Des zones du nord et du centre exposés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
Le commissariat à la Sécurité alimentaire du Mali et ses partenaires, notamment la Fao, le Pam et le Cilss ont organisé, le lundi 13 novembre dernier dans un hôtel de la place, la première session du cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire aigue au titre de la campagne 2017-2018. Au cours de cette séance, il est ressorti que pour la campagne 2017-2018, certaines zones du nord et du centre sont exposées à l’insécurité alimentaire nutritionnelle.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Oumar Ibrahim Touré, ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, en présence d’Amadou Allahoury Diallo, représentant de la Fao au Mali, de Traoré Sy Martial, représentant du Cilss et ainsi que de plusieurs experts nationaux et internationaux.
Le cadre harmonisé, en tant qu’outil consensuel et fédérateur, est implémenté et renseigné à partir des informations issues des différentes évaluations de la situation alimentaire et nutritionnelle faites à travers le pays. Cela est renforcé par des données classiques produites par des structures nationales, les partenaires techniques, les Ong et la société civile.
Selon Amadou Allahoury Diallo, représentant de la Fao, les résultats de la toute récente enquête nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle avancent des chiffres de stagnation de la situation alimentaire au Mali depuis deux ans. “Les indicateurs de nutrition issus de la dernière enquête Smart montre une tendance inquiétante. La situation de crise sécuritaire dans les zones du nord et du centre du pays constitue le principal facteur de détérioration de moyens d’existence des ménages vulnérables. Au Mali, si les prévisions des récoltes sont bonnes en moyenne, à l’instar des prévisions sous régionales, la campagne agricole 2017-2018 a été jalonnée d’éléments défavorables ayant négativement impacté les moyens d’existence des ménages”, a-t-il précisé.
Quant au ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2017-2018 sont des facteurs contributifs les plus déterminants pour l’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans notre pays. «Les informations recueillies qui nous sont parvenues font état d’une pluviométrie capricieuse, avec des poches de sécheresse plus ou moins importantes et un arrêt précoce globalement ; une crue faible ayant entrainé des problèmes d’irrigation ou d’inondation de rizières à submersion libre et contrôlée ; une décrue précoce qui pourrait impacter négativement les cultures de submersion, l’inondation des mares et lacs, la production halieutique et autres. Ces faits vont certainement impacter les perspectives de récoltes à travers le pays. Les nombreux semis tardifs dont les cycles n’ont pas été bouclés convenablement et les cas d’inondations par endroits engendreront des baisses de rendement des cultures. Sur le plan pastoral, la soudure 2016-2017 a été difficile dans les zones de concentration au nord du pays et les premières pluies ont causé des mortalités inhabituelles de bétail dans les régions de Tombouctou et Gao, à cause de la fragilité du bétail. Quant à la pêche, elle est victime de la mauvaise crue, avec la mauvaise inondation des frayères pour la reproduction des espèces”, a-t-il évoqué, avant d’ajouter que si toutes ces tendances et difficultés n’évoluent pas favorablement, les populations de certaines zones du nord et du centre pourraient connaitre des situations difficiles cette année.
Il a conclu en remerciant le coordinateur des donateurs du dispositif national de sécurité alimentaire et les partenaires techniques et financiers pour leur engagement multiforme dans l’appui et le soutien aux actions d’atténuation de l’insécurité alimentaire des populations.