’honneur et la dignité des Maliens. En tout cas, le silence de ces ténors face au drame de nos militaires à Abeïbara, le 24 octobre dernier, ne cesse de susciter des interrogations au sein de l’opinion malienne. A quelle preuve de bonne moralité peut-on s’attendre des hommes politiques dans un contexte de crise exacerbée où les Maliens ont, de plus en plus, du mal à faire la différence entre ‘’leurs amis’’ et les commanditaires d’un malheur sans fin ?

Dans la nuit du 23 au 24 novembre dernier, la Force française Barkhane annonce une opération anti-djihadiste ayant éliminé 15 djihadistes dans les environs d’Abeïbara. La nouvelle a suscité la joie et l’euphorie au sein d’une population soumise par les djihadistes, malgré la signature d’un accord pour la paix et la présence de milliers d’hommes de forces étrangères sur le territoire censés appuyer nos FAMa. L’affaire allait s’arrêter là si le lendemain, le GSIM, né en mars 2017 de la fusion de plusieurs groupes djihadistes et placé sous le commandement du chef touareg Iyad Ag Ghaly, ne réagissait pas contre les informations données par l’opération Barkhane en précisant que « les bombardements ont tué les onze soldats maliens qui étaient captifs près d’Abeïbara ainsi que trois moudjahidines ».

L’état-major français refuse de « commenter la propagande de l’ennemi » et Bamako se murait dans le silence, craignant une « manipulation pour mettre à mal notre relation avec Paris ».
Puis, le 30 octobre, la coalition djihadiste contestait une nouvelle fois la version officielle française, proposant que soit mandatée une « instance neutre » afin d’autopsier les corps des victimes. « En réponse aux mensonges français, nous sommes prêts à fournir les corps afin de prouver leur identité », indique le communiqué du GSIM.

La mort des soldats maliens sera confirmée le 31 octobre par le ministre de la Défense, Tiéna COULIBALY, à travers un communiqué conjoint.

« La partie française a, pendant cet entretien, expliqué que cette action de Barkhane visait à détruire un camp d’entraînement d’un groupe terroriste et que les reconnaissances menées durant la phase préparatoire n’ont pas permis de déceler la présence de militaires maliens. Tirant les leçons de cette tragédie, les deux parties ont convenu d’améliorer leur communication afin d’éviter la survenue d’un tel événement déplorable dans le futur », indique le communiqué conjoint rédigé. Après plusieurs jours de silence, Bamako confirme ainsi un fait qui n’était plus qu’un secret de polichinelle.

« Les victimes du raid français sont bien nos soldats. Ils ont été enterrés sur place. Nous avons demandé les coordonnées géographiques à l’armée française afin de récupérer les corps », ajoute Boubacar Diallo, chargé de la communication au ministère malien de la Défense, qui précise que ce sont bien les onze militaires retenus en otages qui ont été tués. La thèse de la bavure se confirmait ainsi, un terme que la France a du mal à gober, mais hélas, les faits sont têtus.
Si le gouvernement a pris du temps avant de reconnaitre la bavure française, l’opposition politique du pays ou du moins ses grands ténors (Soumaïla CISSE, Modibo SIDIBE, Tiébilé DRAME, Oumar Hamadoun DICKO) n’a daigné piper mot de ce drame qui a touché notre armée.

Aucun communiqué de condamnation, aucune condoléance à l’endroit des familles ou proches de ces militaires, pourtant tués pour la cause du Mali, n’a été entendu de ces leadeurs qui prétendent pourtant gouverner ce pays. Pour ces hommes et ces femmes, être opposant, c’est dénoncer la gouvernance, c’est avoir du mépris pour tous les efforts déployés tous les jours pour ramener la paix dans le pays. Qu’en est-il de la société civile, et ces organisations de défense des droits de l’homme ? Le peuple n’a eu droit de leur part qu’à du silence et la complicité avec les occupants.
Une marque de bonne foi de leur part ne se fait pas cependant pour le Président IBK, mais pour le pays et pour l’ensemble des Maliens. Il s’agit d’un petit geste, mais qui participe à la construction de leur image vis-à-vis des Maliens qui les ont à l’œil. C’est facile de crier à la fraude lors des élections ou de dénoncer l’absence de listes électorales fiables, mais que font-ils pour soigner leur image auprès des Maliens ? Nos opposants manquent d’initiative à ce niveau.

Sinon comment un tel drame peut-il passer inaperçu dans le pays en présence d’une opposition nullement liée par les arcanes du pouvoir qui se dit capable de drainer un million de partisans dans les rues de la capitale ? Cette opposition prompte à dénoncer le manque d’équipement de l’armée, à faire le sinistre décompte des victimes des djihadistes, à travers le pays, n’est pas capable de dénoncer la bavure d’une armée étrangère tuant des soldats maliens en captivité, soit-elle commise par l’ancienne Métropole, est-elle digne de conduire les destinées du Mali ? En tout cas, à cette allure, les Maliens ne sont plus loin de donner raison à cet homme politique qui qualifiait l’opposition ‘’d’irresponsable’’.

Ici, c’est parce qu’il s’agit de la France, le faiseur de roi, qu’on préfère se taire, au risque de se renier et de trahir son peuple. Au lieu de s’acharner à exiger la démission du Président de la République, l’opposition ferait mieux de s’assumer. Car, comme le disait cet autre homme politique célèbre : «qui a trahi un jour trahira toujours».

Par Sidi Dao
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