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Libye : Nous sommes complices !
Publié le mardi 28 novembre 2017  |  La Sirène
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La responsabilité de ce qui se passe en Libye est partagée. D’une part, la faute incombe aux dirigeants africains incapables de mettre en place une véritable politique d’insertion socioprofessionnelle des jeunes. L’intégration professionnelle est difficile. Elle devient encore plus pénible lorsqu’il faut monnayer une place quand on est issu d’une famille pauvre. Au Mali, tant que l’on n’est pas parrainé par un membre des cercles du pouvoir, il est très difficile, voire impossible de trouver un emploi digne de ce nom. Autant de souffrances qui traumatisent les jeunes. Implicitement, ils comprennent qu’ils n'ont pas leur place dans leur propre pays.
RAM Africa New York


D’autre part, il est ancré dans la mémoire de certains jeunes que l’avenir au Mali est sans lendemain. C’est pourquoi l’on a beau remplir leurs bras de diamant, ils seront toujours tentés de braver vents et marées, crocodiles, requins et baleines. Ils accepteront d’être les esclaves de certaines personnes comme c’est le cas présentement en Libye. Oui, certains préfèrent cet esclavage sous d’autres cieux que la pratique du jardinage chez eux, un champ de mil ou de riz, une entreprise de nettoyage. Ils acceptent d’être au service de maîtres libyens, simplement le temps de trouver leur ticket pour la traversée de la mer.
Mais, en aucun cas, cela ne saurait justifier l’acte barbare et terroriste des soi-disant maîtres contre une jeunesse déboussolée en quête de mieux-être. Nous devons néanmoins avouer sans ambages que nous sommes victimes d’un complot concocté par nous-mêmes. Observons auprès de nous, combien ont un lendemain meilleur après leur départ ? Très peu, car d’après un expatrié, malgré les nombreuses entraves au Mali, son pays est le plus doux au monde à cause de son hospitalité légendaire.
Nous persistons à dire que partir n’est pas la solution, il faut chercher des voies et moyens pour rester au pays d’autant plus qu’il regorge de potentialités inestimables que même les pays dits eldorado n’ont pas. Surtout qu’aujourd’hui les lois d’inhospitalité se multiplient en Occident avec le verrouillage des frontières, la suspicion généralisée et la répression. Il en résulte de graves atteintes aux droits humains des étrangers. L’occident fait exprès, il met les barbelés partout où les migrants sont supposés passer. Aucune autre alternative n’est possible si n’est que créer des camps d’esclavages chez nous-mêmes.
Chers gouvernants africains, comprenez cela, donnez aux jeunes des raisons d’espérer, non pas en paroles mais en actes concrets !
Abdourahmane Doucouré
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