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Consommation de la drogue au Mali : Un danger à la porte de toutes les familles
Publié le jeudi 23 novembre 2017  |  Le challenger
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La drogue qui touche 1 personne sur 20 dans le monde, est un réel problème de santé publique. Le Mali n’est pas exempt de cette situation dramatique qui anéantit la jeunesse. Selon les statistiques d’ARCAD-SIDA, sur 500 personnes qui consomment les drogues injectables à Bamako, 98,2% sont des hommes et les ¾ ont commencé dès l’âge de 10 ans.

L’usage des drogues est un problème mondial de santé publique. Plus de 400 000 décès par an sont imputables à l’usage des drogues dans le monde, 30% des nouvelles infections par le VIH sont attribuables à la drogue, aux troubles liés à la consommation. La drogue constitue 0,55% du taux mondial de morbidité.

Situé au cœur du Sahel, le Mali est un pays de transit du trafic de drogue. Selon l’ONUDC, en 2006, 20 à 40 tonnes de cocaïne d’une valeur d’un milliard de dollars ont transité par la région ouest-africaine. Ces statistiques sont confortées par les multiples saisies de drogue qu’opère l’Office Central des Stupéfiants (OCS) dirigé par le magistrat colonel Adama Tounkara.

Pour l’année 2017, l’OCS a saisi différents types de drogue à savoir : le cannabis (15,5 Kg, 37+1/4 de brique, 1010 boules, 0,2 Kg de graines, 5 plants), la cocaïne (1 Kg), l’Héroïne (10,5 Kg), le Tramadol (131 paquets, 22 cartons, 21 plaquettes), le Diazépam (135 plaquettes, 120 boîtes), le Rivotril (23 plaquettes), l’Afoura (250 paquets), le Rizila (31 paquets, 78 papiers) et des produits pharmaceutiques (600 Kg). Ces saisies sont opérées dans plusieurs localités du Mali comme Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao, etc. Ce phénomène qui fait du Mali la plaque-tournante du commerce de drogue s’explique par la porosité des frontières et l’immensité du désert malien qui échappe au contrôle de l’Etat.

500 utilisateurs de drogues injectables à Bamako

De plus en plus, le Mali passe du statut de transit du trafic des drogues au statut de consommateur.Selon M. Hamidou Kéïta, chef de la Division juridique et formation à l’Office Central des Stupéfiants, il n’existe pas de statistiques nationales sur la consommation de drogue. Toutefois, une étude menée par ARCAD-SIDA révèle qu’à Bamako, sur 500 personnes qui consomment les drogues injectables (cocaïne, héroïne), 98,2% sont des hommes et les ¾ ont commencé à consommer dès l’âge de 10 ans.

Par contre, le cannabis serait la drogue la plus consommée au Mali. Cette tendance non négligeable de la consommation des drogues dans la société malienne est confirmée par le Psychiatre Souleymane dit Papa Coulibaly, du CHU du Point G. A ses dires, 14% des consultations sont liées à la consommation de la drogue. « Nous recevons régulièrement au service psychiatrique du Point G, des sujets qui ont des problèmes avec la drogue. Le plus souvent, ces malades sont emmenés par leurs parents, mais certains viennent d’eux-mêmes ».

Pour ce spécialiste en psychiatrie, les facteurs favorisant la consommation galopante des drogues au Mali sont entre autres le trafic illicite des drogues, l’environnement propice caractérisé par le chômage, le sous-emploi et la crise que connaît le pays. Autres facteurs non des moindres, c’est l’insuffisance des dispositions législatives actuelles de lutte contre le trafic des drogues notamment, la loi n°01-078 du 18 juillet 2001 portant sur le contrôle des drogues et précurseurs et le manque de politique nationale en la matière.

Pour limiter la propagation de la consommation de la drogue, le gouvernement doit adopter une politique nationale de lutte contre les drogues. En plus de ce dispositif essentiel de répression, les autorités doivent également intégrer la prise en charge des personnes victimes des drogues à travers la création de centres spécialisés.
Daouda T. Konaté
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