L’Organisation patronale des industriels du Mali (Opi) a tenu une assemblée générale ordinaire le samedi 11 novembre au Conseil national du patronat du Mali. La cérémonie officielle d’ouverture jumelée au lancement officiel du « Catalogue des produits industriels Made in Mali » a été présidée par le ministre du Développement industriel, en présence du président du Conseil national du patronat du Mali et de celui de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Un « Catalogue des produits industriels Made in Mali » ! C’est la meilleure façon de faire connaître les principaux produits fabriqués au Mali au bénéfice des consommateurs. Mais l’Etat est la principale cible de l’édition de ce catalogue, notamment pour jouer le rôle d’indicateur pour la commande publique.
En effet, la commande publique qui constitue la plus grande source de stimulation de nos industries, a toujours constitué un des grands thèmes de des concertations Etat/Secteur privé. Et l’Organisation patronale des industriels (Opi) n’a cessé de mener des discussions avec les pouvoirs publics autour de cette question.
L’on se rappelle, effectivement, que la commande publique fut le thème central de la Journée de l’Industrialisation pour l’Afrique (JIA) en 2014. La redondance ayant des vertus pédagogiques, ce thème est revenu dans les débats à chacune des JIA organisées respectivement en 2015 et 2016.
L’obstination a fini par payer comme le reconnaît le président de l’Opi, Cyril Achcar, dans son discours. Et comment ? Selon Cyril Achcar : « D’une part nous avons un premier catalogue et d’autre part le Gouvernement et plus particulièrement le Ministère du Développement industriel travaille assidument à la signature d’un décret encourageant les produits locaux dans la commande publique dans le respect des règles communautaires bien sûr ».`
Le président de l’Opi d’ajouter : « La promotion des achats publics de biens et services, produits localement, marque ainsi le début d’un processus d’incitation à fabriquer localement pour faire face aux besoins réels de notre Administration Publique en matière de biens d’équipement, de consommables et de consommations ».
Cependant, faudrait-il que les industriels du Mali s’attèlent à produire de la qualité pour bénéficier de la confiance de l’Etat et surtout mériter une attention particulière de tous les consommateurs du Mali. Raison pour laquelle, le président de l’Opi lance un appel solennel à tous les acteurs industriels du pays : « À mes collègues Industriels, je lance l’invitation de faire preuve de plus de dynamisme et d’ingéniosité pour adopter une position concurrentielle permettant d’offrir à l’Etat, à travers la commande publique, des produits compétitifs, de bonne qualité et à des prix abordables ».
Des exemplaires du Catalogue ont été officiellement et solennellement remis au Gouvernement à travers le ministre du Développement industriel, ainsi qu’au président de la Ccim et celui du Cnpm.
Après une pause-café pour permettre aux officiels et à la presse de se retirer, les industriels membres de l’Opi se sont retrouvés pour le déroulement des assises de l’assemblée générale ordinaire statutaire.
Des acquis ont été engrangés par l’Organisation patronale des industriels dont ceux cités par Cyril Achcar, notamment l’inscription dans la loi de finance 2017 de la déductibilité du Taf sur les investissements productifs, l’avènement d’un fonds d’investissement en sus du fond de garantie auprès du Fonds de garantie du secteur privé (Fgsp), la relecture partielle du décret sur la répartition des produits amende confiscations pénalités frais de poursuite et de primes sur les saisies et fraudes mais le processus de réforme va continuer pour que la mesure impact réellement sur l’industrie, pour ne citer que cela.
« Nos actions sont plus visibles et nos membres de façon progressive trouvent satisfaction auprès de l’organisation ». Cette note d’espoir prononcée par le président de l’Opi annonçait déjà l’atmosphère détendue de l’assemblée générale qui n’a pas duré plus de trois heures d’horloge. A ce niveau, les industriels, imbus du sens des responsabilités, donnent une véritable leçon d’efficacité, de rigueur et de méthode pour pareilles rencontres.
Rappelons que la question du « livre blanc de l’Industrie » a été rappelée au Gouvernement, à travers le ministre du Développement industriel. En effet, d’un programme de mandature devenu « le livre blanc de l’industrie » au mois de juin 2013 à la faveur de l’élection présidentielle puis devenu « le livre blanc de l’industrie, tome 2 » à la faveur de la dernière élection du bureau de l’Opi, en juin 2016, loin de constituer un document de stratégie, c’est un recueil d’une série de propositions concrètes allant dans le sens du Développement industriel du Mali. La suite de ces propositions est toujours attendue de la part des autorités du pays, même si le ministre du Développement industriel ne cesse de rassurer que l’application de certains points sont à l’étude, surtout que la plupart des propositions engagent plusieurs départements ministériels qui doivent se concerter pour accorder leurs points de vue sur ces questions.
Mais il faut agir vite pour soulager nos industriels qui ploient sous la pression d’une situation concurrentielle imposée par une règlementation sous-régionale, voire régionale qui n’avantage pas du tout des pays de l’Hinterland comme le Mali.