L`ambassadeur de Côte d`Ivoire à Paris, Ally
Coulibaly, a été nommé lundi ministre de l`Intégration africaine par le
président ivoirien Alassane Ouattara, et devra prioritairement s`impliquer
dans les médiations ouest-africaines au Mali et en Guinée-Bissau.
Par décret présidentiel, Ally Coulibaly devient ministre de l`Intégration
africaine en remplacement d`Adama Bictogo, limogé le 22 mai à la suite de
soupçons sur le détournement de fonds destinés à l`indemnisation de victimes
des déchets toxiques déversés à Abidjan en 2006.
Très proche du chef de l`Etat ivoirien depuis des années, ancien
journaliste, ex-dirigeant de la télévision publique ivoirienne, M. Coulibaly,
61 ans, a été porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti
de M. Ouattara.
Nommé ambassadeur de Côte d`Ivoire à Paris par M. Ouattara au début de la
crise politico-militaire ivoirienne de décembre 2010-avril 2011, il avait
multiplié les interventions médiatiques en France pour porter le message de
son camp.
Née du refus de l`ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au
scrutin de novembre 2010, cette crise a fait quelque 3.000 morts.
Dans une déclaration devant la presse juste après sa nomination, le nouveau
ministre a dit devoir mener "une mission difficile, surtout compte tenu du
contexte", citant les crises au Mali et en Guinée-Bissau.
Alassane Ouattara préside actuellement la Communauté économique des Etats
d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), confrontée à de graves crises dans ces deux
pays après des coups d`Etat militaires.
Adama Bictogo était très impliqué ces dernières semaines dans la difficile
médiation de la Cédéao au Mali, où la transition politique piétine à Bamako
tandis que la région nord est contrôlée par des groupes armés.
Il est le premier - et jusqu`à présent le seul - ministre à avoir été
limogé par le président ivoirien, sur fond d`accusations récurrentes de
corruption visant des membres du gouvernement.