La sagesse commande de gérer autant que possible les crises sociopolitiques dans le cadre des règles préétablies et des institutions existantes. S’en écarter, c’est se laisser aller à l’improvisation, au tâtonnement et aux calculs sordides. C’est bien le cas de Me Mamadou Gakou et de Me Mariam Diawara. Ils ont donné une mauvaise leçon de maturité suite au coup d’Etat survenu le 22 mars 2012 non pas en recourant au droit et à la vérité mais à l’opportunisme et à la flagornerie. Pour cela, ils se sont transformés en moutons noirs du Barreau malien.
En plus du fait qu’ils avaient presque élu domicile au QG des putschistes à Kati, ils étaient régulièrement dans des histoires de conférence de presse du fantoche Mouvement populaire du 22 mars (MP-22) créé de toutes pièces par le parti Sadi et ses alliés. Le temps aidant, Me Mamadou Gakou et Me Mariam Diawara, avocats à la Cour font incontestablement partie aujourd’hui des pourfendeurs de la démocratie malienne en compagnie des Hamadoun Amion Guindo de la Copam, Oumar Mariko du parti Sadi, Younouss Hamèye Dicko du RDS, Aminata Dramane Traoré, altermondialiste… sans solution alternative.
Il ne saurait y avoir d’excuse pour les deux avocats pour des raisons évidentes. Primo, un coup d’Etat contre un régime démocratiquement élu est toujours à condamner par principe. Deuxio, les deux appartiennent à une corporation (l’Ordre des avocats ou le barreau) qui n’a jamais cautionné le coup de force et a toujours appelé les mutins au respect strict des droits de l’Homme qui étaient constamment violés à travers des interpellations incessantes et même des arrestations. C’est là surtout que la position de Me Gakou et de Me Diawara censés être les défenseurs des droits de l’Homme au prétoire ne se comprend pas.
Il faut à l’honnêteté de dire qu’ils sont en porte-à-faux avec les idéaux de leur corporation d’origine qui n’a pas soutenu un seul instant le renversement du régime démocratiquement élu. Il est surprenant que Me Mamadou Gakou, réputé être un excellent avocat puisse se comporter de la sorte dans le seul but d’enterrer la démocratie chèrement acquise à son seul profit.
Il aurait dû rester dans la logique de sa corporation. N’eût été sa gourmandise, Me Mamadou Gakou pouvait être le soleil, la lune ou l’étoile Polaire du Barreau malien. Mais il n’a jamais pu accéder à la présidence du Barreau malien quand bien même il a été candidat dans les années 2006-2007 contre Me Seydou Idrissa Maïga, son cadet, qui a été élu bâtonnier par deux fois.
Ses confrères n’ont pas voulu de lui malgré ses qualités professionnelles indiscutables. Pour le fauteuil du bâtonnier, Me Mamadou Gakou, qui a eu à former beaucoup d’avocats dont certains sont présentement des références, a mordu la poussière. Ce qui en dit long sur le sérieux de l’homme.
Adepte de la facilité
Avec la junte, l’illustre avocat n’en n’était pas à sa première « mine ». Dans le temps, il a eu à côtoyer le milliardaire Babani Sissoko qui a fini par prendre ses distances vis-à-vis de lui. Homme de droit mais aussi homme politique puisque président de la Convention pour le peuple (COPP), Me Mamadou Gakou avant les événements du 22 mars 2012 clamait haut et fort que son parti et ses alliés soutiennent la candidature de Modibo Sidibé, qui est une « chance pour le Mali ». Tel un papillon, l’homme, sans conviction, vole de fleur en fleur.
L’histoire retiendra qu’il fait partie des rédacteurs de l’Acte fondamental du CNRDRE. Il faut dire que depuis 2002, la COPP de Me Mamadou Gakou a presque disparu de l’échiquier politique et n’a pas pris part au rendez-vous électoral important, Mme Ascofaré Oulématou Tamboura, s’en est allée avec sa sève au Mouvement citoyen.
Et c’est ce président de parti moribond qui affirme que « désigner Dioncounda Traoré, président de la transition, est contraire à la souveraineté du peuple malien qui décide suivant la Constitution du choix de ses dirigeants et responsables. Or le président de la République par intérim dont la durée du mandat est de 40 jours uniquement pour organiser les élections s’est vu propulser sans l’avis des Maliens et au mépris de leurs sentiments patriotiques par des chefs d’Etat mal élus de la Cédéao« . C’est vrai que le ridicule a cessé de tuer au Mali. Mais tout de même Me.
L’avocat de l’ex-junte a quelle légitimité pour parler de la sorte ? Dans son Banamba natal où il a été député, il n’a pas pu mériter de la confiance des Banambais pour renouveler son mandat. Pourtant, les populations de cette contrée sont réputées pour leur fidélité. Sacré Me Gakou ! Il est loin d’être ce redoutable monstre politique sinon il n’allait pas perdre son terroir. Devant de telles déceptions, Me Gakou croyait pouvoir se tirer d’affaire avec l’arrivée des militaires. Là aussi, l’oiseau de tous les printemps a vu son bec cloué au sol.
Que dire de sa consœur Me Mariam Diawara, présidente du Club Sékou Ahmed Touré au Mali ? Elle était pro junte. A l’image de Me Mamadou Gakou et bien d’autres pourfendeurs de la démocratie, elle n’était pas pour le retour à l’ordre constitutionnel au Mali. Et c’est au nom du Club portant le nom du premier président de la République de Guinée qu’elle a été reçue par la junte. Mais Me Diawara souffrez qu’on vous dise que le président Sékou Ahmed Touré dont vous prétendez défendre les idéaux n’a jamais de son vivant défendu un coup d’Etat.
Incontestablement, Me Mariam Diawara que beaucoup de ses confrères appellent affectueusement « Grande sœur« puisque pratiquant la profession depuis 1984 est également en porte en faux avec les idéaux de Sékou Ahmed Touré mais également du Barreau, son corps d’origine.
Moins brillante dans ses prestations, quel intérêt Me Mariam Diawara cherchait à défendre en se ralliant aux putschistes ? Et combien de fois, l’avocate qui a tourné la veste à la chute de Koulouba a rencontré le président déchu (ATT) au sujet de son Club dans la tourmente ? Dieu le sait et Me Mariam Diawara aussi. En tout état de cause, elle est mal fondée pour s’ériger en donneuse de leçon ou pour critiquer le régime défunt.