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Mauvaise gouvernance-insécurité-promesses non tenues : Soumaïla Cissé : « J’accuse ! »
Publié le jeudi 23 novembre 2017  |  L’aube
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence nationale de l’URD
Bamako, le 19 novembre 2019 l`URD a tenu sa Conférence nationale au palais de la culture
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Dégradation continue de la situation sécuritaire et la situation sociale délétère, le retrait du projet de révision constitutionnelle, les élections locales et régionales, le débat relatif aux élections générales de 2018...Aucun sujet d’intérêt national n’a échappé à l’analyse du président de l’Urd, Soumaïla Cissé, lors de la cérémonie d’ouverture des travaux de la 8è conférence nationale du parti. Le chef de file de l’opposition a dépeint un Mali en danger, du fait des gouvernants actuels qui s’illustrent par l’indécision, l’inaction et l’absence de vision. Entre l'enfer du centre et du nord et le purgatoire du sud, que reste-t-il à notre peuple meurtri, trompé et ballotté entre les professions de foi sans lendemains et les promesses fallacieuses d’un avenir meilleur, sans cesse repoussé? S’interroge Soumaïla Cissé. Le peuple de l’Urd aspire, comme tous les Maliens déçus et meurtris dans leur chair, à l’alternative en 2018.
RAM Africa New York
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Délégués statutaires, élus communaux, militants et sympathisants de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) avaient fait le plein, le week-end dernier, du Palais de la culture. Une démonstration de force qui atteste de la bonne santé du parti. Mais aussi, la détermination du peuple Urd à poursuivre inexorablement sa marche vers la victoire pour le salut du Mali, aujourd’hui au centre de toutes les incertitudes. A cet effet, le parti propose au Mali plus qu’une alternative, un véritable projet de gouvernance.
« Un projet de bonne gouvernance, un solide et réaliste programme de développement et un pacte national de solidarité́ sociale et de justice égalitaire », a commenté Soumaïla Cissé. Le pays en a besoin. Et pour cause, sous le magistère d’IBK, le Mali se meurt à petit feu, la situation sécuritaire se dégrade chaque jour un peu plus. Les secteurs d’activités comme ’agriculture, la pêche, le commerce, le tourisme et l'artisanat ne connaissent pas meilleur sort. Ils sont en détresse sur une bonne partie du territoire national. Le chômage et l'exode des jeunes angoissent les familles. La mauvaise, voire désastreuse gouvernance est criarde.
Que dire de la santé et de l’éducation qui paient un lourd tribut, avec des centaines d’écoles et de centres de santé, fermés, sinon brûlés, jetant hors du système, des centaines de milliers d'enfants, potentielles proies faciles des terroristes. Ces populations, selon Soumaïla Cissé, ont perdu espoir quand elles ont vu partir, un à un, les représentants de l'Etat dans plus d’une centaine de localités, les abandonnant à leur triste sort et sans défense. Toutes les populations, a-t-il ajouté, ont perdu espoir quand, malgré notamment l'accord de paix et la conférence d'entente nationale, elles enterrent chaque jour leurs morts civils et militaires.
L’indécision, l’inaction…
Et face ces maux qui menacent l’existence du Mali, le régime en place n’a « que de conférences, d’assises, de palabres surtout, sur cette paix qui ne vient pas, qui tarde dangereusement et qui semble s’éloigner indéfiniment chaque jour ».
Entre l'enfer du centre et du nord et le purgatoire du sud, que reste-t-il à notre peuple meurtri, trompé et ballotté entre les professions de foi sans lendemains et les promesses fallacieuses d’un avenir meilleur, sans cesse repoussé? S’interroge Soumaïla Cissé qui a aussi fait remarquer que la corruption a pris le large. Selon lui, la dernière reculade du gouvernement dans l'application de la loi sur la lutte contre la corruption, illustre, à souhait, le manque réel de volonté politique pour éradiquer ce fléau qui gangrène notre économie et pour lequel les plus pauvres payent un très lourd tribut.
Aujourd’hui, a-t-il résumé, les Maliens vivent dans une angoisse permanente. Car, au-delà de la pauvreté, la misère et l’insécurité qui les assaillent, les Maliens sont tenaillés par la peur du lendemain, peur largement nourrie par le manque de vision de nos dirigeants. L’indécision, l’inaction et l’absence de vision sont les parents de l’échec. La gestion d’un pays, a-t-il clamé, n’est pas un jeu de famille et, encore moins, un jeu de hasard.
