PolitiqueProblématique de l’emploi des jeunes au Mali (4e partie): gestion de l’environnement géographique et choix des investisseurs pour une création d’entreprise
La création et le développement des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) surtout innovantes et compétitives constituent l’une des solutions aux problèmes d’emploi des jeunes diplômés. Au demeurant, elles constituent des atouts pour booster massivement la croissance d’une économie et réduire le taux de chômage. Mais pour maximiser leur efficacité, il est indispensable, d’un côté, de connaître les bases rudimentaires d’une étude de marché qui laisse la part belle à l’environnement géographique et à la qualité des concurrents et, de l’autre, au choix judicieux des investisseurs.
Il s’agit donc d’une réelle opportunité pour les jeunes qui veulent se lancer dans ce monde à multiples facettes où l’apprentissage du métier doit nécessairement être enrichi, expérientiel et collaboratif. Mais, il ne sera ni efficace ni fécond s’il est mal maîtrisé pour peu que la réussite passe par la compétence, la formation (savoir-faire) et la connaissance du milieu.
Aujourd’hui, force est de constater que l’aspect spontanéité de création d’entreprises sans étude préalable de l’environnement prédomine encore dans la mise en œuvre des projets des jeunes qui se révèle souvent inefficace en matière de rentabilité financière malgré l’image positive qu’il peut bien vouloir véhiculer.
On s’aperçoit, d’autre part, qu’une grande majorité des jeunes qui se lancent dans la création de ces Très Petites et Moyennes Entreprises ne va pas jusqu’au bout des dispositifs de formation, ceux-ci exigeant une certaine discipline, un encadrement et une compréhension des objectifs que seul un formateur, un expert, un manager ou un tuteur peut donner. C’est un retour aux fondamentaux historiques dans les formations de création et de gestion des entreprises. Toutes choses susceptibles de donner aux jeunes l’envie de s’entraîner et de se challenger individuellement pour déceler et corriger les erreurs.
I- Quelles sont les questions à se poser pour une étude de marché ?
Etudier un marché, c’est tout d’abord comprendre l’environnement dans lequel vous allez créer et gérer votre entreprise, identifier vos concurrents. Une démarche qui n’est pas toujours prise au sérieux. Ne pensez pas que parce que votre produit est tout à fait nouveau, vous n’avez pas de concurrents. C’est une erreur, car il est rare aujourd’hui de créer un besoin nouveau. Ainsi, trop de personnes créent des entreprises sans étude de marché préalable.
Sans marché, pas de clients et donc pas d’entreprise. L’étude de marché est un passage obligé pour votre projet de création d’entreprise (au même titre que des formalités administratives telles que l’inscription au registre du commerce ou la raison sociale), et ce quelque soit son ampleur. Faire une étude de marché, c’est identifier l’information dont vous avez besoin, la trouver, l’analyser et l’utiliser. Mais récolter l’information n’est pas une mince affaire. Trouver une information fiable et à moindre coût reste encore un défi.
Maintenant quelles sont les questions que l’on doit se poser pour une étude de marché ?
– Que vais-je vendre et surtout à qui vais-je le vendre ?
– A quel besoin mon offre répond-elle ?
– Comment vais-je vendre ce produit ou ce service ?
– Quels sont mes concurrents directs et indirects ?
– Mon marché est-il local, régional ou international ?
– Quelles sont les caractéristiques du processus d’achat de mon produit ?
– Où vais-je implanter mon entreprise ?
Un principe à retenir : si vous n’identifiez aucun concurrent qui fasse le même métier que vous, c’est que vous devez avoir des concurrents indirects, c’est-à-dire qui répondent aux mêmes besoins que votre offre, mais par des moyens différents. Dans ce cas, il faut être plus averti et imaginatif pour détecter cette concurrence. Par ailleurs, il faut identifier les fournisseurs du marché et leurs habitudes, vos clients potentiels, ou encore la réglementation du secteur en question. Donc une étude théorique complétée par une étude de terrain pour vérification.
II- Des conseils judicieux dans le choix des investisseurs
La création d’une entreprise nécessite aussi de faire un choix des investisseurs. Le besoin peut porter sur un secteur d’activité ou encore sur un ensemble de compétences spécifiques. Il s’agit, entre autres, de :
– Identifier les compétences et les expertises qui vous manquent pour étendre l’éventail du savoir-faire ;
– Demander aux investisseurs ce qu’ils peuvent apporter à l’entreprise (apport financier, valeur ajoutée supplémentaire, expertise ou financement complémentaire) ;
– Obtenir un engagement de temps auprès des « business angels » (c’est-à-dire un investisseur providentiel qui décide de soutenir financièrement une entreprise) pour évaluer le degré de leur implication future ;
– Solliciter des points de vue différents (genre, âges, parcours…), pour bénéficier de la richesse de points de vue alternatifs ;
– Se renseigner auprès d’autres entreprises financées afin de mieux cerner les apports de chaque investisseur et d’envisager sa contribution au développement de l’entreprise ;
– S’ouvrir à des modes de contribution alternatifs pour bénéficier des conseils et de l’expertise avisée de certaines personnes qui ne seront pas nécessairement aptes à investir de l’argent dans vos projets. En contrepartie, accorder à ces personnes une petite part de capitaux.
La connaissance et la mise en œuvre de ces aspects essentiels de création d’entreprise soutenues par des formations pour favoriser l’apprentissage auront un impact extrêmement positif dans la réussite des projets des jeunes. La création d’entreprise nécessite des investissements importants et il est essentiel que ces investissements s’avèrent fructueux et apportent à tous la valeur attendue.