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Régionales dans le District de Bamako : Les forces et les faiblesses des 4 grands favoris
Publié le vendredi 17 novembre 2017  |  La Lettre du Peuple
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© aBamako.com par A.S
Le Premier ministre, Moussa Mara présente les vœux du gouvernement au président de la République IBK
Bamako, le 29 décembre 2014. Koulouba.Le Premier ministre, Moussa Mara, a présenté les vœux du gouvernement au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta qu’il a remercié pour la confiance placée en l’équipe gouvernementale.
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Les Bamakois, à l’instar de tout le reste du pays, sont convoqués aux urnes le 17 décembre pour élire les nouveaux conseillers régionaux, locaux et du District de Bamako. A Bamako, 15 listes de candidatures des partis et de groupements de partis politiques vont s’affronter lors de cette compétition électorale. Déjà, 4 têtes de listes sortent du lot pour porter l’étiquète de grands favoris à cette élection.
Il s’agit de Me Demba Traoré, tête de liste de l’alliance URD-CAP, de Issa Guindo, tête de liste de l’alliance RPM-PS Yelen Kura-Sabati 2012-UJMA et autres, du maire sortant du District, Adama Sangaré, candidat de l’alliance ADEMA-MPR-CNID-UDD-APR et autres, de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, porte-drapeau de Yèlèma. Ils s’affronteront lors de cette élection qui s’annonce déjà comme un test avant la présidentielle de 2018. Le principal enjeu de cette élection, c’est de mesurer les forces en présence avant la présidentielle de 2018. En effet, ces élections qui se profilent à l’horizon seront une des plus des disputées dans l’histoire électorale de Bamako, pas seulement et même à l’intérieur du pays. Au regard de l’enjeu, la bataille sera très difficile entre ces 4 grands favoris qui présentent chacun des forces et des faiblesses. C’est évident au Mali, lors des élections de proximité, les populations ne votent pas pour le parti mais pour les têtes qui sont en présence. Ce qui constitue une donne qu’il ne faut pas négliger. Ce qui fait qu’on n’est à l’abri d’une éventuelle surprise d’un petit poussé.



Ce qui est plus probable, c’est que le poste de président du District sera enlevé par un de ces 4 têtes de listes.Le premier favori, c’est l’alliance l’URD-CAP dont le porte étendard est Me Demba Traoré. Outre la tête de liste de cette alliance, cette liste comporte des hommes et des femmes aussi valeureux que socialement marqués. La première force de cette liste, c’est son leader. Me Demba ne traine aucune casserole derrière lui. Il n’a jamais été impliqué dans un litige foncier durant tout le temps qu’il a fait en tant que député, conseiller communal en commune VI et même ministre à plusieurs reprises. Ce qui constitue un atout certain par rapports à ses principaux challengers. Car, aujourd’hui à Bamako, les litiges fonciers sont lésions et les gens qui y sont impliqués sont connus. En commune VI où il réside à Banankabougou, il fait partie des rares hommes politiques dans lequel se reconnait et s’identifie les jeunes. Me Demba a à son actif plusieurs réalisations au profil des populations de la commune VI. C’est lui qui a gratté presque toutes les rues de la commune en 2013. C’est lui qui a sauvé les espaces de jeu des jeunes dans la commune. C’est pourquoi, les militants de l’URD et du CAP n’auront aucune honte pour défendre leur liste. Sur cette liste, on retrouve des hommes et des femmes de renoms qui ont fait leur preuve dans leurs communes ou quartiers. Parmi lesquels, on peut le 2e sur la liste, Ba Kissima Sylla, un opérateur économique, vénéré par les populations de la commune II. Il y a l’ancienne présidente des femmes de l’URD, Wadidjé Salimata Dagnioko, qui n’est plus à présenter sur le plan politique. Sur cette liste, on retrouve le récent démissionnaire de son poste de directeur de la communication de la présidence de la République, Racine Thiam. C’est un atout supplémentaire en ce sens qu’il fera tout pour montrer qu’il a des gens derrière lui. Mieux, il a été candidat à l’élection présidentielle de 2013. Il a y également sur cette liste l’ancien maire de la commune V, Demba Fané. Voilà donc des hommes et des femmes avec des références certaines prêts pour conquérir le District de Bamako. Mais le problème c’est que cette alliance incarne l’opposition. Ce n’est pas évident que le régime accepte que l’opposition gagne la bataille de Bamako. Ce serait un sérieux camouflet avant la présidentielle de 2018. C’est seulement cela qui pourrait coûter à cette liste sa perte.

