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Nommé lundi à la tête du ministère de la Justice : Hamidou Younoussa Maïga entend relever le défi de la réforme
Publié le mercredi 29 novembre 2017  |  L’Essor
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Près de deux ans après avoir quitté le poste d’Inspecteur en chef des services judiciaires pour la retraite (31 décembre 2015), l’ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature, Hamidou Younoussa Maïga (67 ans), regagne la famille judiciaire malienne. Cet ancien magistrat est, depuis lundi soir, le nouveau ministère de la justice, Garde des sceaux. Poste auquel il succède à Me Mamadou Ismaila Konaté.
C’est en discussion conviviale avec les siens dans son salon que nous l’avons rencontré hier à son domicile à Banankabougou Sema. D’un commerce agréable, l’air modeste, le ministre Maïga est en terrain connu. Cet époux et père de trois enfants a, à son actif, plus de 41 ans d’expérience dans la magistrature, dont 15 passés à l’international. Ce Songhoï bon teint décroche, en juin 1974, le diplôme de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Bamako, section sciences juridiques. Le 02 novembre 1974, il prête le serment de magistrat devant la Cour d’appel de Bamako. Il est nommé conseiller à la même Cour en septembre 1993, soit après 21 ans de carrière judiciaire à l’intérieur du pays et au niveau des juridictions de Bamako.



Le 1er juillet 1997, Hamidou Y. Maïga entame une carrière internationale. De cette date au 31 décembre 2012, il est successivement Team Leader Investigation au Tribunal pénal international pour le Rwanda, Bureau du Procureur à Kigali au Rwanda (juillet 1997-juin 2002), puis à Arusha (Tanzanie), de juillet 2002 au 31 décembre 2012. Le 1er janvier 2013, il est rappelé à l’activité dans la magistrature malienne avant de faire valoir ses droits à la retraite. Depuis, il était consultant indépendant jusqu’à sa nomination avant-hier à la tête du département de la justice. Au cours de sa carrière riche et enviable, le ministre Maïga a participé, à travers le monde, à plus d’une vingtaine de stages et séminaires sur des thèmes divers comme l’administration de la justice, le droit foncier, la pratique juridique de l’entreprise et de l’investissement, la spécificité des enquêtes en matière de crimes sexuels… Autant de thématiques qui sont plus que d’actualité dans notre pays. Où tout semble à refaire afin de restaurer la confiance entre l’administration et les usagers. Et où il existe, selon lui, encore fort heureusement «de bons magistrats et travailleurs compétents et honnêtes». «Sur ces bons éléments, on doit construire la justice de demain pour l’améliorer et réconcilier la justice et sa population», estime le Garde des sceaux. Pour ce faire, le nouveau patron de la justice malienne, tout en étant conscient que le temps imparti est court, entend tout de suite s’atteler à la tâche afin de relever le défi de la réforme de la justice et de son environnement. Car, «réformer la justice, sans réformer son environnement reviendrait à un travail vain», a-t-il fait remarquer.

Il faudrait, par exemple, réorganiser la formation initiale des magistrats et des greffiers. Et arriver, par an, à réussir une formation continue obligatoire pour ceux déjà en exercice. Ce qui permettrait, de l’avis de l’ancien inspecteur en chef des services judiciaires, de corriger les lacunes et de lutter contre les dérives auxquelles l’on assiste dans tous les services. De façon plus précise, il s’agira de former ou de recycler les magistrats et assurer le contrôle régulier des juridictions et de tous les services pour aider les gens à se former afin d’adapter leurs connaissances aux textes et contexte actuels, insiste le polyglotte. En effet, M. Maïga parle et écrit le français, l’anglais, l’espagnol, l’arabe. Il parle le bambara et le Songhoï.

Interrogé sur ses sentiments, le ministre Maïga répond : «le seul fait d’être choisi comme ministre est une fierté. Mais une fierté qui doit être méritée». Car, la charge est plus lourde que la satisfaction, conclut d’un ton timide et sage celui que ses proches et amis qualifient d’intègre et d’apolitique.

Cheick M. TRAORÉ

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