ALGER - Trois chefs du groupe islamiste malien Ansar Dine (les défenseurs de l'islam) ont trouvé refuge il y a plus de dix jours dans la région de Tamanrasset, dans l'extrême sud de l'Algérie, a rapporté vendredi le journal algérien El Watan Weekend.
Il s'agit de "l'émir Wathik, de son vrai nom Abderrahman Gouli, de l'émir Abou Abida, alias Mourabiti Ben Moula (...), et d'Athman Ag Houdi, un cousin de Iyad Ag Ghali, chef d'Ansar Dine", indique le journal.
La katiba (unité) Tawhid de l'émir Abou Abida contrôlait une grande partie de Kidal (nord du Mali) avant l'intervention française en janvier.
Les trois hommes sont arrivés en Algérie à l'issue de "plusieurs semaines de négociations entre les services de sécurité algériens et la direction d'Ansar Dine", a ajouté El Watan, citant une source sécuritaire.
Ils ont obtenu "des garanties pour ne pas être poursuivis par Alger, sauf si leur implication dans des crimes contre l'humanité était prouvée", selon la même source.
Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali, un ancien rebelle touareg malien,
fait partie des groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont
occupé en 2012 le nord du Mali où ils ont commis de nombreuses exactions,
avant d'en être en partie chassés par une intervention armée franco-africaine
lancée en début d'année.
Selon le journal, l'Algérie serait prête à accorder l'asile politique au
chef d'Ansar Dine s'il accepte de se rendre.
Mercredi, un porte-parole d'Ansar Dine, Senda Ould Boumana, avait annoncé à
l'agence mauritanienne en ligne Nouakchott informations (ANI) qu'il se
trouvait près de la frontière entre le Mali et l'Algérie et allait se rendre à
l'armée algérienne.
Il avait "supplié" le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz de
demander son extradition une fois arrêté en Algérie, préférant être jugé en
Mauritanie, dont il dit avoir la nationalité. Aucune information n'a été
donnée depuis sur son sort.
L'Algérie, qui partage près de 1.400 km de frontières avec le Mali, a
toujours milité en faveur d'une solution politique pour régler le conflit dans
ce pays.