Le second des favoris c’est la liste d’alliance du parti au pouvoir, conduite par l’ancien maire de la commune IV, Issa Guindo. La première de force de cette alliance, c’est qu’elle dispose de l’appareil d’Etat et c’est également la liste du parti au pouvoir. Comme on le dit « leur maman est à la cuisine ». Le RPM va tout faire pour gagner, surtout qu’il s’est allié avec les islamistes de Sabati 2012 qui ont joué un grand rôle dans l’élection de l’actuel Président de la République et de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA). Ces associations religieuses ont une force de mobilisation incroyable et très généralement leurs membres respectent les mots d’ordre de leurs leaders. Ce qui constitue un atout pour Issa Guindo et dont il aura impérativement besoin pour prétendre s’asseoir à la place d’Adama Sangaré. Une des forces de cette liste, c’est aussi les mouvements et les associations avec lesquels Issa Guindo s’est allié. C’est eux qui vont faire le boulot à sa place. Mais cette liste a un problème. Il s’agit de la tête de cette alliance. En effet, l’ancien maire de la commune IV n’a pas un bilan élogieux à la mairie de cette commune. Ce qui fait que son image est sérieusement écorchée dans l’opinion aujourd’hui. Il reproche d’être à la base de plusieurs magouilles foncières en commune IV. Saura-t-il convaincre les Bamakois ? Le temps nous le dira. Aussi, autre handicap de cette liste, c’est qu’elle comporte des illustres inconnus. Des gens qui sont pour la plus part à leur première expérience de lutte politique.

Le 3e favori, c’est le maire sortant du District de Bamako, Adama Sangaré, tête de proue de l’alliance ADEMA-MPR-CNID-UDD, entre autres. La première force de cette liste est la générosité du maire du District de Bamako. En effet, en commune III, il se dit qu’Adama Sangaré est très large. Selon certains, c’est un samaritain. D’autres l’appellent même « guichet automatique ». Adama a à son actif plusieurs actions de solidarité et humanitaires en commune III qui est sa base politique. Il a même été désigné citoyen d’honneur du Badialan. Il a institué la journée de vendredi comme un jour où il fait des dons en argent et en nature aux personnes âgées. Une des forces de cette liste, c’est l’alliance qu’il a sue mettre en place. Le MPR, l’UDD et le CNID font partie des partis politiques qui comptent dans le District de Bamako. La preuve, pendant 10 ans, l’alliance ADEMA, MPR, UDD et le CNID a géré la commune VI avant les dernières communales et les législatives de 2014. Le principal handicap de cette liste, c’est le maire lui-même, qui traine derrière lui plusieurs casseroles. Il est accusé à tort ou à raison d’être la source des litiges fonciers à Bamako et environs. En plus, son bilan à la tête de la mairie n’est pas très élogieux. En effet, il est difficile de présenter une réalisation à Bamako à l’actif du maire Adama Sangaré. Bamako manque de tout ou presque. Cette situation n’est pas à son avantage.

Le 4e des favoris est l’ancien Premier ministre, Moussa Mara et ancien maire de la commune IV. Parmi les 4 favoris, il est sans doute celui qui a le parcours politique le plus élogieux. Il a été maire, ministre et Premier ministre, même s’il est sorti par la petite porte. Incontestablement Moussa Mara fait partie des meilleurs de sa génération. Il a de bonnes idées. En commune IV, il est aimé par les populations à cause de ses appuis multiples à ses concitoyens, notamment les plus pauvres. Il semble aussi que la liste de Yèlèma compte également sur le soutien du ministre Bathily et de son fils Ras Bath. Ce qui n’est pas rien. Mais le problème c’est que Yèlèma est un parti communal. Sa force est en commune IV. Ce qui parait insignifiant pour conquérir tout le District avec ses 5 autres communes. Moussa Mara manque de machine électorale pour atteindre son objectif. Il se dit également que si Moussa Mara est élu maire central du District, il risque de provoquer une insécurité en voulant mettre en cause tous les actes de son prédécesseur.

Bonne chance donc à tous les candidats. Que le meilleur gagne pour le bonheur de Bamako !

Youssouf Bamey

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