Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Insertion et réintégration des migrants de retour: les faits et les actes concrets du gouvernement
Publié le mardi 28 novembre 2017  |  Info Matin
Campagne
© aBamako.com par Androuicha
Campagne d`information et de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière
Bamako, le 27 février 2014 au CICB. Le ministre des Maliens de l`extérieur, M. Abdrahamane Sylla a procédé au lancement de l`édition 2014 de la campagne d`information et de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière
Comment


Si retourner au pays est un choix difficile pour bon nombre de migrants maliens, l’Etat, conscient de son rôle régalien d’accompagnement de ces candidats de la migration irrégulière, tente avec succès d’insérer ces fils de retour dans le tissu économique et social. Ainsi, plusieurs projets portant sur des centaines de milliards de nos francs ont été financés par le Gouvernement de septembre 2013 à nos jours. Explication…

Face au contexte difficile caractérisé par de milliers cas de retour de nos compatriotes nécessitant une prise en charge financière et sociale importante pour l’Etat, les hautes autorités se sont attelées à créer des conditions favorables en mettant en place depuis quatre années des mécanismes pour favoriser la réintégration des migrants de retour dans le tissu économique et social.

Les projets d’insertion
Ainsi de septembre 2013 à nos jours, de nombreux efforts ont été déployés par le Gouvernement à travers le ministère des Maliens de l’extérieur, dont la finalité est de permettre la reconversion réussie des migrants, elle-même subordonnée à une réinsertion économique productive durable. Car il s’agit à terme de mettre en œuvre des projets économiquement rentables qui permettent à ces derniers, eux et leurs familles, d’assurer leur bien-être, afin qu’à l’avenir, ils ne ressentent plus la nécessité de tenter à nouveau la mésaventure.
Au nombre de ces actions d’insertion réalisées en faveur des migrants de retour figure en bonne place : le projet de réinsertion et d’insertion qui est mis en œuvre par le département de tutelle.
Financé sur le Budget d’investissement spécial (BSI), ce projet est en phase de combler les attentes et les espoirs. Ce d’autant plus qu’il a permis à ce jour l’insertion (candidats potentiels à la migration) et la réinsertion (migrants de retour) de 775 personnes dans les secteurs de l’élevage, l’aviculture, le maraichage, la pisciculture et la formation en 2016.
Rien que pour 2017, ce projet a financé 27 micros projets en faveur des migrants de retour et permettra de réinsérer 312 personnes.
Au sein du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, l’on nous apprend que le fonds dédié à ce projet du BSI a été augmenté d’un tiers pour l’année 2018 et contribuera à financer d’autres initiatives des migrants de retour.
D’ores et déjà, ces mêmes sources précisent que différents micros projets financés par le BSI de 2016 et 2017 sont implantés dans les localités de forte émigration. Il s’agit notamment des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et du District de Bamako.
A cela s‘ajoute l’insertion socio-économique et l’autonomisation des femmes rapatriées de Bangui, dont une centaine a bénéficié de kits pour s’installer à leur propre compte après avoir reçu une formation en transformation des produits locaux.
Une autre initiative, qui dénote de la ferme volonté du gouvernement d’insérer les migrants de retour dans le tissu économique, est le Projet d’appui à la diaspora et aux jeunes dans le domaine agricole qui concourt à la mise en œuvre de la Politique nationale de migration notamment son axe 3. C’est dans ce cadre précisément que l’Etat a lancé un vaste programme d’aménagement des terres à travers la réalisation d’aménagement de bas-fonds pour fixer les jeunes.

L’APEJ fer de lance
Concrètement, l’APEJ a aménagé, en zone Office du Niger, 315 hectares qui ont permis l’installation de 101 jeunes.
Aussi, dans le cadre de la création des nouveaux villages agricoles, un espace de 3 200 hectares a été identifié pour l’installation de plus de 350 jeunes.
Les superficies aménagées sont destinées à l’installation des jeunes diplômés et non diplômés.
Enfin toujours en zone Office du Niger, 25 200 ha de terres ont été attribués à 52 Maliens de l’extérieur et qui sont aujourd’hui en cours d’exploitation.
Par ailleurs, des actions ont été menées dans le cadre de l’insertion des migrants à travers 16 projets de développement dans les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti et Sikasso. Ces 16 projets, selon nos sources, portent sur un montant de plus de 17, 5 milliards de FCFA.
Nous apprenons cette autre bonne nouvelle, ces mêmes sources indiquent qu’un nouveau projet de financement inclusif des filières agricoles, d’un montant de 70 millions d’Euros, soit 35 milliards de FCFA, pour une durée de 6 ans, est en cours de formulation.
Négocié par le Gouvernement du Mali avec le FIDA, ce projet, révèlent nos sources, va permettre d’accompagner plus de 500 000 personnes. En effet, il s’agit-il d’aider à l’installation de véritables entrepreneurs, dans le cadre d’un Partenariat public-privé-producteurs (PPPP) dont la diaspora est appelée à jouer un rôle fondamental dans le domaine de l’investissement productif.

