A la faveur d’une conférence de presse organisée par la Coalition de soutien pour l’élection de Kalfa Sanogo à la magistrature suprême du Mali, l’intéressé a pris la parole pour s’exprimer sur quelques sujets. Il a ensuite réaffirmé sa volonté d’être le porte étendard du parti Adéma à la présidentielle de 2018, une formation dont il déclare être membre fondateur et qui tarde à engager la procédure de sélection de son candidat. Monsieur Sanogo promet qu’une fois élu, il mènera la politique réelle, celle de développement et non la politique politicienne. Une promesse à l’allure électorale ou tout simplement sincère. Lisez !
«Je commencerais par rendre hommage à ceux qui ont été ma source d’inspiration et d’eux, je tiens un certain nombre de caractères, dont la rigueur, le respect de la chose publique, le travail bien accomplie et surtout l’amour de notre patrie. Je voudrais d’abord situer nos illustres prédécesseurs qui sont nos pères de l’Indépendance.
Je dis et je redis, ils sont mes premières sources d’inspirations. Je voudrais ensuite saluer mes ainés qui m’ont beaucoup inspiré dans l’amour de la patrie. Il y en a qui sont de ce monde et d’autres pas. Je voudrais citer quelqu’un d’entre eux sans préjudices des autres. Il s’agit du Pr Abdrahamane Baba Touré, Kadary Bamba, Moritié Konaré, du Pr Mamadou Kassa Traoré, Fagnénaman Koné, d’Ibrahima Ly. Ils sont donc, mes sources d’inspirations et mes références de toujours. Je voudrais parler aussi de mes camarades de lutte que je ne citerais pas.
A tous et à toutes, je voudrais réaffirmer l’engagement que j’ai pris depuis plusieurs décennies, celui d’être fidèle à notre patrie, en toute circonstance, en tout lieu et en tout temps. C’est le sacerdoce. Difficile à tenir, c’est vrai, tant les écueils de la vie sont nombreux ; mais il faut avoir de l’engagement et de la détermination. Il faut aussi avoir de la rigueur sur soi, parce qu’avant d’imposer la rigueur chez les autres, il faut se l’imposer soi-même. Je voudrais ici saluer la présence de mes camarades du parti Adéma, trois membres du Comité exécutif sont là, au premier rang.
Aussi, je voudrais saluer les membres de la Coalition et vous remercier pour m’avoir fait confiance et de votre accompagnement, depuis que la section Adéma-PASJ de Sikasso à décider de me proposer, évidemment avec mon consentement, à la candidature interne du parti. Parce que depuis le mois de mars 2017, la Conférence nationale du parti a décidé que le parti aura un candidat au scrutin présidentiel de 2018. C’est à la suite de cela que la section Adéma-PASJ de Sikasso, m’a proposé et j’ai accepté d’être un candidat à la candidature. Et, à Sikasso, quand j’ai eu le meeting d’associations et clubs de soutien, j’ai dit que je mettais cette candidature dans le circuit du processus de notre parti.
Ce n’est pas par complaisance, ni par fuite de responsabilité que je le dis, l’Adéma-PASJ est un parti qui est né entre mes mains. Et, je le dit haut et fort. Parce que, le parti Adéma a commencé quand, trois partis clandestins à l’époque en 1987, à savoir le PMT, parti malien du Travail, le parti malien pour la révolution et la démocratie, dont j’étais membre et l’US-RDA, se sont réunis pour décider de la création du front national démocratique et populaire, FMDP. Cela s’est déroulé chez moi à Lafiabougou en avril 1987.
Et ce jour-là, les camarades qui représentaient le PMT étaient Alpha Oumar Konaré, Aly Nouhoum Diallo, Cheick Mouctary Diarra. Du côté de l’US-RDA, c’était feu Amadou Djicoroni, et c’est lui qui a fait le premier draft de ce qu’on a appelé «La plateforme de lutte contre le régime dictatoriale de Moussa Traoré». Comme j’étais l’archiviste du groupe, je détiens encore le manuscrit de la Plateforme écrite des mains de Feu Amadou Djicoroni. (Il a montré le manuscrit : ndlr). Je dis ceci pour prendre les gens à témoins. Parce que peu de gens, effectivement, m’ont vu m’agiter sur la scène politique. Ce n’est pas ma nature parce que mes ainés ne m’ont pas appris à m’agiter. Cela ne veut pas dire pourtant que je ne suis pas un militant. Les camarades le savent, je suis un militant de premières heures du parti Adéma-PASJ. Donc, la légitimité de ce parti je la tiens.
