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Accord d’Alger : Un général français dénonce le double jeu des mouvements signataires
Publié le mercredi 22 novembre 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de presse de Barkhane
L`opération Barkhane a animé une conférence de presse à la maison de la presse le 12 Juin 2017.
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Le général Guibert, commandant en chef de Barkhane dénonce les manigances entre les groupes armées et les jihadistes du Nord Mali. Le terroriste Iyad Ag Ghali est une cible prioritaire mais bénéficie de protections au Mali et en Algérie. Le chef du Barkhane a fait plusieurs révélations dans le journal le “Le Monde” sur des liens présumés entre les groupes armés et les jihadistes au nord du Mali.
Le général Guibert clarifie des rumeurs qui circulent ces derniers temps. “Les groupes armés signataires valident à Bamako des règles qu’ils n’appliquent pas sur le terrain”, lance-t-il. L’officier français, qui tient ces propos fracassants, n’est pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du commandant de la force Barkhane depuis N’Djamena au Tchad.



Le commandant de Barkhane, en profite pour évoquer la nouvelle stratégie que la force anti-terroriste française entend développer face à la tactique de guérilla utilisée par les groupes jihadistes. L’officier français, qui sait ce qu’il dit, enfonce le clou en disant que l’application de l’accord de paix et la réconciliation nationale, signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes du Nord traine toujours à cause des indélicatesses des groupes armés. Il pointe un doigt accusateur sur les fossoyeurs de l’accord de paix en ces termes :

“Les groupes armés signataires jouent du chat à la souris. Ils n’appliquent pas sur le terrain les conventions qu’ils signent à Bamako, la collusion existe avec les groupes terroristes et les signataires de l’accord qu’ils piétinent”.

Les propos-accusateurs du général Guibert feront-ils effets dans les coulisses du Conseil de sécurité des Nations unies ? Barkhane, l’opération militaire que mène la France au Sahel depuis 2014, effectue un mandat charnier, selon les mots du général Guibert qui commande depuis N’Djamena, au Tchad.

A Paris, des arbitrages pour réorganiser la force sont attendus, calés sur un rendez-vous majeur : le scrutin de 2018 au Mali, au cours duquel le président Ibrahim Boubacar Kéita, remet son mandat en jeu. Dans ce pays ou Barkhane possède sa base principale, tous les indicateurs sécuritaires, politiques, économiques sont en rouge.

La plus importante opération extérieure française va rester déployée encore longtemps, les responsables de la défense en conviennent. Mais il ne s’agit pas non plus de rester 30 ans au Mali, dit-on dans l’entourage de la ministre Florence Parly.

Aujourd’hui, Barkhane compte 4500 hommes avec les forces spéciales, 500 blindés, des moyens aéromobiles et de renseignement importants, et une logistique à flux tendus sur un territoire de la taille de l’Europe. “Nous allons passer à une mission de contrôle de zone dans la durée”, précise le général Guibert.

Jusqu’alors, Barkhane remplissait sa mission de contreterrorisme à grand renfort de renseignement techniques et d’opérations coups de poing lancées contre les groupes armés depuis plusieurs postes disséminés au nord du Sahel, en Mauritanie, Niger, au Mali et Tchad. Ce modèle, outre qu’il nécessite beaucoup de moyens, s’essouffle. Car, “l’ennemi est beaucoup plus dilué, il a adapté ses actions, et nous avons du mal à identifier des katibas-groupes armés-réduites à une dizaine de combattants”, souligne le commandant de la force. En outre, l’insécurité s’est enkystée au Mali.

Dans l’immédiat, il n’y aura donc pas moins de soldats français. Le général veut les déployer sur le terrain pendant des périodes longues, plusieurs semaines, pour acquérir du renseignement humain auprès des populations. Lancer une chasse en sorcière pour débusquer ces couteaux à double tranchant, cela doit être une priorité pour les forces armées du Mali, la politique politicienne doit cesser immédiatement.

Aux problèmes politiques, il faut des vraies solutions politiques, pas de faux fuyants, parce que les problèmes politiques mal résolus finissent toujours par prendre des dimensions régionaliste, puis ethnique, puis religieux, qui nous conduisent dans l’anarchie. Quand tout se réduit au pouvoir à la quête du pouvoir, il faut que le peuple fasse énormément attention pour que les poudres qui soutiennent l’édifice commun résistent à l’érosion.

Moriba Camara

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