La 4e édition du forum de Dakar s’est déroulée, les lundi et mardi derniers, dans la capitale sénégalaise. A l’instar des trois précédentes, la rencontre de 2017 fut une occasion de plus pour les dirigeants africains de s’exprimer à plein gosier à l’adresse de leurs homologues occidentaux. Manifestement allergiques à la présence des forces étrangères interventionnistes sur les crises politiques, sécuritaires et économiques à l’échelle continentale, l’Hôte du sommet, le Président Macky Sall, et ses pairs IBK du Mali et Paul Kagamé du Rwanda ont demandé à ce que l’Occident aide l’Afrique à sortir de la phase de l’aide. Au plan sécuritaire, ils ont manifesté leur remord implicite face aux lenteurs qui pèsent lourdement sur l’aide qu’apportent les grandes puissances occidentales pour résoudre définitivement les crises dans lesquelles sont enfoncés les pays africains.
Décidément, l’édition 2017 du Forum de Dakar sur la sécurité et la paix a permis l’Afrique de faire étalage des conséquences collatérales de son mauvais départ politique, économique et scientifique par rapport au reste du monde. Pour preuve, les Présidents sénégalais Macky Sall, malien Ibrahim Boubacar Kéïta et rwandais Paul Kagamé présents à ce mini sommet ont pu témoigner à plein gosier leurs remarques dans le cadre de la résolution de leurs problèmes sécuritaires qui assaillent le continent noir. Sur un ton diplomatique, Macky Sall a fustigé les responsabilités de la France sous Sarkozy dans la crise dans laquelle les pays sahéliens se trouvent depuis le renversement Guide libyen, Mouammar Kadhafi.
«Le risque aujourd'hui, c'est de voir des terroristes vaincus ailleurs chercher des zones de repli en Afrique», a alerté le Président Macky Sall qui sollicite l’association pleine des Etats africains dans la prise des décisions concernant les dispositifs à envisager à cet effet. «Il faut se garder des solutions toutes faites, conçues sans les Africains», a lancé le Chef d’Etat sénégalais. Toujours faisant allusion aux dégâts de la déstabilisation de la Libye sur ordre du Président Nicolas Sarkozy, Macky Sall a dit clairement que: «Les conséquences de ces interventions, nous les vivons au Sahel, sont souvent pires que le mal qu'elles étaient censées soigner».
Au cours de cette 4e édition du Forum de Dakar sur la paix, la sécurité et le développement en Afrique, les Présidents Macky Sall et ses homologues IBK et Paul Kagamé ont eu à déplorer en une fois de plus suite à l'intervention occidentale en Libye en 2011. Une intervention qui aura été à l’origine de toutes les crises qui servissent actuellement dans la Région sahélienne. Ils ont insisté à ce que les gouvernements africains puissent prendre ses responsabilités par rapport à ses problèmes sécuritaires et économiques. Cela, avec l’aide de l’Occident. « Il faut que l'Afrique prenne en charge sa sécurité, cela il faut que nos partenaires nous accompagnent», a insisté le Président Macky Sall.
Certes, pour la maintenance des forces, les indemnités à payer, le comblement des effectifs à fournir, l'Union Européenne et les Nations-Unies pourront venir en appoint. « Mais la base doit être assurée par les Africains», a sollicité le Président sénégalais à l’adresse de la ministre française des Armées, Mme Florence Parly, lors de l’ouverture des travaux du forum.
En tout état de cause, force est d’admettre que ce forum de Dakar a son sens. Car, actuellement il y a 16 groupes terroristes qui sont en train de déstabiliser le continent. Une réalité à dénoncer haut et fort et solliciter la solidarité agissante de la communauté internationale avec en tête l’ONU, l’UE, la France et les USA. Surtout en faveur du Mali qui, malgré la présence des casques bleus et les forces françaises depuis 2013 la crise sécuritaire reste préoccupante dans les Régions du nord et du centre où les groupes terroristes sévissent incessamment.
Maïmouna Diallo