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Afrik actu * : Zimbabwé, une page de l’histoire s’est tournée
Publié le mardi 21 novembre 2017  |  Le challenger
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Après le coup d’Etat des militaires, les choses se sont accélérées au Zimbabwe. Le samedi dernier, le glas du pouvoir de Robert Mugabe a fini par sonner. Comme pour donner l’assaut final, le chef des anciens combattants de la guerre d’indépendance du Zimbabwe, Christopher Mutswanga, et la société civile, appellent à manifester dans les rues d’Harare pour exiger le départ du Chef de l’Etat. Cette manifestation qui fut autorisée par la police avait vu le peuple, notamment de nombreux militants de la ZANU-PF, se mobiliser massivement dans les rues de la capitale zimbabwéenne. La réussite de cette manifestation a fait perdre à Robert Mugabe toute légitimité à garder le pouvoir.
Un Chef de l’Exécutif qui avait réussi à se maintenir aussi longtemps au pouvoir grâce à l’armée et aux anciens combattants. Or, ce sont ces derniers qui ont incité le peuple à sortir. Lequel avait décidé de porter haut sa voix pour exiger le départ du Chef de l’Etat. Ainsi les « War Vets », naguère piliers du régime et ultime soutien du président Mugabe, étaient devenus ces derniers moments très critiques.



Pourtant, visiblement l’armée zimbabwéenne, en détenant de facto l’ensemble des pouvoirs institutionnels et refusant de reconnaître l’existence du coup d’Etat, aurait bien voulu que l’alternance politique se fasse dans les règles constitutionnelles. C’est pourquoi avec la médiation internationale, pilotée par le président sud-africain, tous les scénarii avaient été engagés. Tel le remplacement de Mugabe par le Vice-président Emmerson Mnangagwa, prévu par la Constitution. Ce qui exigeait la démission préalable du Chef de l’Etat qui est resté dans l’obstination à garder son pouvoir. Cette option était privilégiée à une destitution, également prévue par la Constitution, si les deux tiers du Parlement en font la requête. Mais attendre sept jours, cela devenait long pour les militaires pour continuer à maquiller leur putsch. Ils n’avaient eu alors d’autres choix que de parachever la destitution du vieux leader. Ce, pour permettre qu’une page de l’histoire du Zimbabwe se tourne.

Dans l’intérêt supérieur de la nation et pour une sortie honorable, le Chef de guerre de la lutte de libération nationale et père de l’indépendance qu’incarne Mugabe, devrait cesser de s’accrocher au pouvoir pour une retraite dignement méritée. Son départ n’était plus négociable et était devenu une exigence par la complexité et la gravité des derniers évènements qui se sont déroulés dans son pays.

D’ailleurs, après avoir passé quasiment quarante ans aux commandes du pays, le patriarche Robert Mugabe devrait savoir raison garder afin de permettre à son pays de connaître un renouveau politique. Malgré cela, Mugabe avait refusé de démissionner mais les contradictions politiques et le soulèvement du peuple ont eu raison de lui. Tant mieux, si l’on est arrivé à ce stade pour pouvoir tourner cette page de l’histoire politique du Zimbabwe.

Gaoussou Madani Traoré

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