Chassés des principales villes du nord du Mali par les armées française et africaines, traqués et en partie brisés dans leur refuge du massif des Ifoghas, les combattants jihadistes tentent de se réorganiser dans des pays voisins.
Selon les sources dignes de foi, dès le début de l’opération militaire française le 11 janvier, des dizaines de jihadistes ont pris le chemin de la Libye, pour s’y réorganiser. Et on sait que c’est de là que ces jihadistes nous viennent. Cela a été au temps expliqué par diverses sources. Ils sont rentrés au Mali avec armes et bagages en provenance de la Lybie de Mouammar Khadafi. Ainsi, le 15 octobre 2011, dans un convoi de plus de 400 combattants avec 50 à 70 véhicules, les combattants la plupart des Maliens qui avaient pris la nationalité libyenne et qui combattaient aux côtés des troupes du guide de révolution libyenne.
Avec la puissance de frappe des armées françaises et africaines engagées au côté de l’armée malienne pour leur traque, ils ont ainsi, du nord du Mali au massif de l’Aïr dans le nord du Niger, puis du massif du Tibesti dans le nord du Tchad, passé dans le sud de la Libye pour certains, et au Darfour, dans l’ouest du Soudan, pour d’autres.
Selon une autre source, les combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, sont retournés dans les camps du Polisario.
Il importe de souligner que, récemment, les plus hautes autorités de l’ONU ont marqué leur inquiétude et appelé au règlement urgent du problème sahraoui et c’est à cause du risque de voir les terroristes faire des camps un nouveau foyer de jihadistes.
Dans un rapport au Conseil de sécurité datant du début avril 2013, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, notait que les gouvernements de la région consultés avaient soulevé de sérieuses inquiétudes quant au risque que les combats au Mali puissent avoir des retombées dans les pays voisins et contribuent à radicaliser les camps de réfugiés du Sahara occidental qui sont une bombe à retardement.
Selon nos sources, l’inquiétude est grande chez les populations des régions du nord du Mali, pour un retour probable des islamistes ont filé vers les pays voisins comme l’Algérie, le Niger et la Mauritanie et notamment la peur est de les voir revenir pour reprendre les armes.
Les membres du Mujao et des deux autres groupes islamistes armés présents au Mali, à savoir Al-Qaïda au Maghreb islamique et Ansar Dine, ont subi de lourdes pertes depuis janvier (environ 400 morts) selon l’armée française, mais n’ont cependant pas tous fui à l’étranger.
La présence de l’ennemi sur le terrain est toujours visible selon les autorités militaires maliennes, comme en témoignent les incursions d’islamistes et les attentats suicides dans certaines villes des régions nord, ainsi que la longue traque qui leur a été menée dans le massif des Ifoghas par les troupes françaises et tchadiennes.
Comme tactique et pour se déplacer plus facilement, les jihadistes ont en partie abandonné leurs armes mais peuvent selon les sources, par leur circuit d’approvisionnement, en avoir rapidement de nouvelles armes et faire mal.
Par ailleurs signalons que, des sources militaires et sécuritaires régionales estiment que l’armée française reste l’épine dorsale de la sécurité dans le nord du Mali, et le fait qu’elle ai amorcé un retrait pourrait être lourd de conséquences pour les populations des zones concernées.
Et, le Président tchadien Idriss Deby Itno, qui a envoyé 2.000 hommes au Mali, a également annoncé dimanche un début de retrait en déclarant que « La guerre de face-à-face avec les jihadistes est terminée. L’armée tchadienne n’a pas de compétence réelle pour faire face à une nébuleuse. Les soldats tchadiens vont retourner au Tchad. Ils ont accompli leur mission ». Mais, ce retrait des troupes tchadiennes reste nuancé par la volonté de l’organisation des Nations Unies d’envoyer au Mali des casques bleus dont elle pourrait en partie sa composition dans le contingent tchadien.
Selon une des sources militaires et sécuritaires, il faut craindre aussi que les islamistes reprennent pied dans ces zones pour imprimer une nouvelle dynamique à leurs actions terroristes.
Alors vigilance !