Les appels au report des élections communales et municipales se multiplient. Après la diffusion d’un communiqué par la CMA, dans lequel la coordination des groupes armés demande avec insistance le report des élections pour des raisons de sécurité, et les doutes exprimés par les partenaires techniques et financiers que le ministre de l’Administration Territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly a rencontrés en fin de semaine dans ses locaux, en plus des griefs de certains partis politiques, les analystes estiment que le gouvernement est désormais dans la dynamique de revoir sa copie.
« Si nous analysons les propos du ministre de l’Administration Territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly tenus, le jeudi dernier, sur les plateaux de la Télévision Nationale, nous pouvons dire sans risque de se tromper que le gouvernement va revenir sur la date des élections communales et régionales. », selon notre interlocuteur.
On se rappelle, le mercredi 15 novembre dernier, lors de la réunion du cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques tenue dans la salle de conférence du ministère, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly a dit ceci à propos des élections à venir : « Nous devons nous battre pour organiser les élections de manière inclusive »
Faisant le point de l’état d’avancement de l’organisation des élections, le ministre, Tiéman Hubert Coulibaly a souligné que le département a fait une analyse des propositions formulées par certains groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation dont la CMA, le MSSA et le CJA qui ont demandé avec exigence le report des élections au regard de le situation d’insécurité chronique au centre et au nord du pays avec sa conséquence de l’absence de l’Etat ( administration, forces de défense et de sécurité etc..), un aéropage indispensable à l’organisation d’élections crédibles, libres et transparentes.
Aussi au sortir de la réunion, les points de vue restent divergents, inconciliables souvent. Certains responsables de partis politiques se disent favorables au report des élections compte tenu de l’insécurité grandissante au centre et au nord du Mali. D’autres, ils sont pas nombreux, pensent qu’il faut tenir les élections à la date indiquée pour affirmer et réaffirmer l’autorité de l’Etat qui en réalité s’effrite de jour en jour.
Dans la même foulée, le lendemain jeudi 16 novembre 2017, le ministre rencontré les partenaires techniques et financiers qui sont prêts à accompagner notre pays pour l’organisation des élections communales et régionales. Mais ils ont posé des conditions.
Il faut des élections qui prennent en compte les préoccupations de toutes les parties prenantes. Or pour le moment ce n’est pas ça ! Les violons sont loin d’être accordés.
Ainsi, se prononçant sur les antennes de la Télévision Nationale sur un éventuel report des élections communales et régionales du 17 décembre 2017, le ministre de l’administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, a maintenu le flou.
L’attitude du gouvernement est d’être attentif à toutes les réflexions, à toutes les préoccupations des différentes parties concernées par l’organisation des élections. Selon lui, le gouvernement est attentif.
Afin de tenir compte des préoccupations de toutes les parties prenantes, des échanges ont eu lieu avec les groupes armés, qui ont émis des inquiétudes quant à l’organisation des élections dans les conditions d’insécurité chronique dans le centre et le nord du pays, et les partenaires techniques et financiers. A l’issue de ces différentes consultations, le gouvernement donnera sa position.
« L’organisation des élections est une prérogative de l’exécutif mais l’exécutif est attentif aux autres préoccupations », a-t-il estimé en substance.
Les partenaires techniques prêts à accompagner le processus électoral mais estiment qu’il faut tenir compte du point de vue de ceux qui souhaitent son report. C’est la condition sine qua non d’avoir des élections libres, transparentes et crédibles. Donc, moins contestée avec son corollaire de violence. De toutes les façons, les réflexions sont en cours et un éventuel report. Même si la CMA a publié un communiqué hier dans lequel ses responsables disent prendre note de la prise en compte par les autorités des préoccupations qu’ils ont exprimées.
Moussa Mamadou Bagayoko