Puisque désormais c’est la survie même du Mali, en tant que nation libre et souveraine, qui est en cause ; Soumaïla Cissé a exhorté les citoyens à un choix réfléchi, en 2018. A ce propos, le chef de file de l’opposition a proclamé son attachement indéfectible à l’organisation d’élections crédibles et transparentes à la hauteur des attentes légitimes du peuple, comme le gage le plus sûr de la stabilité et du développement harmonieux de la nation malienne. « Sur ce terrain, nous affirmons devant notre peuple, et à la face du monde, que l’Union Pour la République et la Démocratie demeurera toujours un acteur loyal et engagé, mais intransigeant sur les principes démocratiques », a-t-il déclaré.
En attendant ces joutes électorales, le parti s’attèlera à la restauration de l’espoir, perdu depuis 2013 par les Maliens.
Restaurer l'espoir
En effet, restaurer l’espoir est l’état d’esprit qui anime et mobilise les militants de l’Urd, et au-delà, l’ensemble des regroupements politiques qui se réclament de l’opposition. Cette opposition est convaincue que le Mali, avec elle, aura enfin la véritable bonne réponse à son désespoir. L’Opposition actuelle, selon Soumaïla Cissé, veut forger le destin du Mali, en y instaurant notamment une communauté plurielle d’unité, de tolérance, de fraternité et de solidarité.
Il s’agit là d’un grand défi. « Mais aucune montagne n’est infranchissable à condition de la gravir en équipe solidaire », selon M. Cissé qui a appelé les Maliens à chérir la démocratie, la défendre contre tous ses travers pour ne pas en faire une démocratie d’acclamation d’un chef ou d’exclusion d’un camp. Aussi, a-t-il ajouté, « nous devons empêcher qu’elle ne devienne autoritaire...en modifiant à son profit en particulier la Constitution ».
Restaurer l’espoir, pour Soumaïla Cissé, c’est faire confiance au peuple malien, en son génie, conquérir sa confiance et le convaincre à avoir confiance en lui-même. C’est aussi le respecter et ne pas l’obliger à dire chaque fois merci au Président de la République quand il n’accomplit que son devoir, rien que son devoir. Aujourd’hui, a-t-il souligné, c’est au peuple malien que ses dirigeants doivent demander pardon pour l’insécurité chronique, pour les écoles et centres de santé fermés, pour la précarité, pour l’état catastrophique de nos hôpitaux…
Les élections en ligne de mire
Cette conférence intervient à la veille des échéances électorales cruciales de 2018, dont la transparence et la crédibilité seront le combat de l’Urd, à travers l’audit du fichier électoral, la clarification et la gestion transparente des cartes Nina, l’adoption de la biométrie comme partout en Afrique de l’Ouest, et le traitement non partisan des résultats. « Nous serons particulièrement vigilants et exigeants sur ce dossier ! », a déclaré Soumaïla Cissé qui s’est dit certain que les conclusions de cette rencontre permettront au parti d’amorcer très rapidement le virage vers l’atteinte des objectifs fixés à l’horizon 2018 .
Cependant, a-t-il lancé aux cadres et militants du parti, l’atteinte des objectifs exigera beaucoup d’abnégation et de sacrifices, mais aussi beaucoup de solidarité, d’écoute et de dialogue « parce que le pays va mal ! ». Il a exhorté les élus du parti à être exemplaires avant de demander des sacrifices aux concitoyens. À cet effet, dit-il, il appartient à « chacune et à chacun d’entre vous maires et conseillers d’être exemplaires en matière de gestion notamment le foncier qui constitue aujourd’hui la principale cause de défiance des populations envers leurs élus ».
Par ailleurs, le chef de file de l’opposition a dénoncé la « censure éhontée » qui est imposée à l’Urd par l’ORTM, aujourd’hui transformée en organe de propagande du régime. Selon M. Cissé, la confiscation des médias publics tels l'ORTM, au profit du gouvernement et de la majorité présidentielle, les violences perpétrées contre les médias privés tels que Radio Kayira à Koutiala et l'inquiétante disparition du journaliste Birama Touré sont, aujourd'hui, des menaces réelles sur la liberté de la presse au Mali.
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