Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Plaidoyer pour les jeunes Africains à l’ouverture du 5e sommet Europe-Afrique
Publié le mercredi 29 novembre 2017  |  AFP
Comment


Abidjan, 29 nov 2017 (AFP) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a
ouvert le 5e sommet Union européenne-Union africaine en appelant les jeunes à
ne pas tenter d'émigrer au péril de leurs vies et en leur promettant
"d'améliorer leurs conditions de vie".
Avec le scandale international né de la diffusion d'images de marché aux
esclaves en Libye, l'immigration s'est imposée comme le thème majeur du sommet
qui réunit environ 80 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que 5.000 délégués
à Abidjan mercredi et jeudi.
Le thème principal du sommet est "investir dans la jeunesse pour un avenir
durable".
"Nous devons tout mettre en oeuvre pour votre épanouissement sur notre
continent! Je vous invite à avoir foi dans l'avenir et ne pas vous lancer à
l'aventure au péril de vos vies", a lancé M. Ouattara à l'adresse de la
jeunesse africaine.
60% de la population africaine a moins de 25 ans, et des centaines de
milliers de jeunes désespérés par le chômage, la pauvreté et l'absence de
perspectives dans leurs pays - en dépit de taux de croissance enviables pour
certains d'entre eux - tentent d'émigrer vers l'Europe chaque année.
La population africaine a quasi doublé ces 25 dernières années (1,2
milliard d'habitants actuellement) et devrait encore doubler d'ici à 2050,
selon l'ONU.
"Ce sommet doit être le point de départ d'une action résolue contre cette
tragédie" de l'immigration et de ses conséquences, comme la traite de migrants
en Libye, a lancé le président de la Commission de l'Union africaine (UA),
Moussa Faki Mahamat.
"Donnons-nous la main pour apporter des solutions plus humaines à cette
crise migratoire", a renchéri Alpha Condé, président de la Guinée et président
en exercice de l'UA.
Le président français Emmanuel Macron, arrivé mercredi à Abidjan, doit
proposer au sommet "une initiative euro-africaine" pour "frapper les
organisations criminelles et les réseaux de passeurs" qui exploitent les
migrants en Libye, ainsi qu'"un soutien massif à l'évacuation des personnes en
danger", ainsi qu'il l'a annoncé à Ouagadougou mardi.

- Promesses vides -

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a relevé que
la "croissance économique impressionnante" en Afrique durant la dernière
décennie était "insuffisamment inclusive", autrement dit que les inégalités de
revenus restent trop importantes, ce qui pousse les jeunes à continuer
d'émigrer.
Mardi, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, avait déclaré
vouloir proposer un "plan Marshall" pour le développement de l'Afrique,
notamment pour investir massivement dans ses infrastructures.
"Cela fait des années que nous dénonçons comment les migrants en Libye sont
victimes de détention arbitraire, de torture, de viol, d'exploitation", a
rappelé Amnesty International. Les dirigeants africains et européens doivent
"se réveiller", selon l'ONG.
"Ce ne sont pas des promesses vides qui créeront les 22 millions de
nouveaux emplois annuels dont l'Afrique a besoin", a fustigé de son côté la
directrice Afrique de l'ONG ONE (fondée par le chanteur Bono), Rudo
Kwaramba-Kayombo. "Les dirigeants de l'UA et de l'UE doivent investir dans le
développement à long terme et comprendre qu'en donnant la priorité à
l'éducation, l'emploi et l'émancipation des jeunes, c'est aux futures crises
de sécurité et de migration qu'ils s'attaquent".
La question de la sécurité et des menaces terroristes devrait aussi être
abordée par les chefs d'Etat et de gouvernement, au moment où l'Afrique de
l'Ouest en particulier connaît depuis quelques années une montée en puissance
de groupes jihadistes, d'ailleurs en partie liée à la désespérance de la
jeunesse africaine, selon des analystes.
L'UE affiche son soutien au G5 Sahel, un groupe de cinq pays (Mali, Niger,
Mauritanie, Burkina Faso, Tchad) qui s'efforce de mettre en place une force
antijihadiste dans cette région, mais le financement de cette force est encore
largement insuffisant. Seule la moitié de son budget a été réuni, bien qu'il
ait été divisé par deux, à 240 millions d'euros. L'UE en a promis 50.
"Le G5 Sahel a besoin d'une force africaine capable d'imposer la paix,
dotée d'un mandat à la hauteur des menaces et dotée d'un financement pérenne",
a plaidé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres.
de/pgf/jh
Commentaires