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L’Essor N° 17412 du 15/4/2013

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Accord Gouvernement/ Syntsha : Jusqu’à quand la trêve ?
Publié le samedi 20 avril 2013  |  L’Essor




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Plus d’un téléspectateur a été surpris lorsque le mercredi 17 avril 2013, sur le coup de 21 heures et quart, la Télévision nationale a annoncé une édition spéciale. D’aucuns avaient sitôt pensé à un remaniement ministériel dont on parle tant ces derniers jours, surtout que dans l’après-midi du même jour, il s’est tenu le traditionnel Conseil des ministres. Mais, contre toute attente, le présentateur a annoncé un accord entre le gouvernement et le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). « Le gouvernement s’engage à lever la sanction contre Monsieur Kaboré Nonguezanga » (du nom de cet agent de santé en poste à Séguénéga qui avait été licencié en Conseil des ministres le 6 mars dernier) : c’est la substance du communiqué lu par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané. Comment, à moins d’être un partisan de la théorie de Darwin, ne pas se réjouir d’un tel accord qui, il faut le dire, sauve des centaines de milliers de vie ? Le gouvernement et le SYNTSHA ont fait preuve de sagesse et de responsabilité, si l’on sait que depuis le début du bras de fer qui les a opposés, ils sont nombreux, les patients qui ont payé innocemment le prix de leur vie pour la bonne raison que la quasi-totalité des centres de santé publics fonctionnaient au ralenti. Or, on sait bien qu’en médecine, l’absence d’un seul agent peut paralyser toute la chaîne. On revoit ces images combien pitoyables de ces pauvres dames en travail qui allaient péniblement d’un centre de santé à un autre à la recherche d’une âme sensible qui volerait à leur secours. C’est dire à quel point l’accord signé entre le gouvernement et le SYNTSHA vaut son pesant d’or, d’autant qu’il permet non seulement de décrisper l’atmosphère sociale, mais aussi et surtout de sauver des vies en danger. Car, les positions étaient si tranchées que l’on redoutait un pourrissement de la situation, surtout que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, naguère seulement, affirmait devant les députés que le gouvernement ne reculerait pas. N’empêche ! Il a tout de même reculé puisqu’en vérité, il n’avait pas d’autres choix. Et c’est le résultat auquel l’on aboutit lorsque sous l’effet de l’émotion ou de la passion dionysiaque, on prend des décisions hâtives sans chercher à comprendre les contours d’une affaire. Car, à vrai dire, le gouvernement aurait cherché à comprendre réellement ce qui s’était passé à Séguénéga qu’il n’aurait pas ex-abrupto licencié le sieur Nonguezanga Kaboré, pour aujourd’hui revenir annuler sa décision. Et pour sauver la face, il dit l’avoir fait au nom de la paix sociale. C’est tant mieux donc. Mais, jusqu’à quand durera cette trêve ? Car le problème de Nonguezanga Kaboré n’était qu’un problème conjoncturel qui est venu s’ajouter à une montagne de problèmes. La plateforme revendicative du SYNTSHA est toujours pendante et n’attend que d’être examinée par le gouvernement. Et si rien n’est fait, il y a fort à parier que le SYNTSHA se fera encore entendre dans les prochains jours. Il faudra donc que le gouvernement tire suffisamment leçon de cette crise pour éviter pareil bras de fer avec le SYNTSHA. Puisque, la santé, bien plus que tout autre, est un domaine sensible. Donc, il faut renforcer la culture du dialogue social.

Boundi OUOBA

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