Même le pèlerinage marital de Kita, un moment de communion entre frères chrétiens, est un lieu de plaidoyer pour le ministre du Culte en faveur du président de la République.
Le comportement du ministre des Affaires religieuses et du Culte a déçu bon nombre de pèlerins. À l’instar de Dr. Etienne Sissoko, qui a écrit ceci sur sa page facebook : «Je suis choqué, scandalisé, énervé, par ce que je viens d’entendre du Ministre du culte. Il appelle de vive voix, au 46ème pèlerinage, les chrétiens du Mali à voter IBK en 2018, pour d’après lui, qu’il soit au côté des chrétiens du Mali. Il va loin en faisant ce marchandage, au nom du président de la République, que ce dernier s’engage à aider l’église catholique du Mali, à fêter son centenaire et à réhabiliter l’église de Kita et le cimetière de Kita».
Dr. Etienne Fakaba Sissoko a conclu en termes : «Je suis chrétien catholique, je mets en garde l’église contre toute immixtion dans ces sphères politiques. J’espère que les huées des pèlerins dessaleront le cardinal Jean Zerbo à emprunter cette voix qui le conduira à sa perte comme IBK. Vous êtes avertis».
Dr. Etienne Fakaba Sissoko n’est pas le seul choqué par les propos du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Oumar Hass Diallo. Le très célèbre Djimé Kanté du CHU Gabriel Touré s’est dit écœuré par les propos du ministre tout terrain. Il a publié sur sa page facebook, Nafiguiya en direct de Kita : «Je suis musulman mais je suis aussi le frère de tous les chrétiens du Mali et d’ailleurs. Je suis de Kita et depuis tout petit je ne rate aucun pèlerinage car on y parle du Dieu unique. Pour la 1ère fois, un Ministre (Thierno Hass Diallo) se tient devant nous pour appeler à voter pour un candidat (IBK) aux présidentielles de 2018. Sans me rendre compte, mes larmes ont coulé doucement sur mes joues et je suis aussitôt sorti de l’église pour emprunter le chemin de retour. Puisse Dieu inspirer nos dirigeants et avoir pitié du Mali».
IBK est-il désespéré au point qu’il ne sache plus à quel saint se fier ? Une chose est sûre : l’église ne cautionnera jamais de tels manquements à la maison de Dieu. Et puis d’ailleurs, le bilan du président suffit aux fidèles chrétiens pour se faire un jugement ou un choix de candidat pour la présidentielle de 2018.