Un collectif bizarroïde d’une poignée de partis politiques et d’associations poids plume des plus légères de l’arène politique et de la Société civile propose aux Maliens un disque rayé.
Voilà le contenu de leur opus : «La sécurité des personnes et de leurs biens n’est plus assurée. Le système de santé ne fonctionne plus. L’école s’est détériorée. Le chômage des jeunes a atteint un niveau de plus en plus inquiétant. Le citoyen ne croit plus en son administration. L’existence de notre pays en tant que nation et en tant qu’Etat est menacée. Les autorités du pays, sans réponses aux préoccupations de la population, se sont résignées devant la dégradation catastrophique constatée dans tous les secteurs de la vie publique».
Cette coalition folklorique oublie qu’avant l’avènement d’IBK, d’autres coalitions fantoches chantèrent inlassablement, sans succès, ce même refrain qui donne aujourd’hui la nausée, tympanise tous les Maliens. Bien entendu, cette coalition à la gomme détient le droit de soutenir Kalifa Sanogo entre autres acheteurs de conscience.
Bien que des broutilles soient déjà en poche, que ce groupuscule se la coule douce avec au moins des arguties dans l’air du temps et mettre au placard le «copier coller». C’est terminé, voire fini, pour les oiseaux picoreurs amuseurs de galerie. Comprennent qui veut, en occurrence l’intéressé, Kalifa Sanogo, du reste mi-figue mi-raisin. Est-il le candidat choisi officiellement par l’Adema ? Et, pourquoi ?
Né le 8 mars 1949, à Sikasso, Kalifa Sanogo revient de la Bosnie-Herzégovine (ex-Yougoslavie) avec les diplômes d’ingénieur des eaux et forêts, de pédologue pour occuper à partir de 1974 de hautes responsabilités au ministère de l’Agriculture, avant de siéger aux conseils d’administration de la Sepom, la Somiex, l’Opam et la Bnda. En outre, il a roulé sa bosse dans la sous-région et ailleurs dans le monde.
Alors, consultant au Cilss, à l’Unesco au Pnud, aux Pays-Bas, à l’Uicn, l’Unops, la Banque mondiale, etc., Kalifa Sanogo, maire de Sikasso, milite dans diverses associations, prend finalement goût à la vie politique et entre dans la Ruche, l’incontournable Adema-Pasj dans la gestion du pouvoir.
Du point de vue cursus, Kalifa Sanogo peut se targuer d’un profil enviable. Seulement voilà qu’il met la charrue avant les bœufs. C’est dire qu’il s’autoproclame candidat sous les couleurs de l’Alliance pour la démocratie au Mali. Alors qu’il doit d’abord remporter une élection primaire avant de devenir le candidat officiel de la Ruche.
"A la demande de milliers de mes partisans réunis à Sikasso, rétorque-t-il, j’ai accepté de me présenter comme candidat à l’élection présidentielle". Ainsi, il foule au pied la décision du comité exécutif de son parti, qui laisse libre cours aux discussions. D’ailleurs, le rapport Moustapha Dicko, exige un appel à candidature conformément aux textes du parti. Vraisemblablement, Kalifa Sanogo ne respecte pas les textes. Il mérite une sanction disciplinaire.
Il faut noter que l’Adema polarise des clans.
Les anciens ne veulent pas de candidat pour la prochaine présidentielle pour continuer à tirer les marrons du feu.
Les jeunes réclament un candidat pour rompre avec le suivisme en vigueur au sein de l’Adema-Pasj depuis la fin du règne du président Alpha Oumar Konaré.
D’autres, sans doute les non alignés, poussent le président Dioncounda Traoré à briguer la prochaine présidentielle. Mais, ce dernier soutient qu’il ne se présentera jamais contre IBK.
Dans ce contexte trouble, Kalifa Sanogo «punche» la Ruche pour pousser ses pairs à l’aider à chasser IBK de Koulouba.
Il n’a pas tord. Mais…
Dramane KONTA