Le lundi 20 novembre 2017, un sit-in a regroupé quelques centaines de Maliens devant l’Ambassade, abandonnée, de la Lybie à l’ACI 2000, à Bamako. C’était pour manifester leur indignation contre ce qui se passe en Lybie, avec la vente aux enchères de migrants africains.
Sur les banderoles et autres pancartes, on pouvait lire entre autres, «Esclavage à bas», «non à l’esclavage», «homme noir n’est pas une valeur marchande». «On a vu des images atroces de noirs vendus comme esclaves en Libye.
C’est inadmissible, c’est la raison pour laquelle nous sommes là pour manifester notre mécontentement», pouvait entendre des responsables de ce sit-in. «Ce que nous voulons faire aujourd’hui, c’est montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il faut impérativement interpeller les autorités libyennes pour qu’elles libèrent nos frères, pour qu’il n’y ait plus jamais ça», a déclaré l’un des responsables.
D’autres manifestants souhaitent plus d’actes que des communiqués et appellent les chefs d’Etats africains à s’assumer à travers des actes concrets. Les différents intervenants ont tous condamné, sans ambages, cette vente aux enchères de migrants africains en Libye. L’homme politique, Tiébilé Dramé du PARENA, présent à ce sit-in, a pointé un doigt accusateur les Etats de l’Europe, car, dit-il, «c’est parce que l’Europe a fermé ses frontières qu’on en est là aujourd’hui». Il a ajouté que cela n’a pas commencé aujourd’hui.
Cela fait des années qu’il est de notoriété publique que des jeunes africains sont détenus en Libye, torturés, soumis aux traitements inhumains et dégradants. Mais jusque ici, l’Afrique a détourné le regard. C’est choquant. Il est heureux de constater aujourd’hui que l’Afrique se réveille, que les gouvernements se réveillent devant l’horreur et l’inacceptable. Il faut que les peuples africains se mobilisent pour mettre fin à l’inacceptable».
Il faut noter dans cette affaire que le Mali a été l’un des premiers pays à rappeler son ambassadeur de Tripoli et à convoquer le Chargé d’affaires de l’Ambassade de Libye à Bamako pour explication. Et cela comme l’explique ce tweet de notre ministre des Affaires Etrangères : « j’ai reçu le chargé d’affaires libyen à Bamako pour lui faire part de la profonde indignation du Président IBK sur la situation des migrants africains en Libye et la demande du Mali de mettre fin à cette tragédie et traduire devant la justice les auteurs de ces crimes odieux». A retenir que ce sit-in s’est déroulé dans le calme, sous protection des agents de la sécurité.