C’est la précision qu’a bien voulu nous apporter un agent du ministre de l’Equipement et des transports, suite à notre article paru, mercredi dernier, relatif à « l’incident protocolaire » dont a été victime l’ancien chef de l’Etat malien, en partance pour Lagos, la capitale fédérale du Nigeria, la vielle mardi.
Il y a deux textes réglementaires, nous a-t-il confié, qui traitent la question: l’arrêté interministériel n°08-3733/MET-MAETCI-MDAC-MSIPC-SG du 31 décembre 2008 portant « réglementation de la circulation des personnes et des véhicules de l’aéroport de Bamako-Sénou» et l’arrêté interministériel n°1557/MAECI-MET-MSIPC-MDAC-SG du 4 juin 2010 fixant « les modalités d’accès aux salons d’honneur de l’aéroport international de Bamako-Sénou».
Nul acharnement, ni un quelconque esprit de vengeance, ni autre chose à caractère malveillant à l’encontre du président Alpha Oumar KONARE, mais simplement « l’application stricte des textes en vigueur et référés ci-dessus », se défend-on au ministère des Transports.
En effet, le président Alpha, nous a-t-on précisé, a quitté sa maison pour « accéder directement à la zone d’embarquement », sans autres formes protocolaires.
Mais, il lui a été notifié que ce n’était pas conforme « aux textes réglementaires et aux nouvelles normes de sécurité en vigueur » au niveau de l’aéroport international de Bamako-Sénou.
« Avec tout le respect dû à son rang, il a été installé dans le salon d’honneur du Premier ministre, en attendant que tout soit fin prêt pour lui permettre d’être le dernier passager à embarquer à bord de l’avion », nous a-t-on expliqué.
Car, on se veut explicite au ministre des Transports à propos des textes en vigueur, qui sont très clairs sur le sujet : seules les trois personnalités en fonction (le chef de l’Etat, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale) ont droit à « accéder directement à la zone d’embarquement à bord de leurs propres véhicules ».
En dehors de ces trois personnalités, précise-t-on, seule la société AZAM, qui gestionnaire de l’aéroport, « est habilitée à faire le transport sur la piste ».
Quant aux anciens chefs d’Etat, comme c’est le cas du président Alpha Oumar KONARE, nous-a-t-on expliqué, ils sont logés « à la même enseigne protocolaire » que le Premiers ministre en fonction en ce qui concerne « l’accès au salon d’honneur », qu’ils partagent avec celui-là.
Même les ministres en fonction, précise-t-on, « n’ont pas accès au même salon que l’ancien chef de l’Etat».
Mieux, pour ne pas faire trop attendre un ancien chef d’Etat dans le salon d’honneur, selon les mêmes explications, « son protocole le devance 2h auparavant » à l’aéroport pour remplir les formalités de voyage de l’illustre personnalité.
Une fois ces formalités remplies, des dispositions sont prises par son protocole pour l’aviser du départ imminent de son vol et c’est seulement en ce moment qu’il arrive à l’aéroport, il doit toutefois passer « quelques minutes » dans le salon d’honneur du Premier ministre, juste de temps de faire les derniers réglages, avant d’être autorisé à regagner la zone d’embarquement « après tous les autres passagers déjà montés à bord de l’avion ».
Malheureusement, déplore-t-on, le président KONARE n’a pas respecté cette procédure protocolaire « qui ne vise nullement sa personne ».
« Vous n’êtes pas sans savoir que l’aéroport de Bamako-Sénou est en pleine rénovation ces derniers temps, histoire de l’adapter aux normes internationales de sécurité et de protection, sans compter qu’il y a aussi la situation de crise que le pays connaît avec la présence massive des troupes militaires étrangères chez nous. Est-ce que c’est en ce moment que nous devons nous monter faibles par rapport au respect et à l’application des textes que nous avons nous-mêmes élaborés pour assurer davantage de sécurité et de fluidité à l’aéroport de Sénou ? Je crois que non», nous a-t-on confié au ministère des Transports.
Dont acte.