Gratuite, elle doit toucher 1.791.942 femmes âgées de 15 à 49 ans dans 33 districts sanitaires à haut risque
Par définition, le tétanos est une maladie infectieuse grave qui est transmise par un germe à travers les souillures. La maladie est due à une bactérie qui se développe en l’absence d’oxygène. C’est-à-dire dans les plaies sales ou dans le cordon ombilical qui n’est pas correctement nettoyé. Le microbe du tétanos produit une toxine pouvant entrainer des graves complications ou la mort.
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a, du 20 au 26 novembre, lancé la campagne nationale de vaccination contre le tétanos maternel et néonatal (TMN). Présidée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, la cérémonie de lancement officiel de la campagne qui a eu lieu lundi dernier au stade municipal de Ouélessébougou, a enregistré la présence des autorités politiques, administratives, coutumières et traditionnelles de la commune rurale de Ouélessébougou.
Plusieurs femmes, notamment celles en état de grossesse, des écoliers et d’autres enfants vulnérables au tétanos avaient effectué le déplacement pour écouter les messages, les conseils des spécialistes du tétanos et prendre les doses du vaccin sur place.
La campagne nationale de vaccination contre le tétanos maternel et néonatal vise à prévenir les décès inacceptables dans le cadre des Objectifs du développement durable (ODD) auxquels notre pays s’est fortement engagé. Elle doit toucher 1.791.942 femmes âgées de 15 à 49 ans dans 33 districts sanitaires de notre pays à haut risque et n’ayant pas atteint les taux de couverture requis de 80% lors des précédentes campagnes. « Femmes de 15 à 49 ans, faites-vous vacciner et vacciner vos futurs bébés contre le tétanos pendant cette campagne pour vous protéger. Unissons nos efforts pour l’élimination du tétanos maternel et néonatal », tels étaient les messages de sensibilisation affichés à l’intention des femmes et des enfants.
Au cours de cette campagne nationale de vaccination contre le tétanos, il y aura une stratégie en centre fixe des médecins. C’est-à-dire que des équipes médicales seront installées sur les places publiques populaires de chaque localité de notre pays. Et les populations se déplaceront, auprès des vaccinateurs, pour recevoir leurs doses de vaccin contre le tétanos. La campagne est séquentielle et se déroulera 5 fois.
Le maire de la commune rurale de Ouélessébougou, Yaya Samaké, a précisé que sa commune rurale est la plus grande du district sanitaire de la sous-préfecture de Ouélessébougou. L’édile a ensuite rappelé que la commune rurale de Ouélessébougou compte 6 Centres de santé communautaire (CSCOMS) en activité. Outre des problèmes de tables d’accouchement, de plateau technique et de boîtes du CSCOM central de Ouéléssébougou, les indicateurs en matière de vaccination dans la commune rurale demeurent faibles avec respectivement un taux de tétanos diphtérie (Td1) de 42% et de Td2 de 50%.
Des efforts importants restent à consentir pour être à hauteur de l’objectif national et pour le bien-être de nos femmes et enfants. Pour cela, des efforts doivent une fois de plus être déployés pour améliorer l’accès et l’utilisation des services de santé, notamment par la communication et pour le changement de comportement souhaité, a estimé Yaya Samaké. Au cours des dernières années, dira le chargé des vaccinations à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Abdoul Karim Sidibé, la vaccination a permis de faire avancer la lutte contre les endémies et les épidémies. Le tétanos maternel et néonatal subsiste en tant que problème de santé publique dans 18 pays singulièrement en Afrique et en Asie. On estime que 84% des nouveau-nés étaient protégés grâce à cette vaccination.
Le représentant adjoint du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Félix Ackebo, a, lui, soutenu que la vaccination contre le tétanos constitue un droit humain. Le tétanos a été éliminé dans une grande partie du monde développé. Au Mali, a constaté le représentant adjoint de l’UNICEF, une tentative de validation de l’élimination du tétanos n’a pas été concluante en 2007. Alors une série de campagnes de vaccination ciblant les districts sanitaires à haut risque ont été mises en œuvre.
De 2014 à 2015, une évaluation du risque du tétanos a permis d’identifier 37 districts à haut risque. 14 d’entre eux ont réalisé des avancées significatives en 2014 et les 23 en 2015.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a rappelé que la vaccination contre le tétanos maternel et néonatal est gratuite. Il a ensuite révélé que le tétanos fait partie des 12 maladies identifiées et qui ont des vaccins grâce au gouvernement. Après avoir expliqué le danger du tétanos, Pr Samba Ousmane Sow a invité les femmes et les enfants de notre pays, en général, et de Ouélessébougou en particulier à se faire vacciner contre le tétanos. Le ministre Sow a ensuite procédé à l’administration des premières doses de vaccin aux femmes et aux enfants.