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Lutte contre la piraterie : Le BUMDA offre deux millions FCFA à Mariam Bagayogo
Publié le samedi 20 avril 2013  |  Bamako Hebdo




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Dans le cadre des activités de la semaine nationale de mobilisation contre la piraterie, le bureau malien du droit d’auteur, (BUMDA) a remis à Mariam Bagayogo 2 millions de FCFA, la même somme à été remise à Adama Namankoro Fomba.

Il n’est un secret pour personne, que l’enfant de Dioïla souffre. L’Etat doit penser souvent à nos artistes surtout en cette période d’état d’urgence. Pour Mariam Bagayogo on peut dire que c’est la reconnaissance du mérité, cette grande dame de la musique malgré ses 70 bougies continuent de faire plaisir à tout le monde avec son balafon et le goussoun bala du Bélédougou. Mariam Bagayogo n’est certes pas à présenter, mais il est nécessaire que le public se rappelle de son parcours.

elle pour qui la musique est un don de Dieu a chanté depuis sa tendre enfance. « Quand j’étais petite, personne ne me considérait. Puis les gens se sont interrogés sur moi, la plupart disant que j’allais devenir chanteuse. J’ai commencé par les petites chansons qu’on interprétait quand on allait chercher les noix de karité « . Tout est parti de là pour Mariam Bagayogo, ensuite, pendant que les femmes pilaient les noix, » je prenais des boites de conserve vide ou des calebasses et je chantais pour les encourager. Après, j’ai fait le Djidounou, le djembé et le Kôté, entre autres instruments prisés par le terroir bambara. Mais c’est le Gounssou avec le balafon que j’ai valorisé « .

Ce qui est une tradition musicale ancienne au Bélédougou. C’est l’un des genres musicaux les plus anciens et les plus valeureux de notre pays. » Je l’aime beaucoup et il me tient à cœur « . Cela fait plus de cinquante ans que Mariam Bagayogo joue le balafon. » J’ai eu de l’amour pour cet instrument lors des travaux champêtres au village. Ce sont les jeunes filles qui transportaient les balafons, mais les balafonistes ne jouaient que pour les paysans et les braves cultivateurs « . Le balafon est sollicité dans toutes les activités du village, il a des fonctions multiples. Il lie les mariés, les parents, crée l’entente entre les villageois et consolide l’harmonie entre les communautés. Toutes choses qui font qu’ il doit être admiré par les hommes épris de paix. » Je considère le balafon comme un moyen de prédication. Comme le prêcheur se base sur le Coran pour montrer le bon chemin aux gens, leur enseigner d’avoir pitié les uns des autres et leur rappeler que c’est Dieu qui nous a tous créés, moi aussi, avec mes chansons, je conseille et montre le droit chemin à mes concitoyens. Je conseille aux gens l’entente, le travail et l’union « . Selon Mariam Bagayogo, c’est grâce au balafon qu’elle a été révélée aux Maliens avec la bénédiction des parents.
Par contre son père ne voulait pas qu’elle chante parce qu’elle n’avait pas d’enfant. Alors que son père lui-même était chanteur. Il accompagnait l’imam avec des chansons religieuses après la prière de vendredi et pendant les jours de fête. Il était aussi chasseur. Il allait en brousse avec les Blancs et leur servait de guide. C’est le père de Mariam Bagayogo qui coupait les queues des lions et autres animaux sauvages qu’ils abattaient.

Après, il chantait le Niangara pour honorer les chasseurs. Il avait ce don, car n’importe qui n’accompagnait pas les chasseurs à l’époque. Il a toujours dit à sa fille que le fait de devenir chanteuse était un don de Dieu, Il ne pouvait rien contre. » Mon père me disait que la musique était difficile et engendrait la méchanceté, l’égoïsme et la rivalité. Comme j’étais l’unique fille de la famille, il avait peur qu’on ne me tue très jeune. Il a d’ailleurs détruit mes trois premiers balafons et caché le quatrième. Je me cachais pour aller chanter « .

Toutefois, avant de mourir son père lui a donné l’autorisation de chanter en lui remettant son quatrième balafon qu’elle garde toujours par devers elle. Mariam Bagayogo a participé à de grandes rencontres culturelles au Mali et à l’extérieur. Lorsque le président Modibo Kéïta était au pouvoir, elle a participé à beaucoup de manifestions. Au temps de Moussa Traoré, elle en a fait de même avec Siramory Diabaté, Bazoumana Sissoko et Koni Koumaré.

Au cours des Biennales artistiques et culturelles, elle a aussi joué dans des pièces de théâtre. Elle a participé à des festivals sous les Deuxième et Troisième Républiques.

» J’ai été au Folklife festival aux Etats Unis sous ATT. Je dis tout cela avec satisfaction, parce que, je pense avoir honoré mon pays. D’ailleurs, pendant la Transition de 1992, j’ai été décorée, de même que plusieurs autres artistes « .Agée de plus de 70 ans, Mariam Bagayogo reste toujours égale à elle-même. Elle garde son énergie et sa vivacité et le même timbre vocal. » Tout dépend de Dieu. Le bon Dieu ne donne jamais une charge à quelqu’un et qu’il ne soit pas en mesure de supporter. Il lui donne toujours les moyens. Je n’ai aucun secret. C’est un don de Dieu. Depuis que j’ai commencé ma carrière, je n’ai jamais pris de comprimés pour bien danser. Je ne prends que les médicaments que les médecins me prescrivent. Depuis que je suis née, je n’ai jamais goûté à l’alcool même par inattention. Tous mes instrumentistes qui boivent de l’alcool quittent le groupe sans qu’on se dispute. « .

Mariée, elle est mère de plusieurs enfants. Elle mène sa vie de mère tout en s’occupant aussi des enfants de ses frères et sœurs. Malgré les difficultés, elle reste optimiste. « Je demande aux jeunes de marcher toujours dans les pas des anciens. Cela leur permettra d’éviter des erreurs. S’ils continuent d’imiter les autres, un jour viendra où des artistes étrangers viendront enlever nos prix. Avant d’être quelqu’un il faut apprendre à être soi- même « .

KassimTRAORE

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