Le Palais de Koulouba a été, hier en début d’après midi, le théâtre d’un véritable ballet diplomatique. Et pour cause, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita y recevait ensemble en audience les Premiers ministres du Royaume des Pays-Bas Mark Rutte, du Royaume de Belgique Charles Michel et du Grand-Duché du Luxembourg Xavier Bettel. Ces hôtes de marque effectuent une visite de quelques jours dans notre pays.
L’audience s’est déroulée en présence du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, du secrétaire général de la présidence Soumeylou Boubeye Maïga, du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly et de plusieurs autres collaborateurs du chef de l’Etat.
Après les échanges, le président Kéita a eu, avec les trois Premiers ministres, une séance de travail qui a duré environ une heure. À l’issue de la rencontre, les Premiers ministres luxembourgeois et belge ont animé un point de presse, en présence du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly. Le Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg s’est exprimé le premier. Il a remercié le président Kéita de l’hospitalité malienne, notamment l’accueil qui leur a été réservé. Xavier Bettel a assuré que le Grand-Duché du Luxembourg et la Belgique ont une relation de confiance avec notre pays. «Nous essayons de faire ce que l’on peut pour aider ensemble le Mali à garder son territoire, sa démocratie, sa sécurité qui est importante pour ce pays mais aussi pour la région et pour le continent», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a indiqué que le Mali fait partie des sept pays partenaires de la coopération luxembourgeoise depuis 15 ans, avant d’ajouter que les trois ‘’D’’ qui sont diplomatie, défense et développement restent la priorité pour son pays. «Nous avons une enveloppe de 61 millions d’euros, soit un peu plus de 39,9 milliards de Fcfa consacrés à cette coopération. Cette année, une contribution supplémentaire de 7 millions d’euros, soit un peu plus de 4,5 milliards de Fcfa, sera allouée pour appuyer les autorités intérimaires à Kidal et Gao», a annoncé le Premier ministre luxembourgeois.
Pour sa part, le Premier ministre belge a dit bien mesurer l’enjeu de la sécurité pour l’avenir du Mali, de la région, du Sahel et pour des relations entre l’Europe et l’Afrique.
Charles Michel a aussi fait remarquer que la lutte contre le terrorisme, la lutte pour plus de sécurité, la mobilisation pour appréhender les questions liées aux changements climatiques et la question relative aux flux migratoires nécessitent un dialogue franc, ouvert pour une bonne compréhension entre Européens et Africains.
La question de la vente aux enchères de migrants comme esclaves en Libye sera-t-elle abordée lors du Sommet Afrique/Europe d’Abidjan ? En réponse à cette question d’actualité, le Premier ministre belge a d’abord indiqué que lors des sommets de l’Union européenne, la question de la Libye est discutée.
Il s’est dit convaincu qu’il faut une solution politique pour sortir ce pays de l’impasse : «s’agissant de la Libye, nous sommes dans le même bateau, nous avons un objectif mutuel, partagé pour éviter que ce qui s’y passe ne perdure. On a assisté à des scènes absolument indécentes, indignes sur le plan des droits humains. Ce n’est pas digne de notre siècle, ce n’est pas digne de notre époque et toute l’histoire de l’Union européenne est fondée sur des valeurs de dignité, de respect des droits personnels…», a-t-il conclu.