Les camarades qui sont encore vivant sont témoins, les premières réunions du parti se sont tenues chez moi, parce ce jour, j’avais la charge de la coordination de ce mouvement. Et c’est le FMDP qui est à la base de la lettre ouverte, remise à Moussa Traoré. C’est ce même mouvement (FMDP) qui est à la base de la création de l’Adéma Association, puis de l’Adéma, parti politique. Donc, aujourd’hui, on ne peut pas dire que je suis un corps étranger à l’Adéma, Non ! Mais, encore une fois, je ne fais pas de la politique politicienne. Mon combat de tout temps que j’ai hérité de mes illustres prédécesseurs, c’est la patrie : tout pour la patrie et rien que la patrie. C’est mon combat de tous les jours et celui d’aujourd’hui.
Donc, à mes camarades qui sont ici et qui n’ont pas pu venir, je dis que c’est un combat que nous devons mener. Une fois que notre Conférence nationale souveraine a décidé qu’il faut un candidat, je m’inscris dans cette logique. Et, je ne suis pas là pour vous parler de moi-même, sauf quand le besoin se fait sentir. Parce qu’effectivement, beaucoup de gens m’ont vu simplement à la CMDT. Or, je suis venu à la CMDT quand j’avais pris ma retraite, et des Nations Unies où j’ai fait 21 ans et de la Fonction publique. J’ai été appelé à la rescousse de la CMDT par le président Ibrahim Boubacar Keita. Alors, je ne pense pas que j’étais en besoin de poste en ce moment-là.
Le parti a décidé d’avoir un candidat car, les militants et le peuple Adéma l’ont voulu ainsi.
Et, il est impensable que leur volonté ne soit pas respectée. Il y a eu de nombreuses et diverses sollicitations. Depuis que la section Adéma de Sikasso a décidé de me proposer comme candidat, elle l’a partagé largement au sein du parti. Ainsi, toutes les instances du parti ont été régulièrement informées par la section de Sikasso. Je ne vais pas m’étendre sur leur réaction mais, je dirais que tous les membres du Comté exécutif du parti ont été informés. Maintenant, il ne m’appartient pas de décider, mais à une instance d’en faire.
Je ne répondrais pas aux questions, mais ce que je puis dire, c’est que le paysage politique malien s’éclaircit après la constitution des listes électorales pour les conseils des cercles et des régions. On soupçonnait souvent que l’Adéma-PASJ accompagnerait le parti au pouvoir. Eh bien, c’est clair, et quand on regarde les listes, sur plus de 200, on a seulement une dizaine où nous sommes avec le parti au pouvoir, à savoir le RPM. Donc, le message est très clair : nous tenons plus les pieds, parce que le peuple Adéma ne comprendra plus. Je dis clairement à nos dirigeants qu’il est temps qu’on aille de l’avant, pas pour faire plaisir à nos petites personnes, parce que notre patrie a des problèmes. Malheureusement, souvent on a l’impression que nous nous amusons avec le sort de notre patrie, comme si nous étions des éléments extérieurs. Et, il est temps qu’on se ressaisisse.
C’est ce message que je vais envoyer à tous les militants de notre parti qui effectivement veulent un candidat interne du parti comme ils l’ont manifesté au mois de mars dernier. Et, je pense que cela se fera. Encore une fois, je salue ce qui ont cru quelque part, je sais que le peuple Adéma y croit et ce en plus ont cru et on dit le Mali d’abord. J’en profite pour dire que le slogan «le Mali d’abord» de la campagne dernière du président IBK, l’auteur est mon camarade le Dr Mahamadou Tayer Touré. Nous nous sommes retrouvés un mois de carême, à cet époque, il était représentant du HCR en RDC et je l’ai dit «allons-ci chez IBK» et ils ne s’étaient jamais vu.
Une fois chez IBK et dans la causerie, il a évoqué le terme «le Mali d’abord» et IBK l’a pris comme slogan de campagne. Ce qui nous a réunis, moi et le Dr. Toure, c’est la patrie d’abord et c’est ce qui continue de nous unir. Vous voyez, beaucoup de gens au tour de la table, c’est la patrie qui nous unis. Je ne badinerais pas avec la patrie parce que ce sont mes illustres prédécesseurs qui me l’ont enseigné. Jeune étudiant et pendant toute ma carrière j’ai été comme cela je reste encore ainsi. Cela est vraiment mon point faible. Vous touchez au Mali, vous avez touchez à mon point faible.
Quand je dis le Mali, c’est vraiment le Mali, pas Sikasso, pas Kayes. Il y a des coins au Mali que je connais plus que les ressortissants eux-mêmes, parce que j’ai fait tout le Mali pendant que j’étais au ministère de l’Agriculture et aux Nations Unies. Et, j’ai appris à aimer notre pays, pas par démagogie mais par conviction. Donc, je voudrais vous appeler tous que nous placions notre pays au-dessus de tout, parce que la patrie est en danger déjà. Vraiment, les amusements et la politique politicienne, avec les mensonges et les délations, doivent faire place à la vraie politique. Car, d’abord, la politique vient du grec qui veut dire la gestion de la cité. Alors, je vous convie à la politique réelle, celle du développement».