L’Association africaine de l’eau (AAE) a tenu, hier lundi, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, la 78è session de son Conseil scientifique et technique (CST) dont le thème est : « Equité et durabilité dans l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique».
La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alfousseini. C’était en présence du président de Conseil scientifique et technique de l’AEE, Olivier GOSSO ; des directeurs généraux de la SOMAGEP et de la SOMAPEP ; des membres du Comité directeur de l’AAE ; des participants du CST de l’AAE ; ainsi que des représentants des institutions financières et plusieurs partenaires au développement.
Selon le directeur général de la SOMAGEP-Sa, Boubacar KANE, les présentes assises, les dernières de l’année 2017, se tiennent, comme le veut la tradition de l’AAE, dans le pays qui abritera le prochain Congrès. Ce qui lui fait dire que ces assises constituent en quelque sorte une entrée en matière du prochain Congrès de l’AAE qui se tiendra à Bamako du 11 au 16 février 2018.
Aussi, avoue-t-il, l’AAE a accompli à merveille sa mission principale qui est de soutenir et de renforcer les capacités des sociétés d’eau et d’assainissement d’Afrique dans la gestion durable desdits services publics.
Par ailleurs, a fait savoir M KANE, l’AAE a développé et mis en place des projets et programmes variés pour aider ses sociétés membres à améliorer leurs performances et à créer des conditions favorables pour encourager et soutenir le partage des connaissances et la mise en réseau des professionnels.
Le patron de la SOMAGEP-Sa a expliqué la pertinence du thème par le fait que bon nombre de ménages de nos villes, équipés de branchements d’eau et d’électricité individuels et communément considérés comme ayant ‘’accès à l’eau potable’’ n’en sont pas moins confrontés à des niveaux de services insuffisants, à savoir : desserte intermittente, coupures imprévues, pression faible et variable, qualité de l’eau incertaine.
C’est pourquoi, rappelle Boubacar KANE, qu’apporter une réponse à cette question et à d’autres de la même nature est la raison fondamentale de la création de l’AAE. Une association qui a mis en place différents instruments, dont le fer de lance est le Conseil scientifique, qui planche de façon efficace sur ces questions, à travers ses différents comités spécialisés et les programmes.
Pour sa part, le président du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau, Olivier GOSSO, a fait savoir que leur association a diversifié ses activités en s’ouvrant à toutes les thématiques relatives à l’assainissement, l’hygiène et l’environnement.
Abordant le thème retenu, le président de l’AAE a indiqué que l’équité renvoie à la justice, à l’absence de discrimination qui se traduit par l’égal accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement.
Pour lui, il s’agit d’un droit à l’eau qui se définit comme ‘’un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun’’.
« La pénurie d’eau affecte plus de 40% de la population mondiale. Environ 880 millions de personnes sont privées d’eau potable dans le monde. D’ici à 2050, au moins une personne sur quatre est susceptible de vivre dans un pays affecté par des pénuries d’eau ou chroniques fréquentes », a alerté le président de l’AAE, Olivier GOSSO. Il estime que ces assises devraient permettre de réfléchir sur la responsabilité des Etats et partant des sociétés d’eau dans la mise en œuvre du droit à l’eau et à l’assainissement.
Abondant dans le même sens, le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alfousseini, dira qu’une eau propre et accessible est un élément essentiel du bien-être des populations.
Pour lui, c’est en conjuguant les efforts que les gouvernements africains parviendront à faire de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à toute la population une réalité.
Pour atteindre cet objectif, le ministre a noté que tous les pays sont dans la dynamique d’accorder une attention particulière aux questions d’eau et d’assainissement.
Pour le cas spécifique de notre pays, il a souligné que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement constitue une action prioritaire dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ce, à travers des efforts immenses consentis pour atteindre les objectifs de développement durable dans son point 6 à savoir: garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement…
Le ministre n’a pas occulté l’adoption en janvier 2017, du Programme présidentiel d’urgence social d’accès à l’eau potable sur la période 2017-2020. Un Programme du Président IBK dont l’objectif est de concrétiser l’accès géographique et financier à la ressource en eau.
Le ministre Malick Alfouseini a profité de l’occasion pour passer en revue les grands chantiers exécutés ou en cours de l’être dans le cadre de ce Programme présidentiel d’accès à l’eau potable.
Il a enfin rassuré que le gouvernement du Mali ne ménagera aucun effort pour que le Congrès de l’Association africaine de l’eau, que Bamako abritera du 11 au 16 février 2018, soit une réussite totale.