Mali: implication du vérificateur général souhaitée dans une affaire d’achat de 200 véhicules de l’armée malienne, d’une valeur de 8,9 milliards de FCFA
BAMAKO - Le vérificateur général du Mali, une autorité indépendante de contrôle financier, doit s'impliquer dans l'affaire des 8,9 milliards de FCFA, devant servir à l'achat de 200 véhicules pour l'armée malienne, a affirmé samedi lors d' une conférence de presse un responsable proche de l'ex-junte.
Ces 8,9 milliards de FCFA proviennent des deux opérateurs de téléphonie mobile pour contribuer à alimenter un fonds dit d'accès universel, a rappelé Makan Konaté, président du Collectif des Patriotes (COPA), une organisation se réclamant de l'ex-junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui a renversé le 22 mars 2012 le président Amadou Toumani Touré.
Selon Makan Konaté, ''le directeur de l'Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes, M. Choguel Kokala Maïga, a pris lui seul la décision d'acheter 200 véhicules pour l'armée malienne avec cet argent''.
''Ayant eu échos de cet achat, le Premier ministre, Diango Cissoko, a demandé de sursoir à cela et d'autre part que l'argent soit mis dans un compte spécial au trésor public, au profit du ministère de la Défense'', a dit le président du COPA, ajoutant '' mais à présent, l'argent n'est pas arrivé au trésor et le pire est qu'il ne reste que 4 milliards sur les 8,9 milliards de FCFA, selon nos informations, qui font état notamment de pot-de-vin autour de cette affaire''.
''Au regard de toutes ces zones d'ombre autour de cette affaire, nous demandons que le vérificateur général soit impliqué'', et '' que tous les acteurs concernés (le PM, le directeur de l'Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes et son ministre de tutelle, ainsi que le responsable de l'Autorité de régulation des marchés publics) soient entendus'', a laissé entendre le président du COPA.
''Il faut que ceux-ci entendus parce qu'il s'agit de l'achat de matériels roulants pour l'armée malienne. Or, notre armée justifie son absence à Kidal (ville du nord du pays occupée autrefois par les rebelles et reprise par les troupes française et tchadienne) par le manque de moyens de déplacement'', a ajouté Makan Konaté.