Le président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, a inoculé, hier jeudi, la première dose de vaccin marquant le lancement officiel de la campagne nationale de vaccination du cheptel ; édition 2017-2018. C’était dans une ambiance des grands jours, à Bougoula-Hameau, Sikasso. L’événement consacré à une zone à forte transhumance du cheptel dénote de la volonté politique des autorités du pays à lutter efficacement contre les maladies animales mortelles, dont certaines sont transmissibles à l’homme. C’est le cas de la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, les pasteurelloses, les charbons, la peste des petits ruminants, la maladie de Newcastle et la rage.
A Bougoula-Hameau, ce jeudi, l’ambiance était celle des grands jours : le président IBK a donné à la visite qu’il effectue dans le Kénédougou, un caractère particulier, en donnant le coup d’envoi des campagnes de vaccination du cheptel national. Par ce geste, en inoculant la première dose de vaccin, comme tous les ans, depuis qu’il est au pouvoir, le président IBK met au cœur des politiques publiques le sous-secteur de l’élevage, et principalement la santé animale.
En fait, la campagne de vaccination 2017-2018 touchera 6 663 291 bovins contre la péripneumonie contagieuse ; 3 134 310 bovins contre le charbon symptomatique ; 3 762 810 bovins contre la pasteurellose bovine ; 4 379 400 moutons et chèvres contre la peste des petits ruminants ; 11 254 600 sujets de volaille contre la maladie de Newcastle. Un ambitieux programme de vaccination animale pilotée par le président IBK dans le Kénédougou.
Cet évènement parrainé par le président IBK donne également l’opportunité aux acteurs de la filière d’échanger avec les autorités sur les défis liés au développement du secteur.
En effet, l’élevage est l’un des piliers importants sur lequel repose l’économie malienne. Le sous-secteur constitue aussi la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population. Pour le développement de cet important maillon de notre économie nationale, chaque année, le ministère de l’Elevage et de la pêche procède, à travers la direction nationale des services vétérinaires, au lancement officiel de la campagne de vaccination du cheptel national.
La vaccination des animaux est une question de survie, en matière de la santé animale. Elle a des avantages au plan sanitaire, économique et social, en ce sens que toutes les espèces animales, y compris les canins et les camelins, sont concernées par cette campagne. Il s’agit aussi, par cette campagne, de renforcer la protection sanitaire et le contrôle des maladies, en raison de l’importance du cheptel.
Pour Mme le ministre de l’élevage, magnifiant la présence du président IBK, cet événement consacre, chaque année, le démarrage d’une série d’activités qui menées par des agents de la santé animale, tant du secteur privé, que du secteur public, sur toute l’étendue du territoire.
Cette année, le choix de Sikasso, dit-elle, repose sur l’effectif du cheptel résident qui devient, de plus en plus, important ; estimé aujourd’hui à 21 789 576 dont 1 857 860 têtes de bovins. La position stratégique de la région dans la mobilité des animaux, en raison de la convergence des animaux du Delta et ceux du Gourma à la recherche du pâturage, pour le transit vers la Côte d’Ivoire, est également un atout majeur en faveur de Sikasso.
« Cette convergence permanente crée et alimente un flux important d’animaux dans la région et nécessite une forte campagne de sensibilisation pour la protection sanitaire des animaux », a expliqué Mme le ministre qui a indiqué que le sous-secteur de l’élevage, sous l’impulsion du chef de l’Etat, a bénéficié d’importants investissements dans le domaine des aménagements pastoraux, des productions et industries animales, de l’insémination artificielle, la santé animale et la santé publique vétérinaire.
Ce n’est donc pas par hasard, selon Mme le ministre, que des projets importants, pour la santé animale, ont vu le jour sous l’égide du président IBK, comme par exemple le projet d’appui au pastoralisme au Sahel Mali, financé par la Banque Mondiale, et le programme de développement intégré des ressources animales et aquacoles au Mali, financé par la BID. Ces deux projets, précise la ministre Ly Taher Dravé, sont en cours d’exécution pour un montant total de 41 milliards de FCFA.
A côté du projet de lutte contre le charbon bactéridien au Mali, financé par l’UEMOA pour un montant de 854,75 millions FCFA, et exécuté à 87%, après 35 mois de mise en œuvre, pour une durée prévisionnelle de 60 mois, Mme la ministre a évoqué de nouveaux projets d’un coût global d’environ 58,1 milliards FCFA qui vont démarrer, dès 2018, pour booster l’économie du bétail. Il s’agit du projet de développement durable des exploitations d’élevage dans le Sahel malien, financé par la BID ; du projet d’appui au développement de l’élevage au Mali (PADELM), qui concerne l’ensemble du pays, financé par la Banque mondiale.
Le département de l’élevage, selon le ministre, au regard de l’importance accrue du secteur de l’élevage dans l’économie nationale, ne peut donc pas être insensible aux efforts de surveillance épidémiologique qui doivent être renforcés. Dans le cadre de la santé publique vétérinaire, les services vétérinaires ont assuré le contrôle des produits et denrées d’origine animale. A cet effet, des centaines de tonnes de produits impropres à la consommation ou interdits à l’importation ont été saisis et détruis, dont 180 tonnes de produits animaux, 45 tonnes de poulets importés et 2 tonnes de produits et médicaments vétérinaires non conformes.
Le programme présidentiel pour le Mali, qui met l’accent sur la santé animale de qualité, en vue de renforcer la dynamique de développement des filières des productions animales, a été magnifié par le ministre au cours de cette cérémonie qui a tenu toutes ses promesses. De ce fait, Mme la ministre n’a pas occulté la responsabilité des acteurs dans la réussite de cette politique publique, dont le maillon principal vise la mobilisation des éleveurs et des professionnels de l’élevage.
Abordant l’actualité brûlante, Mme la ministre a parlé du conflit meurtrier des éleveurs à Yanfolila, comme facteur d’anéantissement de la filière. Pour y remédier, dans l’intérêt des populations, elle a sollicité l’implication de tous, y compris les structures gouvernementales, pour une mobilité apaisée des animaux, conformément à la charte pastorale sur l’ensemble du territoire national. Autre goulot d’étranglement : le départ massif d’un grand nombre de cadres faisant valoir leurs droits à la retraite. Si Mme la ministre y voit un défi majeur pour le secteur, elle estime que l’Etat n’est pas en reste avec le recrutement de 109 agents, toutes catégories confondues.
De son côté, le porte-parole des éleveurs de la région, Aboubacrine KELLY, a tenu à remercier le gouvernement pour l’ensemble des efforts consentis en faveur du secteur de l’élevage, tout en sollicitant l’implication du chef de l’Etat dans la résolution des problèmes récurrents, comme par exemple la création d’une unité de transformation des produits issus de l’élevage. Dans la même veine, Bakary TOGOLA, le président de l’APCAM, a salué l’effort du président IBK pour le développement de l’élevage. Belle illustration : le représentant du monde rural a estimé à plus de 240 milliards de F CFA l’effort financier injecté dans le développement du monde rural, depuis l’arrivée du président IBK à la tête du pays.
Un effort financier salué à la juste dimension de la reconnaissance des acteurs du secteur au chef de l’Etat qui a joint l’utile à l’agréable, en décorant des pionniers du secteur pour leurs efforts en matière du développement rural.