Autres actions concrètes
En outre, d’autres actions d’insertion et de réinsertion des migrants sont en cours de réalisation, notamment le Projet « Jeunesse au travail : réduction de la pauvreté rurale » qui est mis en œuvre conjointement par plusieurs départements et la FAO avec des résultats probants. Il s’agit entre autres, de la création de 400 emplois directs dont 200 environ pour la région de Mopti ; l’amélioration de 1 000 emplois dans la filière agro- alimentaire dont 500 pour la région de Mopti, etc.
Plus spécifiquement, le MPFEF conduit actuellement diverses initiatives au nombre desquelles : le Projet Plateforme multifonctionnelle de lutte contre la pauvreté érigée en programme, le projet karité érigé en programme national de valorisation des filières porteuses, le Fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et l’épanouissement de l’enfant.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet régional d’appui aux enfants/jeunes migrants (PRAEJEM), la Direction nationale de la Promotion de l’enfant et de la femme a formé plus d’une centaine d’agents des services techniques et 4 300 enfants ont bénéficié d’une formation professionnelle, d’un accompagnement social personnalisé et plusieurs centaines ont bénéficié de kits d’installation.
L’APEJ, en partenariat avec l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), a, quant à elle, accompagné 36 jeunes qui ont été réinsérés par l’auto emploi, 5 autres par l’emploi salarié ; sans compter le financement de 13 projets à hauteur de 58 546,25 euros, soit environ 38 404 876 FCFA à Bamako et dans la région de Kayes ainsi que l’accompagnement, dans le cadre du Programme mobilisation européenne pour l’Entreprenariat en Afrique (MEET Africa) de 6 lauréats maliens résidant actuellement en France mais qui évolueront au Mali dans le recyclage et la valorisation des déchets plastiques; le paiement mobile; l’agriculture durable et la gestion des déchets organiques; la pisciculture en cages flottantes, ….

Partenariats fructueux
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action adopté lors du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement à La Valette (MALTE), l’Agence, en tant membre du Consortium (APEJ / SNV / UCCO/W ASTE) exécute un projet dénommé « l’emploi des jeunes crée des opportunités ici au Mali ».
Des sources proches de ce dossier, ce projet, d’une durée de 4 ans, contribuera à soutenir dans les régions de Koulikoro, Kayes, Gao et le District de Bamako le développement des chaines de valeur horticole ; la gestion des déchets ; l’agro-alimentaire ; l’artisanat utilitaire, etc.
D’un coût total de 20, 935 millions d‘euros, soit plus de 13, 732 milliards de FCFA environ, le programme vise spécifiquement 8 620 jeunes marginalisés, y compris des femmes (30%), à risque élevé de migration et des migrants de retour (15%), qui peuvent être influencés par des groupes radicaux.
L’APEJ, en partenariat avec l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), a également signé une Convention-cadre de partenariat regroupant l’OFII et l’ANPE en mars 2016 à Paris, visant à accompagner les candidats et former 500 personnes déplacées internes et les jeunes femmes des régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Menaka et Taoudenit en gestion d’entreprise à savoir : la comptabilité simplifiée, le marketing, la gestion de fonds de roulement. Aussi, elles ont été insérées dans les activités agro-sylvo-pastorales et les services à travers l’octroi des kits.
Le MRRM Niger (Migrant Resource and Response Mechanism), n’est pas aussi en marge de ces partenariats fructueux dont la phase II a permis de réintégrer, de 2015 à fin Mai 2017, 363 migrants maliens en provenance du Maroc, du Niger, de la Libye, de la Suisse, de la Belgique, de l’Italie et d’Egypte principalement.

Les actions en phase de démarrage
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions conjoint de La Valette sur la migration, notre pays a bénéficié de plusieurs projets dont 9 à caractère national d’un montant global de 151 576 233 euros, soit 99, 650 milliards de FCFA et 6 à caractère régional d’un montant de 81, 686 millions d’euros, soit 53, 703 milliards de FCFA.
Aujourd’hui, la mise en œuvre de 8 projets a déjà démarré à travers la signature de leur convention de financement et 9 contrats de prestations avec les agences européennes ont également été signés.
Des explications fournies par les services du département des Maliens de l’extérieur, les projets dont les conventions de financements sont signées ont commencé avec la mise en place des équipes de projets et des activités de lancement officiel. Il est attendu, indique-t-on, dans ce milieu, la création de 800.000 emplois directs à travers ces projets.
Selon le ministre Abdramane Sylla, les actions de son département, dans le domaine de la migration, vont aujourd’hui au-delà de la simple sensibilisation.
« C’est avec des initiatives concrètes que nous intervenons auprès des jeunes », a dit fièrement, en précisant que le défi migratoire est une responsabilité partagée où tous les acteurs sont appelés à jouer pleinement leur rôle.
« La migration notamment irrégulière est un défi réel pour notre pays mais force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, il y a de nombreux efforts pour accompagner les jeunes. Nous ne cesserons jamais d’inviter les jeunes à s’inscrire dans les initiatives de l’Etat et de ses partenaires et de leur dire que notre véritable Eldorado est le Mali », a conclu Dr Sylla.

Par Mohamed D. DIAWARA
Commentaires