Le Chef de file de l’opposition politique du Mali accuse le pouvoir actuel d’être incapable dans tous les domaines de la gestion du pays. De ses analyses, au-delà de la pauvreté, la misère et l’insécurité qui les assaillent, nos compatriotes sont tenaillés par la peur du lendemain, peur largement nourrie par le manque de vision de nos dirigeants. «L’indécision, l’inaction et l’absence de vision sont les parents de l’échec», justifie-t-il.
Le parti politique de la poignée de main, URD, a tenu sa 8e conférence nationale, les 18 et 19 novembre 2017. Près de 1250 Délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays ont participé à ladite rencontre. Le thème choisi est : «Restaurer l’espoir».
Selon les Responsables de la formation politique, ce thème est choisi par rapport au mouvement social qui a regroupé des millions de Maliens de l’intérieur comme de la diaspora pour dire NON au moment où la dérive totalitaire menaçait notre pays par «la tentative de lui imposer un projet de constitution qui tendait à saper les fondements de notre démocratie».
Les jeunes maliens se sont dressés comme un seul Homme pour défendre la chère patrie qui était en danger. Des organisations de la société civile ont été créées à cet effet pour dire « Trop c’est trop ; ça suffit », entre autres. Ces organisations se sont regroupées en une force irrésistiblement victorieuse : « ANTE ABANA».
Pour l’Honorable Soumaïla Cissé, ce mouvement des jeunes et des femmes du Mali a su récréer l’espoir au moment où le pessimisme gagnait les cœurs et imposait le découragement à bon nombre de nos concitoyens.
«Vous avez tout simplement compris qu’il nous faut boire, à nouveau, à la source de la fierté nationale rétablie, à la source de notre dignité retrouvée», reconnaît-il.
L’URD s’inspire de cette allure dans le choix du thème de sa 8e conférence.
«Chers Jeunes, vous nous avez interpellé. Vous avez interpellé la classe politique, toute la classe politique, notamment celle qui, aujourd’hui, constitue le seul recours», note le Président de l’URD.
En effet, selon Soumi le Champion, la profondeur de la crise que connaît notre pays doit amener les acteurs politiques à un véritable examen de conscience. D’où cette déclaration : «Désormais, chacun doit s’engager, non plus seulement pour des dividendes personnels d’ailleurs toujours incertains, mais en fonction aussi et surtout des convictions profondes. Ce sont ces convictions profondes vers l’engagement et l’action qui pourront sortir notre pays de la zone de danger».
Une union de l’opposition pour restaurer espoir
Dans son discours, le Chef de file de l’opposition a abrégé un consensus des partis politiques de l’opposition pour mieux gérer le pays dans les jours à venir. «Tout ceci, pour dire que, dans le contexte difficile que vit notre pays, la question ne doit plus être celle des clivages idéologiques désuets et obsolètes qui divisent, mais plutôt celle de la meilleure manière de rassembler les forces acquises au changement pour donner une nouvelle espérance à notre pays, sur la base d’une gouvernance nouvelle, capable d’assurer le bonheur des Maliens», a eu à plaidoyer le Chef de file de l’opposition selon qui «la vraie question reste et demeure : «Comment regrouper les hommes et les femmes porteurs d’une meilleure vision pour notre pays afin de lui assurer une gouvernance plus crédible?».
Plus loin, l’Honorable Soumaïla Cissé fera savoir que restaurer l’espoir est l’état d’esprit qui anime et mobilise l’opposition. «Et toute l’opposition », a-t-il précisé. Selon Soumaïla Cissé, quoiqu’il advienne, cette opposition est non seulement convaincue que le Mali, avec elle, aura enfin la véritable bonne réponse, à son désespoir actuel, mais elle en a la certitude aussi. L’Opposition actuelle a cette responsabilité majeure de forger le destin du Mali.
D’une nation déchirée, elle veut briser les vents contraires pour y instaurer une communauté plurielle d’unité, de tolérance, de fraternité et de solidarité. D’une République qui subit tant d’épreuves douloureuses et qui survit dans la peur du jour et l’angoisse du lendemain, elle veut restaurer la force du courage et du pardon, la vertu de l’effort, l’égalité des chances, la reconnaissance de la particularité individuelle, la justice équitable, la dignité et le respect des choix de vie. Il s’agira pour nous de «restaurer l’espoir en guidant notre pays dans l’espérance possible et légitime de sa pérennité», argumente le Président du parti de la poignée de mains.
Par ailleurs, le Président de l’URD lance un vibrant appel à tous les acteurs politiques de notre pays. Cela en ces termes : «Restaurer l’espoir, …est un défi. Mais aucune montagne n’est infranchissable à condition de la gravir en équipe solidaire. Nous devons chérir la démocratie, la défendre contre tous ses travers pour ne pas en faire une démocratie d’acclamation d’un Chef ou d’exclusion d’un camp. Nous devons empêcher qu’elle ne devienne autoritaire…en modifiant à son profit en particulier la Constitution. La démocratie ne peut être confisquée ! ». Enfin, le Député élu à Niafounké soutient qu’une fois l’Espoir Restauré, le vote reste toujours le juge de paix. Car, c’est par la voix des urnes aussi et surtout que chaque Malienne, chaque Malien aura à décider de l’avenir de son pays.
L’Honorable Cissé rappelle que les Maliens vivent toujours dans une angoisse permanente. Car, précise-t-il, au-delà de la pauvreté, la misère et l’insécurité qui les assaillent, nos compatriotes sont tenaillés par la peur du lendemain, peur largement nourrie par le manque de vision de nos dirigeants. L’indécision, l’inaction et l’absence de vision sont les parents de l’échec. A cet effet, Soumi martèlera que: «La gestion d’un pays n’est pas un jeu de famille et, encore moins, un jeu de hasard».
Selon lui, l’insatisfaction démocratique engendre des colères. Et, des colères naissent le «populisme et l’extrémisme» qui apportent, tous deux, des réponses dangereuses ; car, approximatives, à des questions véritables et légitimes.
De l’analyse du numéro 1 de l’URD, aujourd’hui, c’est, donc, notre survie même, en tant que nation libre et souveraine, qui est en cause.
C’est pourquoi, conseilla-t-il vivement, chacun comprendra aisément qu’en 2018, notre pays aura besoin d’un choix décisif et clair du Peuple malien.