Décidément, le régime IBK est en passe de battre le record de démissions des Premiers ministres, ministres et autres hauts placés de l’Administration. En effet, après la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly, du ministre de la Défense M’Ba N’Daou, de la conseillère spéciale du Président de la République, Kadiatou Konaré dite Aya, du Directeur de la Communication et des relations publiques de la Présidence, Racine Seydou Thiam, c’est au tour du Ministre de la Justice, Garde des sceaux, Me Mamadou Ismaïla Konaté de jeter l’éponge.
En quatre ans de gouvernance d’IBK, il y a eu au moins six démissions, un record jamais égalé en un laps temps, de l’indépendance du Mali à nos jours. La dernière démission qui est celle de Mamadou Ismaïla Konaté a fini par convaincre les derniers partisans d’IBK, qu’il est le problème. Sinon, comment comprendre qu’en seulement quatre ans de gestion, le Mali a connu sa plus grande instabilité gouvernementale avec quatre Premiers ministres et plus de six remaniements ministériels.
Cette instabilité gouvernementale est le signe que le malaise au sommet de l’Etat est gravissime au point que les observateurs de la scène politique s’interrogent sur l’avenir de la Démocratie au Mali. Ainsi, Me Konaté, dans sa lettre de démission, a dénoncé le manque de courage du régime et surtout la propension du Président de la République à sauver à tout prix son régime, au détriment de la République :« l’ambiance délétère du moment nous conduit à courber l’échine devant les anomalies, à fermer les yeux devant les violations et à accompagner les anomalies de peur des affres, des troubles et des violences de la rue.
Le Régime en donnant échos à une telle vertu, se sauve sans la République. La préservation des libertés et de toutes les libertés est aussi utile et nécessaire en République que leur respect absolu s’impose à tous…» a-t-il déclaré. Me Konaté ne doit-il pas s’en prendre qu’à lui-même ? Car en acceptant la main tendue du Président IBK pour figurer dans le gouvernement il devrait savoir non seulement les délicates missions qui l’attendaient, mais aussi et surtout que le Chef de l’Etat pouvait le lâcher à tout moment.
Il paie aujourd’hui le prix de son combat juridique perdu contre Ras Bath qui a été blanchi dans son affaire pour démoralisation des troupes au front. Pour rappel, l’activiste a dénoncé, au cours d’une série d’émissions radiophoniques sur l’armée, le détournement des primes des soldats par certains hauts gradés, il y a de cela plus d’un an. Après un premier jugement assorti d’un an de prison ferme et d’une amende de 100 000 FCFA, le Chroniqueur a fait appel. A la Cour d’Appel, il a été jugé non coupable faute de preuves, ce qui n’a pas plu au ministre de la Justice.
En somme, la démission du désormais ex-ministre de la Justice garde des sceaux, Maître Mamadou Ismaïla Konaté, bien que courageuse, a suscité beaucoup de commentaires.