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Démission du ministre de la justice: ce qu’il faut savoir
Publié le mercredi 29 novembre 2017  |  Info Matin
La
© aBamako.com par FS
La CNDH lance la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme
La salle de conférence de la la Faculté de Droit Privé de Bamako a abrité le Mardi 6 Décembre 2016, la Cérémonie de lancement officiel de la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme. Photo: Me Mamadou I. Konaté
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Le ministre de la justice du Mali, maitre Mamadou Ismael Konaté, en poste depuis avril dernier, a rendu sa démission lundi, expliquant sa décision par le verdict du jugement rendu le même jour et qui a conclu à l’abandon des poursuites contre Ras Bath, un célèbre chroniqueur. Cette décision, pour la moins inattendue, du désormais ex Garde des Sceaux a provoqué une véritable tempête médiatique dans notre pays.

Coup dur pour le régime ou un non événement dont la parenthèse a été vite refermer le Président de la république qui, sur proposition du Premier ministre, a remplacé le ministre démissionnaire par un ancien magistrat Hamidou Younoussa Maiga sans toucher à l’ossature du gouvernement ?
En tout cas, cette soudaine décision, pour la moins inattendue, du désormais ex ministre de la Justice, Mamadou Ismael Konaté, ayant provoqué une véritable onde de choc, fait suite à un arrêt rendu le même jour par la Cour d’appel de Bamako dans l’affaire du chroniqueur et activiste « Ras Bath » très critique envers le régime.
De son vrai nom Mohamed Youssouf Bathily, Ras Bath a été condamné en première instance à 12 mois de prison assortis de 100 000 francs d’amende, « pour incitation à la désobéissance des troupes ».
Ayant fait appel à ce jugement de condamnation, il vient d’être acquitté « faute de preuves ». La décision n’a pas été du goût du ministre de la justice démissionnaire qui dans une lettre a déclaré prendre « acte de cet arrêt en même temps qu’il prend toute la mesure de son sens ».
« Je fais le constat de l’impossibilité de poursuivre ma mission à travers des actions efficaces, vigoureuses pour préserver les libertés et poursuivre leurs violations, pour défendre les deniers dissipés et les intérêts publics compromis et mettre en œuvre des actions idoines, pour poursuivre le crime de sang contre l’impunité » s’est justifié le désormais ex-ministre avant d’ajouter que « pour qu’aucune action non accomplie ne le reste plus longtemps au sein de ce département, j’ai décidé de vous présenter ma démission en tant que ministre de la justice pour reprendre ma liberté ».
S’il a soulevé plusieurs griefs dans sa lettre de démission, certaines de ces observations dénotent si besoin en était du climat délétère et de suspicion ayant entouré cette gestion judiciaire de l’affaire Ras Bath.
« Je note l’attente du régime de passer par un tel chemin vers l’apaisement et l’accalmie » a-t-il déclaré tout en relevant au passage « l’ambiance délétère du moment qui nous conduit à courber l’échine devant les anomalies, à fermer les yeux devant les violations et à accompagner les anomalies de peur des affres des troubles et des violences de rue ».
Pourtant l’homme était réputé comme un proche et un fidèle collaborateur du Président IBK.
Ayant rejoint le gouvernement en juillet 2016, il était auparavant en charge des affaires juridiques au Palais de Koulouba depuis 2013. C’est d’ailleurs lui qui a accepté d’être l’Avocat du Président IBK mis en cause par un article paru dans « LE MONDE » du 29 mars 2014, intitulé : « la justice sur la piste du« parrain des parrains » », signé par Gérard Davet et Fabrice L homme. ; avant le chef de l’Etat lui jette son dévolu pour présider le comité d’experts chargé de la réforme constitutionnelle.

Par Mohamed D. DIAWARA
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